Le Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN), en tournée dans la Région Plateaux-Ouest, a animé, vendredi, une séance de sensibilisation, à Kpalimé, à l’endroit des victimes de violences à caractères socio-politiques qu’a connus le Togo de 1958 à 2005. Cette rencontre consiste à expliquer et échanger avec les populations concernées sur les mécanismes de réparation, la gestion des deux milliards (2 000 000 000) alloués par le gouvernement. C’est également une occasion pour la délégation du HCRRUN, accompagnés de personnes ressources, d’éclairer l’assistance sur le choix de la justice transitionnelles qu’à opter le gouvernement, de les situer, surtout, sur les victimes qui sont éligibles ainsi que la période concernée par cette réparation.
La Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) à la fin de sa mission qui consistait à faire la lumière sur les violences socio-politiques et violations des droits de l’homme perpétrées de 1958 à 2005, a recommandé un programme de réparation. Ceci, afin de trouver, à travers celle-ci, de meilleures conditions qui favorisent la réconciliation entre Filles et Fils togolais, la consolidation de la paix et la cohésion entre toutes les composantes du tissu social du pays. Ce programme de réparation confié au Haut Commissariat à Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) nécessite un processus dont il faut expliquer, à la population, les différentes phases. Ce qui suscitera, non seulement l’adhésion de la population concernée, mais aussi et surtout, la réussite de ce programme par lequel il est attendu, le pardon mutuel, l’apaisement des cœurs et la consolidation de l’unité nationale.
C’est à cet exercice d’explication, d’information et d’échanges avec les populations venues des préfectures d’Agou, de Kpéléet de Kloto, que se sont livrés la délégation du HCRRUN et les personnes ressources, conduite par Mme Claudine KpondzoAhianyo, deuxième rapporteur de ladite institution.
En effet, à travers différents contenus tels que le processus engagé depuis l’Accord Politique Global (APG) jusqu’au au programme de réparation par le HCRRUN, en passant par les consultations nationales de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR), les participants ont été entretenus sur toutes les dispositions prises par le gouvernement pour qu’aucune victime d’actes à caractères politiques ne soit oubliée. Ainsi, selon le HCRRUN cette première phase de réparation ne concerne que 2475 sur 7075 victimes recensées lors des violences politiques survenues en 2005. Pour Mme Claudine Kpondzo Ahianyo, ce choix s’explique du fait de l’enveloppe allouée par le gouvernement et aussi le souci pour les autorités de panser les plaies les plus récentes qui sont encore présentes dans les esprits de la population. Quant aux nombres de victimes concernés, elle a fait savoir qu’ils représentent les cas les plus urgents parmi les urgences. Il est également à retenir, selon la délégation, que trois conditions sont à remplir pour chaque victime pour être éligible à cette première phase de réparation, notamment être exclusivement victime de violences à caractère politiques ou de violations de droits de l’homme survenue de 1958 à 2005, avoir fait une déposition à la CVJR. La troisième condition est de figurer sur la liste des 2475 victimes en situation de vulnérabilité retenues sur 7075 cas recensés en 2005. Concernant les autres victimes, le HCRRUN, a fait savoir « qu’il compte sur la volonté politique affichée du gouvernement et espère dans un délai bref, une autre allocation de fonds plus conséquente » pour soulager les souffrances de celle-ci.
Les différentes formes de réparation
Les réparations sont à titre symbolique et toutes les victimes ne seront pas payées en argent. En effet, le HCRRUN a opté, selon les standards internationaux, 5 types de réparation. Il s’agit de :
- La restitution qui consiste prendre des mesures qui visent rétablir la victime dans la situation originale avant les violations de droit de l’Homme. Elle consiste entre autres, de la restauration de la liberté, du retour sur le lieu de résidence, la restitution de l’emploi ou des biens.
- L’indemnisation, qui est une évaluation économique, selon qu’il convient et de manière proportionnée, à la gravité de la violation et aux circonstances de chaque cas.
- La réadaptation consiste à une prise en charge médicale et psychologique ainsi que l’accès à des services juridiques et sociaux.
- La satisfaction qui s’entend la prise d’une large catégorie de mesures qui visent à faire cesser les violences et les violations des droits humains. Elles sont entre autres, la recherche de la vérité, les excuses publiques, la recherche des personnes disparues et les sanctions juridiques et administratives.
- Les garanties de non-répétition consistent à opérer des réformes institutionnelles visant à assurer le contrôle des forces de sécurité par l’autorité civile, à renforcer le pouvoir judiciaire, à promouvoir les normes internationales relatives aux droits de l’homme.
Yves T. AWI
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