Ouvertes le 30 novembre passé, les « Rencontres Africa » 2021 pour impulser la relance de la croissance en Afrique après la crise sanitaire de la Covid-19, par des investissements structurants ont pris fin jeudi sur de belles moissons en perspective. Durant les trois jours de discussions autour de conférences thématiques et ateliers B2B, les participants à ce rendez-vous d’affaires ont pu nouer de solides partenariats économiques et techniques durables. Au terme de ces assises, des acteurs delà manifestation se sont livrés à un exercice de bilan qu’ils ont jugé globalement satisfaisant. Dans la même dynamique, un groupe d’entrepreneurs, pour être témoins des réels atouts d’investissements dont dispose le Togo, a visité les installations portuaires, notamment Togo Terminal et Lomé Contenait Terminal.
Les « Rencontres Africa » initiées depuis 2015 pour rapprocher les entreprises françaises et africaines dans le but de tisser des partenariats plus inclusifs sont devenues de grands fora d’affaires. La pratique qui est à sa sixième édition a eu lieu au Togo du 30 novembre au 2 décembre avec pour objectif de promouvoir des investissements et la création d’emplois décents, le forum économique de Lomé a drainé plus des centaines de mille d’entrepreneurs.
Dressant le bilan de ces joutes d’affaires, la ministre de la Promotion des Investissements, Mme Kayi Rose Mivedor a d’abord exprimé sa gratitude à tous les participants et particulièrement au chef de l’État grâce à qui les activités ont pu avoir lieu. Elle n’a pas ensuite caché son entière satisfaction pour « ce vrai succès en raison de la grande mobilisation du secteur privé, aussi bien au niveau du patronat, de l’Association des Grandes Entreprise du Togo (AGET) qu’au niveau des petites et moyennes entreprises ». Pour elle, cette forte mobilisation des entreprises françaises et étrangères (plus de la centaine) « a permis de mettre en valeur tout ce qui se fait dans notre pays en terme de réformes du climat des affaires, l’attractivité, les projets structurants et les opportunités d’affaires qu’il a dans le pays et la vision du gouvernement qui est de transformer structurellement notre économie pour créer la croissance inclusive ». Du point de vue de la participation, on a dénombré plus de 500 visiteurs pour cinq ateliers spécialisés dans l’agroindustrie, l’eau et l’assainissement, la digitalisation, la logistique et les financements, soit en moyenne 50 à 200 par atelier.
L’autre point fort du succès a été, sans conteste, selon la ministre, la réelle opportunité de réseautage qu’elle trouve important « Parce que c’est premier pas pour que les entreprises puissent se connaître ». Des participants sont allés jusqu’à parler d’un réseautage agressif, « mais dans le bon sens du terme ».
Des retombées positives déjà en filigrane
Faire du Togo une destination de choix pour tout investisseur par la qualité de services, le professionnalisme, l’éthique et l’accompagnement, en lien avec les objectifs de la feuille de route gouvernementale, est la vision du gouvernement. Et déjà, dans les sillages de ce forum économique, la pêche s’annonce très belle, fructueuse. « Nous avons déjà des retombées positives qui s’annoncent dans le secteur d’une unité de fabrication de remorques. C’est une entreprise de petite et moyenne entreprise française qui fabrique des remorques qui veut s’installer au Togo pour mettre en place une unité d’assemblage de remorques pour desservir toute la sous-région », a indiqué Mme Kayi Mivedor qui a égrené d’autres domaines d’investissement. Il s’agit « également d’une entreprise française spécialisée dans le domaine de fabrication de pâtes alimentaires qui a été séduite par un projet similaire (mais à petite échelle) d’un jeune promoteur togolais qui fait des pâtes alimentaires à partir de la farine de fonio, sans gluten et qui adresse une certaine tendance sur les marchés européens ». Hormis ces bonnes informations, il faut y ajouter des projets de partenariats qui sont en train de se mettre en place et un fonds d’investissement pour créer un véhicule sur le Togo afin d’accompagner les entreprises qui veulent exporter au Togo. En somme, a conclu la ministre, globalement, c’est positif, autant au niveau de la fréquentation en virtuel (1000) personnes étaient connectées qu’en présentiel. Aujourd’hui, au dernier jour, on a eu l’opportunité de leur montrer le savoir-faire togolais. Vous savez que le Togo se positionne comme un hub logistique et financier qui traduit à suffisance la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAF). Le port du Togo est un port d’éclatement d’où les marchandises arrivent et repartent à travers le monde entier. On leur a montré le port avec son potentiel, la Plateforme industrielle d’Adeticopé ». Après trois jours bien remplis en terme de retombées, le ministre rassuré que « c’est un événement sur lequel il y aura un suivi Parce que nous avons créé des opportunités et au niveau de l’Agence de Promotion des Investissements et de la Zone Franche, le rôle est de faire le suivi pour que tous les contacts qui ont été pris puissent se concrétiser et qu’on puisse avoir des réalisations concrètes ».
Le Togo, un terreau fertile pour accueillir de nouvelles technologies
Tout comme la ministre Rose Kayi Mivedor, l’entrepreneur français Marc Hoffmeister, commissaire général des Rencontres Africa, s’est réjoui des bons résultats des rencontres Africa qui ont le mérite de faire un clin d’œil sur les nombreux atouts réels du Togo qui, à la seule vue témoignent de leur attraction.
Pour lui, le Togo commence à être connu et « d’ores et déjà, des entreprises françaises et européennes sont très engagées dans la réussite de ce partenariat gagnant-gagnant. Elles ainsi un socle fort au développement d’autres partenaires ». Saluant le bon vivre au Togo, M. Hoffmeister a souligné que les assises sont allées au-delà des objectifs et créent une dynamique et apportent des solutions dans la durée. Objectivement, trois secteurs prioritaires intéressent les entreprises françaises à savoir l’agro-industrie et alimentaire, l’énergie et l’accès à l’eau. Il estime que « les partenariats que nous appelons de tous nos vœux sont vertueux, car inclusifs ; ils s’appuient sur les forces de chacun. Aux entreprises françaises, revient la capacité à déployer les modèles industriels et des moyens financiers ; aux décideurs économiques togolais celle de la connaissance du marché local et la capacité à se déployer dans la sous-région avec audace »
Des visites de terrain
Au dernier jour du forum économique qui a réuni les dirigeants et chefs d’entreprises de l’Union Européenne, des pays du Maghreb et de l’Afrique de l’ouest, des responsables d’entreprises ont voulu toucher du doigt les réalités du potentiel économique togolais. Et pour le faire, ils ont choisi le Port autonome de Lomé où ils ont été briefés sur ses atouts qui reposent, pour l’essentiel sur sa position stratégique, son tirant d’eau de 17m, son statut de port franc, la sécurité et la rapidité des opérations… Enhardis par ses qualités, des entrepreneurs se prononcent pour s’y installer. C’est le cas de Robert Brisset, spécialisé dans l’énergie électrique. « C’est un port excessivement moderne avec une capacité exceptionnelle. Il y a beaucoup de choses à faire. Je suis dans le secteur d’énergie et je pense que le port est très consommateur d’électricité. Très honnêtement, je serai très intéressé pour travailler avec le Port autonome de Lomé. D’abord parce qu’il est très moderne et ensuite qu’il est prévu une extension et donc besoin d’électricité. Le forum m’a permis de rencontrer le milieu économique privé togolais et les institutions et renforcer les relations franco- togolaises », a laissé entendre M. Robert Brisset.
Ils ont visité les plateformes de Togo Terminal et Lomé Contenair Terminal.
Zeus POUH-PEKA
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