Santé

Des épidémiologistes et experts de plusieurs pays francophones en congrès à Lomé

Officiels et participants
Des épidémiologistes et experts de plusieurs pays francophones en congrès à Lomé

Lomé abrite, depuis le 15 mars 2023, un congrès international d’épidémiologie et de santé publique. Il est organisé par l’Association des Epidémiologistes de Langue Française et l’Association pour le Développement de l’Epidémiologie de Terrain (EPITER) sous le thème « la santé publique face aux maladies émergentes et ré-émergentes». Cette rencontre de haut niveau vise, durant deux jours, à favoriser les échanges entre épidémiologistes et acteurs de santé publique, à partager leurs expériences professionnelles, à contribuer au développement de la recherche en santé publique et de la formation en épidémiologie. Elle entend aussi développer les réseaux d’épidémiologistes intervenant en surveillance, en protection, en promotion/prévention, en planification et en évaluation des actions de santé.

Favoriser les échanges entre épidémiologistes et acteurs de santé publique et partager les expériences professionnelles, tout en contribuant au développement de la recherche en santé publique et à la formation en épidémiologie, tel est le but visé par un congrès international d’épidémiologie et de santé publique ouvert, hier à Lomé. Pendant deux jours, plus de 400 experts en santé publique, des responsables d’instituts et de santé publique des pays francophones, des directeurs d’agences internationales de recherche et de partenaires au développement provenant de tous les continents vont partager leurs expériences sur la santé publique face aux maladies émergentes et ré-émergentes. Au cours de ce congrès qui est la plus grande manifestation scientifique francophone dans le domaine épidémiologique et de santé publique, il sera présenté au total 303 résumés reçus de 21 pays francophones, dont 30 sont retenus pour communication orale et 201 en communication affichée. Il y aura également cinq sessions orales sur les trois grandes infections (tuberculose, VIH, paludisme), la COVID-19, les autres maladies émergentes et la surveillance épidémiologique, la santé materno-infantile et les maladies non transmissibles. En outre, l’Agence Nationale de Recherche sur le Sida et les Maladies Infectieuses et Emergentes (ANRSIMIE) va tenir un symposium sur le thème « Construire ensemble et mettre en œuvre un partenariat de recherche équitable pour prévenir et répondre aux émergences ». Une table ronde sur la place de la santé publique dans la mise en œuvre de la couverture santé universelle clôturera les travaux de ce congrès. Il faut noter que ce congrès a été précédé par un « master-class » qui a permis de former la nouvelle génération des chercheurs africains dans le domaine de l’épidémiologie et la santé publique face à la riposte aux épidémies.

Un centre d’excellence en recherche de la maladie en gestation au Togo

En ouvrant les travaux, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Pr Majesté Ihou Watéba, a relevé que la pandémie de la COVID-19 a amené chaque Etat à chercher les moyens de développer sa résilience interne. « Notre pays, le Togo, a su montrer sa résilience et se battre pour amoindrir les conséquences liées à cette pandémie. Les enseignements que nous avons pu retenir dans la gestion de cette maladie, est que nous devons développer en interne des systèmes d’enseignement efficaces et qui riment avec les réalités de notre époque ». C’est pourquoi, il salue les initiatives de ce genre qui permettent de créer des cadres de réflexion et de partages sur les enjeux d’aujourd’hui et les challenges à venir. « J’annonce donc ici, la mise en place future du Centre d’excellence de la recherche de la maladie au Togo, qui sera piloté par le département de la Santé publique. Ce centre aura, non seulement pour vocation, de donner des enseignements de qualité, mais aussi de mener de la recherche », a confié le ministre Ihou Watéba.

Pour le président du comité d’organisation, Pr Didier Koumavi Ekouévi, les maladies émergentes et ré-émergentes sont des maladies nouvellement identifiées ou anciennement connues, mais dont l’incidence augmente de manière inattendue. Selon lui, les principales raisons de ces épidémies nouvelles ou résurgentes sont l’apparition de nouveaux agents infectieux, la multiplication des interactions humaines, les contacts répétés entre monde humain, animal et végétal en milieu urbain et rural. Il a cité également la faiblesse des systèmes de santé, les modifications de l’environnement et le mode de vie.

La représentante-résidente de l’OMS au Togo, Dr Fatoumata Binta Tidiane Diallo, tout en se félicitant de la ténue de ces assises, a précisé que le thème retenu pour se congrès revêt une importance capitale pour son organisation. Ceci, dans la mesure où ces maladies émergentes et ré-émergentes continuent de défier le monde scientifique et à mettre à mal la santé des populations. De son avis, rien que dans la région africaine de l’OMS, on note plus de cent situations d’urgence sanitaire, chaque année, dont la plupart sont liées aux maladies émergentes. Dr Tidiane Diallo a, de ce fait, rassuré que son institution soutiendra toujours les recherches visant à réorienter les programmes de formation et de recherches en épidémiologie, pouvant répondre aux besoins réels des populations.

Alex TEYI

 

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