Les fils et filles du peuple Gê, dans la préfecture des Lacs, ont célébré, en apothéose, leur fête traditionnelle « Epé-Ekpé », pour le compte de sa 335e édition. C’était jeudi 6 septembre 2018, à Glidji Kpodji, à Aného où l’événement festif a été marqué par la prise de la « pierre sacrée », dans la forêt sanctuaire d’Avé Gbatso. Cette pierre, de couleur blanche, symbolise la paix, la prospérité et le développement, mais aussi les pluies abondantes, synonyme de bonnes récoltes. La manifestation a drainé divers invités et personnalités, dont le ministre Guy Madjé Lorenzo de la Communication, de la Culture, des Sports et de la Formation civique, représentant le chef de l’Etat. Son collègue, André Johson de l’Environnement et des Ressources forestières était également présent.
La fête traditionnelle « Epé-Ekpé » du peuple Gê, dans la préfecture des Lacs, marque le début de la nouvelle année lunaire chez les Gê de la localité. Elle constitue, pour les fils et les filles, venus de la préfecture et de la diaspora, des moments de retrouvailles, de réconciliation, de partage et d’action de grâces, afin de mobiliser les populations pour la paix et le développement de leur localité, et partant, de toute la nation togolaise.
L’apothéose de cette fête, la 335e du genre (1863-2018), a déroulé ses manifestations, le jeudi 6 septembre dernier, dans le sanctuaire des 41 divinités, à Avé Gbatso, sis à Glidji Kpodji, dans le canton de Glidji, à Aného. L’instant solennel des manifestations était empreint de joie, faite de chants et danses rituels. Cet instant solennel a été marqué par la sortie et la présentation de la « pierre sacrée », sous des cris et des ovations nourris.
La pierre de l’année est de couleur blanche, qui symbolise la paix, la prospérité et le développement, et qui annonce les pluies abondantes, synonyme que les récoltes (les moissons) seront bonnes cette année. La blancheur de la pierre sacrée annonce également, selon l’interprétation du grand prêtre (Hounon), qu’il faut bien s’occuper (nourrir) les jumeaux et protéger les forêts, les eaux, bref l’environnement. Le message émet aussi des interdits : « Plus de division, de haine et de violence, plus d’avortement, même si c’est de votre propre femme ».
Au nom de Sa Majesté Gê Fioga Sédégbé Foli-Bébé XV, roi traditionnel du peuple Gê, Togbé Azianléko Kpalikpatcho, chef traditionnel de Kéta Assoukopé, a invité les populations à « faire sien ce message et se comporter en messager de la vérité, de la paix et surtout de l’amour, qui porte en lui une touche du divin, partout sur la terre togolaise et partout dans le monde entier ».
A cette occasion, le ministre de la Communication, de la Culture, des Sports et de la Formation civique, M. Guy Madjé Lorenzo, a transmis à tous les cordiales salutations du président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, ainsi que du gouvernement. « Ayant subi les obstacles que vous avez dû surmonter dans l’organisation des précédentes éditions, nous voudrions vous féliciter pour les mesures prises en vue d’assurer la sécurité et la sérénité nécessaires à la préservation et la pérennisation des us et coutumes que vos ancêtres vous ont légués », s’est-il réjoui.
Dans cet esprit, le ministre a exhorté à l’apaisement social, en vue de la préservation de la paix, du vivre ensemble. « Epé-Ekpé demeure, comme par le passé, une occasion de retrouvailles, de ressourcement, d’échanges d’idées, qui donnent l’opportunité de réfléchir ensemble aux projets de développement socio-culturel, capables de relever l’économie et d’améliorer le niveau de vie de nos populations », a-t-il fait valoir.
La fête se poursuit dans toute la préfecture, à travers diverses autres manifestations culturelles et rituelles, qui prendront fin le 13 décembre 2018.
Martial Kokou KATAKA
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