Le Togo a commémoré, dimanche 31 Juillet, la Journée Internationale de la Femme Africaine (JIFA). Le thème choisi à cet effet est : « Autonomisation économique de la femme au Togo, perspectives et défis ». A l’occasion de cette célébration, les Associations « Femmes d’Action » et « Cœur Solidaire » ont organisé, mardi 2 Août 2022 à l’Institut Confucius de l’Université de Lomé, une conférence-débat sur le thème : « Briser les barrières pour accélérer l’égalité genre au Togo ». Ceci, en collaboration avec le ministère de la Promotion de la Femme et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). La rencontre a été un cadre d’échange et de partage d’expériences qui a permis de faire des propositions concrètes qui vont concourir à renforcer les acquis, élargir les champs d’actions et ouvrir de nouvelles perspectives, en matière d’égalité et d’équité de genre, afin d’accélérer la marche du Togo vers une société plus juste et équitable.
La Journée Internationale de la Femme Africaine (JIFA) est instituée, depuis 1974, par l’Organisation des Nations Unies (ONU), et célébrée, le 31 Juillet de chaque année, pour permettre à chaque pays membre de méditer autour des thèmes spécifiques nationaux, pour renforcer les mécanismes de promotion de l’égalité genre. Cette année, le thème choisi par le Togo est : « Autonomisation économique de la femme au Togo, perspectives et défis ». Dans ce cadre, les Associations « Femmes d’Action » et « Cœur Solidaire » ont organisé, mardi à Lomé, en collaboration avec le ministère de la Promotion de la Femme et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), une conférence-débat sur le thème : «Briser les barrières pour accélérer l’égalité genre au Togo ». Les échanges ont permis de faire des propositions concrètes qui vont concourir à renforcer les acquis, élargir les champs d’actions et ouvrir de nouvelles perspectives, en matière d’égalité et d’équité du genre, afin d’accélérer la marche du Togo vers une société plus équitable et plus juste.
Unanimité sur les avancées réalisées en matière de promotion du genre au Togo
A l’entame des échanges, les présidentes de « Femmes d’Action », l’honorable Mémounatou Ibrahima et de « Cœur Solidaire », Pr Kouméalo Anaté, ainsi que M. Mactar Fall, représentant-résident du PNUD au Togo, se sont succédé pour rappeler les efforts de l’Etat togolais, en matière de promotion de genre, avec à la clé, des avancées engrangées, notifiant bien que des obstacles restent à surmonter.
« Le Togo a présenté récemment à New York, au Forum politique de haut niveau, son rapport sur les progrès réalisés sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles. Ce rapport a bien mis l’accent sur les avancées engrangées, pour réduire les inégalités de genre dans divers domaines. De plus, selon le rapport de la Banque Mondiale intitulé « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit », publié en 2021, le Togo a réalisé une bonne performance dans la promotion des femmes à des postes de responsabilité et dans l’entreprenariat, et occupe le premier rang en Afrique de l’Ouest » a soutenu, en substance, M. Fall du PNUD.
Encore des défis à surmonter
Le thème de la conférence-débat a, ensuite, été présenté par la promotrice d’Ecovillage, un centre de promotion des produits locaux, Mme Olatokunbo Igé. Elle a, dans un premier temps, reconnu comme ses prédécesseurs, des avancées engrangées par le Togo. Elle est allée au-delà, pour ressortir des obstacles à surmonter, afin de permettre à la femme togolaise de jouir pleinement de ses droits. Le nombre important de filles élèves qui tombent encore enceintes, chaque année, sur fond de harcèlement sexuel des enseignants, les cas de viols répétés, d’incestes, de pédophilie, sont à déplorer, encore aujourd’hui, a relevé la conférencière. L’accès des femmes à la terre reste encore un problème épineux dans certaines localités du pays. Ainsi, pour elle, les victimes doivent briser le silence, pour dénoncer les coupables des cas de violences perpétrées contre la gent féminine quel que soit le lien parental ou l’émotion familiale. « La victimisation commence par des actions. Le combat de réplique doit aussi passer par des actions concrètes », a-t-elle souligné. Pour Mme Igé, il y a, également, des pesanteurs socio-culturelles qui bloquent encore l’émancipation de la femme togolaise. Par exemple, des préjugés interdisent l’orientation de la jeune fille vers les filières scientifiques, l’apprentissage des « métiers d’homme » (menuiserie, maçonnerie, etc.). Selon les coutumes, il n’est pas normal que la femme reste célibataire. C’est ce qui fait que les femmes se résignent au foyer quelles que soient les violences subies, arguant que se marier mal, vaut mieux que le célibat, a souligné Mme Igé. Par ailleurs, elle s’étonne qu’aujourd’hui, des parents, et même des filles, croient encore que la réussite économique et financière de la femme proviendra du mari. Ainsi selon elle, tous ces problèmes sont des dérapages sociaux à corriger par des séances de sensibilisation.
Des propositions concrètes pour accélérer l’égalité de genre au Togo
Au terme de la présentation, un riche débat a permis de dégager des propositions concrètes pour élargir les champs d’action, afin de briser les barrières et accélérer l’égalité de genre au Togo. Aussi, est-il recommandé l’introduction dans les curricula d’enseignement, dès le primaire, de l’autonomisation économique de la femme, afin de bannir les violences y afférentes. La vulgarisation du Code des personnes et de la famille sur l’ensemble du territoire national, la rééducation des mentalités dans la cellule familiale pour établir un équilibre de genre depuis l’enfance, etc. sont également des propositions faites, pour accélérer l’égalité de genre au Togo.
En clôturant les débats, la ministre de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation, Mme Adjovi Lolonyo Apédoh-Anakoma, a rendu un hommage mérité au chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, qui ne « ménage aucun effort pour multiplier les initiatives en faveur de la promotion du genre au Togo ». Elle a, ensuite, exprimé la gratitude du gouvernement au PNUD pour ses appuis multiformes. Saluant l’engagement des associations organisatrices des assises pour la cause de l’épanouissement de la femme togolaise, la ministre a lancé un appel à chaque citoyen à apporter sa contribution, pour que les objectifs escomptés soient atteints, au grand bonheur de tous.
Vincent K. HOEDANOU
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