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La HAAC présente son rapport d’activités de 2016

le président de la HAAC,( 3e de la gauche) au cours de la présentation du rapport
La HAAC présente son rapport d’activités de 2016

La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a présenté, ce jeudi, à son siège, à Lomé, son rapport d’activités de l’année 2016. Ce rapport s’articule autour de cinq grands axes, à savoir : les activités de régulation, la gestion administrative, les contraintes, les perspectives et les recommandations.

Le rapport d’activités de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), au titre de l’année 2016, a été présenté, ce jeudi, à Lomé. Ce document comporte 5 grandes parties. La première partie fait le point des activités menées au cours de l’année dont l’organisation interne, les rencontres avec tous les partenaires, la participation à des réunions internationales, les activités de régulation, la délivrance de récépissés, de  la carte de presse, les signatures des conventions, la relecture des textes, la gestion de l’aide à l’Etat, etc.

La 2è partie du rapport porte sur l’administration interne de l’institution et insiste sur les restructurations en cours de la HAAC. Quant à la 3è

partie, elle recense et examine les difficultés de la HAAC dans l’exercice de sa mission, notamment les problèmes de traitement de délits de presse ou de violations de règles déontologiques, éthiques et professionnelles, le comportement des victimes de délits et celui de l’administration face à la gestion des délits et les moyens disponibles.

La quatrième partie identifie les actions et les activités à mener et les réformes nécessaires pour faire de la Haute Autorité une véritable institution de régulation de la communication. La dernière partie adresse des recommandations au gouvernement, aux organisations professionnelles, aux médias publics et privés, aux professionnels des médias, aux agences de communication et aux vidéoclubs.

La cérémonie de présentation de ce rapport a été dirigée par le président de la HAAC, M. Pitang Tchalla. Il  a précisé que conformément à l’article 38 de la loi organique  N° 2004-021 du 15 décembre 2004 modifiée, « la Haute Autorité établit et publie chaque année un rapport qui rend compte de son activité, de l’application de la présente loi, du respect des obligations des médias officiels et privés… ».

  1. Pitang Tchalla a précisé que depuis la prestation de serment, le 9 juin 2016, de ses membres, la Haute Autorité s’est attelée à renouer le dialogue avec l’ensemble des partenaires internes et extérieurs et remis le processus de régulation sur les rails avec comme principale préoccupation, le dialogue, la médiation, l’éducation au respect des cahiers de charges des médias audiovisuels et écrits, au respect des règles déontologiques, étiques et professionnelles.

Le président de la HAAC a fait savoir que ces règles ont été violées sur l’ensemble de l’année : deux organes de presse ont été fermés au cours du premier semestre et une cinquantaine d’interpellations ont été enregistrées par suite de plaintes ou d’auto-saisine. Cependant, la HAAC n’a pas infligé de sanction. La présentation de ce rapport au lendemain de la célébration de la Journée de la Liberté de la Presse, dont le thème est : « des esprits critiques pour des temps critiques : le rôle des médias dans la promotion de sociétés pacifiques, justes et inclusives », constitue, selon M. Pitang Tchalla, un appel à la responsabilité, laquelle passe par le respect des textes, afin de consolider la paix, la sécurité, la tranquillité et de préserver la vie privée des citoyens.

Le président de la HAAC appelle également à la responsabilité des pouvoirs publics, notamment le gouvernement pour protéger les journalistes dans l’exercice de leur profession. M. Pitang Tchalla a exhorté les journalistes aux respects des textes, afin de mériter le soutien de la HAAC. Le président de la HAAC, a déclaré qu’à « l’ère du numérique, la Haute Autorité se doit d’être une institution dotée de ressources et des services techniques compétents et efficace, présente sur l’ensemble du territoire pour une protection effective de la liberté d’expression et de presse au service d’un professionnalisme responsable ». Compte tenu de l’évolution actuelle des médias, M. Pitang Tchallaa insisté sur une relecture adaptée de la loi portant code de la presse. Le rapport 2016 de la HAAC a formulé des recommandations dont nous vous proposons l’intégralité.

A l’endroit du Gouvernement

– Doter la Haute Autorité de moyens financiers, matériels et humains afin de lui permettre d’assurer sa mission sur l’ensemble du territoire national ;

– Conférer à la Haute Autorité une autonomie de gestion administrative et financière;

– Contribuer à la mise en œuvre de la transition numérique à travers un appui aux médias privés ;

– Prendre des mesures pour assurer à la carte de presse la jouissance de certains avantages et privilèges ;

– Veiller à une véritable transformation des médias d’Etat en médias de service public à travers une plus large ouverture à tous les courants de pensée;

– Revoir à la hausse le montant de l’aide de l’Etat à la presse tout en diversifiant sa nature ;

– Renforcer les dispositions visant à faire respecter les textes organisant la publicité et l’affichage public, en général, sur les axes routiers en particulier.

A l’endroit des organisations et associations professionnelles

– Assurer périodiquement le recyclage de leurs membres aux règles professionnelles de base du métier de journaliste;

– Favoriser le regroupement et l’unité d’action des organisations ;

– Renforcer la cohésion et la crédibilité des organisations professionnelles ; Appuyer la transformation des organes de presse en entreprises de presse;

– Faire afficher le Code de déontologie et d’éthique dans toutes les rédactions.

– Créer une société de messagerie de la presse en vue d’améliorer et de renforcer la distribution des journaux sur l’ensemble du territoire national.

A l’endroit des médias privés

– Veiller au respect du pluralisme et de l’équilibre de l’information de toutes les sensibilités sociopolitiques;

– Respecter les cahiers des charges des organes ;

– Assurer une meilleure maîtrise des débats contradictoires et des émissions interactives ;

– Renforcer la production locale dans les médias audiovisuels;

– N’accepter de messages publicitaires que s’ils sont revêtus de visa de la Haute Autorité.

A l’endroit des médias officiels

– Assurer une réelle ouverture et un accès équitable à tous les courants de pensée et à toutes les sensibilités politiques à travers des canaux d’expression spécifiques ;

– Veiller à l’organisation de débats contradictoires sur les grands problèmes et enjeux de la société togolaise;

– N’accepter de messages ou spots publicitaires que s’ils sont revêtus de visas de la Haute Autorité.

A l’endroit des professionnels des médias

– Cultiver la confraternité ;

– Faire du Code de déontologie et d’éthique le livre de chevet de tous les journalistes;

– Appliquer toutes les règles professionnelles d’exercice du métier;

– Se faire établir obligatoirement la Carte de presse délivrée par la HAAC.

A l’endroit des agences de communication, de production et de publicité

– Obtenir l’autorisation d’installation et d’exploitation auprès de la HAAC ;

– Respecter les dispositions réglementaires en matière de publicité et de communication;

– Recevoir systématiquement le visa de la Haute Autorité pour toutes productions publicitaires avant leur diffusion.

A l’endroit des vidéoclubs

– Obtenir l’autorisation d’installation et d’exploitation auprès de la HAAC ;

– Respecter les dispositions réglementaires en matière de gestion des vidéoclubs.

Ossara Koffi AGOURNA

 

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