Le président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, a procédé, le 6 juin 2021, à l’inauguration de la Plateforme Industrielle d’Adetikope (PIA). Implantée dans la dynamique du PND, cette plateforme va contribuer à l’amélioration de la valeur ajoutée de la production agricole et minière nationale, créant les conditions de transformation industrielle et génératrices d’emplois. La cérémonie d’inaugurale s’est déroulée en présence du ministre burkinabé du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat M. Harouna Kaboré, représentant son président, du Premier Ministre, Mme Victoire Tomégah-Dogbé, de la présidente de l’Assemblée nationale, Mme Djigbodji Tsegan, des responsables d’institutions, des membres du gouvernement et des invités.
Le Togo amorce une étape décisive dans sa politique d’industrialisation, avec une approche de transformation des produits locaux. Dans cette dynamique, l’ambitieux projet de la Plateforme Industrielle d’Adetikope (PIA) a été inauguré, par le chef de l’Etat. En effet, la PIA vise la création des chaînes de haute valeur ajoutée dans l’industrie textile au Togo. Son écosystème intégré va offrir une gamme d’avantages fiscaux et des infrastructures modernes (énergie Solaire) pour faciliter la production compétitive de ressources agricoles locales, notamment le coton, la noix de cajou et le soja. Implanté sur environ 400 ha, PIA accueillera, entre autres, des entreprises des secteurs agroalimentaires, pharmaceutiques, du recyclage et d’automobiles électriques. La PIA est promue sur la base d’un partenariat public privé, avec le groupe ARISE, pour un financement de 130 milliards de FCFA. Les promoteurs comptent générer 35 000 emplois dans trois ans.
Un tournant décisif dans la marche du Togo vers son émergence
A l’occasion la cheffe du gouvernement, Mme Victoire Tomegah Dogbé, s’est réjouie de cette réalisation qui constitue un tournant décisif dans la marche du Togo vers son émergence. Elle a indiqué que durant la dernière décennie, le Togo a innové, en opérant des réformes qui ont permis de transformer le climat des affaires. Ce qui ouvre la voie aux investissements dans divers secteurs. Selon le Premier Ministre, la structure de l’économie togolaise est axée sur le secteur primaire. Pour obtenir des résultats bénéfiques, il faut transformer localement les productions et valoriser les ressources. Ceci, en mobilisant les acteurs autour de cette plateforme, afin d’apporter un changement significatif dans la vie des populations. Mme Victoire Tomegah Dogbé a rendu un vibrant hommage au chef de l’Etat pour sa vision et son pragmatisme dans la transformation économique du pays.
Le président du groupe ARISE, promoteur de ladite plateforme, M. Gagan Gupta, a relevé l’engagement de son groupe pour atteindre les objectifs assignés dans ce partenariat. Selon lui, d’ici 2023, beaucoup de produits seront exportés par le Togo à travers diverses unités de production industrielle de la PIA. Il a précisé qu’au-delà de la transformation des productions agricoles, la PIA qui comprendra un guichet unique, développera des unités industrielles spécifiques, un parking pouvant accueillir 700 camions et un parc pour stocker 12 500 conteneurs.
Un pilier pour améliorer le transport de marchandises vers l’hinterland.
A l’issue de la cérémonie d’inauguration, le ministre burkinabè du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, M. Harouna Kabore, s’est dit impressionné par cette initiative bénéfique pour son pays particulièrement. Il a remercié le chef de l’Etat pour ce projet stratégique pour le Togo. « Comme vous le savez, dans notre espace, notre pays est un Etat sans littoral et le Togo est un des ports du Burkina Faso. Ce qui est fait ici en termes de plateforme logistique, va permettre d’améliorer le transport des marchandises vers les pays de l’hinterland que nous sommes. Parce qu’au-delà des unités industrielles, c’est aussi le transit des marchandises du Burkina Faso qui passent par le Togo qui vont bénéficier de certains avantages. Je voudrais aussi saluer ce choix stratégique qui consiste à transformer les matières premières locales. Il y a énormément de devises à gagner et cette politique nous permet de remettre les choses là où elles devaient être », a souligné le ministre Burkinabè.
La plateforme apportera près d’un milliard de dollars d’exportation
Pour le ministre Sani Yaya de l’Economie et des Finances, la mise en œuvre de la PIA est conforme à la feuille de route du gouvernement visant à transformer, de façon structurelle, l’économie du pays. Il a signifié qu’avec la construction des chaînes de valeur, notamment dans le secteur agricole, il y aura forcément une valeur ajoutée. Le Ministre Sani Yaya explique qu’aujourd’hui qu’on va vers la transformation de nos matières brutes, il y aura diminution des importations et cela va créer des emplois. « En plus, en termes de contribution par rapport à la production intérieure brute, d’ici 2025, la plateforme apportera près d’un milliard de dollars d’exportation. Nous ambitionnons d’ici trois ou quatre ans portez le taux de croissance à 7 %. C’est un niveau qui pourrait permettre d’avoir une croissance durable, inclusive et mieux partagée », a dit M.Yaya.
« Nous avons le PND 2018-2022 qui a été redimensionné par rapport à la feuille de route gouvernementale 2020-2025. Cette feuille de route veut que nous puissions avoir une nation beaucoup plus en paix, un pays moderne qui contribue à l’amélioration du mieux-être de tous les Togolais. Vous savez que le taux de pauvreté a chuté de 58,7 % pour se situer à 45,5%, donc en dessous de 50 %, et c’est grâce aux différentes réformes mises en œuvre. La PIA est un ensemble qui voudrait que nous allions à un changement de paradigme », a pour sa part, précisé le ministre Kodjo Adedze chargé du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale. Il a expliqué que le Togo produit du coton et d’autres produits comme le soja et du bois. Il est question, selon lui, de créer des chaînes de valeur sur ces différentes matières premières qui sont depuis longtemps exportées de façon brute et donc avec des offres d’emplois en perte. Le ministre Adedze a fait savoir qu’une vingtaine d’entreprises sont enregistrées et elles vont bénéficier d’une réduction, en termes de traitement fiscal.
Jules LEMOU
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