Dans le cadre de l’élection du président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé à la tête de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une rencontre d’information avec le corps diplomatique accrédité au Togo, a lieu, ce vendredi, au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine, à Lomé. Ce rendez-vous a pour objectif de présenter aux participants, le programme de la République togolaise, durant son mandat à la tête de l’organisation sous-régionale. Ce programme a été présenté par Pr. Robert Dussey, en charge des Affaires étrangère, en présence du président de la Commission de la CEDEAO, M. Marcel Alain de Souza.
Le 4 juin 2017, le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, a été élu, à Monrovia, au Libéria, président de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Selon le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine, Pr. Robert Dussey, la feuille de route du président en exercice se présente en deux volets. D’abord, la République Togolaise devra aider à la concrétisation de plusieurs chantiers déjà entamés et ensuite mettre sur pied des initiatives personnelles innovantes qui devront accroître le rayonnement de l’institution économique sous-régionale pour atteindre l’objectif d’une CEDEAO des peuples.
En ce qui concerne les chantiers déjà entamés, le Togo devra, notamment aider la CEDEAO à poursuivre des programmes d’intégration régionale. Il s’agit de lever des obstacles à libre circulation des personnes et des biens, de mettre en application les dispositions du Protocole relatif à la libre circulation des personnes, du droit de résidence et d’établissement. Egalement, de mettre en place la carte d’identité biométrique et de supprimer des barrières non tarifaires et la mise en œuvre du Tarif Extérieur Commun (TEC) de la CEDEAO.
La paix, la sécurité régionale et le renforcement de la démocratie sont des défis auxquels le Togo devra apporter sa contribution pour les relever. La résolution définitive de la crise bissau-guinéenne, à travers le respect et la mise œuvre de l’Accord de Conakry, aboutissement d’une issue paisible des prochaines élections au Libéria et la stabilité ainsi que la relance économique de la Gambie, constituent ces défis majeurs.
Les grands chantiers, initiatives togolaises
La libre circulation des personnes est consacrée par les textes fondateurs de la CEDEAO. En effet, l’article 59 du Traité de la CEDEAO, les protocoles de Dakar du 25 mai 1979, de Cotonou du 29 mai 1982, d’Abuja du 1er juillet 1986 et celui de Banjul du 29 mai 1990 garantissent cette liberté de mouvement des personnes, leurs droits de résidence et d’établissement. Malgré cette consécration par les textes communautaires, l’effectivité de la libre circulation peine à être effective. Et pour causes, des pratiques illicites. Il s’agit des tracasseries, des rackets systématiques aux frontières et à l’intérieur des Etats. L’un des facteurs explicatifs de ces entraves à la libre circulation est que les citoyens de l’espace communautaire ignorent leurs droits et devoirs en la matière. C’est pourquoi, selon Pr. Dussey, la situation devenant de plus en plus préoccupante, au sein de l’espace, il convient d’initier de stratégies nouvelles pour mettre réellement eu œuvre les textes consacrés à cet effet. Pour apporter une contribution significative, le Togo, dans le cadre de sa présidence en exercice de la CEDEAO, organise une réunion sur « la libre circulation des personnes dans l’espace CEDEAO ».
La seconde initiative du Togo pendant son mandat, l’organisation d’un « Sommet extraordinaire sur la paix et la lutte contre l’extrémisme violent en Afrique ». Il est évident que l’Afrique de l’Ouest est, depuis quelques années, le terrain de jeu de plusieurs groupes terroristes, d’où la menace inquiétante et constante de la stabilité de toute la région. Au regard des causes de cette escalade extrémiste, avec pour corollaire la violence sur toutes ses formes, les conditions économiques, la pauvreté, le sous-développement, le chômage et des facteurs politiques liés à la corruption, l’impunité et la mauvaise gouvernance figurent en bonne partie. «L’Afrique de l’Ouest doit maintenant agir de manière urgente pour répondre et lutter efficacement contre ces fléaux dont les conséquences sont incalculables. A la faveur de sa présidence, la République Togolaise veut concentrer ses efforts en matière de maintien de la paix et de sécurité dans la région sur la convocation d’un sommet extraordinaire », a précisé le ministre Dussey.
Un forum économique entre la CEDEAO constitue le troisième grand chantier initié par le Togo. En effet, l’espace CEDEAO est un vaste chantier de mise en place d’infrastructures et d’équipements socio-économiques dont les moyens pour y parvenir sont énormes. Les Etats ouest africains, à eux seuls, ne disposant pas de moyens financiers assez conséquents, ont besoin d’investissements de la part de leurs partenaires. De plus, la CEDEAO constitue une zone en plein essor économique pouvant attirer de potentiels investissements, d’où la nécessité de nouer des partenariats solides, afin d’y drainer les ressources nécessaires pour son développement. Selon Pr. Dussey, s’il est vrai qu’il existe déjà quelques partenariats avec certains pays et institutions, la CEDEAO a besoin d’un souffle nouveau en matière de partenariat, en vue de réaliser ses nobles ambitions. « C’est pourquoi, durant la présidence en exercice du Togo, il est prévu la tenue, à Lomé, d’un forum économique entre la CEDEAO », a annoncé le ministre chargé des Affaires étrangères, Pr. Dussey.
La dernière initiative du président en exercice de la CEDEAO, Faure Essozimna Gnassingbé est la mise ne place d’un système de santé efficace en Afrique de l’Ouest. En effet, de son expérience de coordonnateur dans la riposte à la pandémie de la maladie à virus Ebola, le chef de l’Etat se propose, dans le cadre de sa présidence, de faire un plaidoyer dans le sens de l’amélioration du système sanitaire en Afrique de l’Ouest, afin de garantir une vie meilleure et de préserver les citoyens ouest-africains d’éventuelle crise sanitaire.
Yves T. AWI
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