Après sa tournée dans la région Maritime, la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA), a poursuivi sa campagne de sensibilisation, ce jeudi 19 septembre, à Lomé, à l’intention des forces de défense et de sécurité. Placée sous le thème « Participation citoyenne à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées », cette campagne vise, d’une part à « la conscientisation et la mobilisation des citoyens contre le fléau de la corruption » et d’autre part, à l’inauguration d’une ère « de tolérance zéro » à l’égard des actes de corruption et infractions assimilées.
La Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA), dans le cadre de l’exécution de l’agenda de sa campagne nationale de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées, lancé le 13 septembre 2018, a échangé hier à Lomé, avec les forces de défense et de sécurité.
Au cours de cette rencontre, les gendarmes, militaires, policiers, magistrats, agents des douanes et des impôts fortement mobilisés, ont renforcé leurs connaissances sur la mission de la HAPLUCIA. Ils ont été aussi entretenus sur « la problématique de la corruption au sein de la police et de la gendarmerie (mythe ou réalité ?, manifestations, causes et conséquences) », « l’état de la corruption et des infractions assimilées au Togo (typologie, ampleur, manifestations, causes et conséquences ». Les participants ont également revisité les dispositions déontologiques et disciplinaires de la police et de la gendarmerie, ainsi que la répression des actes de corruption et infractions assimilées par le nouveau Code pénal.
En ouvrant les travaux, le ministre Damehame Yark, a précisé que la corruption alimente la mafia, le crime organisé, les trafics illicites de tous genres, l’extrémisme religieux et violent. C’est pourquoi, il a salué les actions engagées par la HAPLUCIA dans la promotion de la bonne gouvernance. Selon lui, cette sensibilisation est une mesure essentielle pour lutter contre les rackets des agents indélicats.
« C’est avec amertume que nos compatriotes pointent souvent du doigt les agents de sécurité. Nous demandons à nos collaborateurs de mettre fin à ces abus, car il n’y a pas de raison d’imposer à nos concitoyens des rackets pour une infraction ou un quelconque service. Cette sensibilisation vient à point nommé pour interpeller nos forces de l’ordre à plus de responsabilité, de conscience dans l’exercice de leur métier », a-t-il déclaré.
Le ministre a relevé, à cet effet, que pour mettre fin à ces comportements malsains, son département met, désormais, à la disposition du public une ligne verte : le 1014. Ce numéro permet de dénoncer tout corrupteur, en signalant juste la position et le numéro matricule de l’agent de sécurité. Le ministre a fait savoir que le gouvernement est à pied d’œuvre pour généraliser la norme de déclaration de biens aux responsables des institutions de l’Etat.
Le président de la HAPLUCIA, M. Essohana Wiyao, a, pour sa part, indiqué que malgré les dispositions de législation et de réglementation des secteurs de douanes, impôts, marchés publics et de la justice, la corruption reste un phénomène préoccupant au Togo. Sur les indices de perception de la corruption de Transparency International, la Banque mondiale et de la BAD, la note du Togo ne dépasse pas encore 3/10 ou 30/100. Cet atelier, a-t-il fait savoir, ambitionne de renforcer la collaboration et la coopération entre la justice, la police judiciaire et son institution.
« Les forces de sécurité sont un partenaire technique de taille dans la lutte contre toutes formes de criminalité. Il est donc important de les interpeller sur leurs rôles et responsabilité dans l’assainissement de notre pays pour attirer les investissements et accompagner la mise en œuvre de l’ambitieux Plan National de Développement. (PND), a-t-il conclu.
Clémentine PANASSA
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