Société

Inquiétude grandissante chez les commerçants et autres acteurs de l’économie informelle face à la crise liée au COVID-19

Mme Mallack Akouche
Inquiétude grandissante chez les commerçants et autres acteurs de l’économie informelle face à la crise liée au COVID-19

Au jour le jour, la pandémie de coronavirus COVID-19 inquiète beaucoup de Togolais, surtout les acteurs du secteur informel, considérablement touchés par les effets de la crise sanitaire.Au grand marché de Lomé et sur certaines artères de la ville, lundi,le désastre causé par cette maladie était perceptible, des boutiques étaient fermées par endroit et des rues presque désertes.Bien que l’Etat n’ait pas décrété un confinement total des populations, nos compatriotes, redoutant la contagion de la maladie à coronavirus, préfèrent rester à la maison.  Commerçants, conducteurs de taxi et de taxi motos et d’autres personnes relevant de ce secteur prient que cette crise sanitaire passe vite, pour que tout le monde se remette au travail.

Si les activités étaient relativement normales dans la ville de Lomé hier, la journée de lundi ressemblait à une journée ville morte. Les rues étaient presque désertes etles quelques personnes rencontrées relèvent pour la plupart de l’administration publique. Au grand marché de Lomé, le constat est encore plus ahurissant. Des boutiques et des magasins sont fermés, certains ayant préféré rester à la maison pour éviter d’être contaminés par le coronavirus. Pour d’autres, à l’instar de M. Ahmed, vendeur de tissus, « il n’y a pas de marché ». Vaut mieux rester chez soi, que de venir perdre son temps au marché sans rien vendre et avec le risque de prendre le virus. Ces dires montrent à suffisance comment le coronavirus a considérablement affecté les activités économiques dans le pays. Une commerçante d’habits et de chaussures, qui a voulu garder l’anonymat dit : « les relations commerciales entre la Chine et le Togo se sont accrues ces dernières années avec l’importation des produits chinois à moindre coût. Moi, j’avais l’habitude de voyager tous les deux mois pour acheter des marchandises en provenance de Chine. Aujourd’hui, il nous est interdit, avec l’épidémie de coronavirus, de voyager dans ce pays. Et nous faisons face à une pénurie. Beaucoup de nos produits sont en rupture de stocks et nous prions que ce virus soit totalement dissipé pour que les activités reprennent normalement ». A côté d’elle, une autre commerçante des mêmes produits se lamente de ne pas vendre. « Ces dernières semaines, rien ne bouge. Les gens ne viennent même pas.  Notre rue est toute déserte. Or, on a prêté de l’argent pour faire le commerce. Il faut à chaque fin du mois aller rembourser une partie, mais on ne pourra plus honorer nos engagements à cette allure. On prie l’Eternel de nous venir en aide », s’alarme-t-elle.

Pour la directrice de la boutique « le Mall de 1000F », Mme Accouche Malak, la population, de nos jours, est plus préoccupée par les produits de première nécessité, notamment les gels hydro-alcooliques, les gants et les masques, ainsi que des produits alimentaires.

Chez les vendeurs d’articles d’art et les artisans tels que  les cordonniers, les menuisiers ou encore chez les vendeurs de jus, de bijoux, de cassettes et autres, les activités sont bloquées. Il se pose une question de subsistance, selon un conducteur de moto taxi« Olé » qui raconte : « Aujourd’hui, dans mon quartier, le chef a interdit les sorties, pour éviter la propagation de coronavirus. Mais, ma société autre n’a rien dit pour le moment. Ce qui fait que je me retrouve dans l’obligation de continuer mon zémidjan. L’autre problème, moi je n’ai pas de moyen. Si je reste à la maison, qu’est ce que ma famille va manger. Si j’avais un revenu, je devrais rendre la moto en attendant la fin de la pandémie. Je suis très inquiet… Notre doléance est que l’employeur diminue le compte que nous faisons, 2000F par jour. Maintenant, il n’y a pas de clients. Nous souffrons avant de trouver les 2000F et on est obligé de faire tout pour trouver cet argent, sinon on t’arrache la moto. Actuellement, nous rentrons les poches vides à la maison. Si notre employeur peut nous aider, d’une manière ou d’une autre,  juste pour que nous puissions rester aussi en vie à côté de nos familles, ce serait très intéressant pour nous ».

Un gérant d’une boutique de produits alimentaires, riz, huile, sardines, pâtes alimentaires, tomate de conserve, M. Caleb Issanh-Nouwoadjro, qui fait face, ces derniers jours, à une situation de mévente  redoute des lendemains pires. Comme l’ont souhaité dame Nathalie, directrice d’une société de la place et M. Georges, transitaire, M. Issanh-Nouwoadjroinvite au respect strict des mesures prises par le gouvernement, afin de lutter contre cette maladie hautement mortelle qui porte déjà un coup dur à l’économie nationale.

Il revient à chacun d’observer les gestes barrières pour se protéger : se laver les mains régulièrement avec de l’eau et du savon ou les désinfecter avec du gel hydro-alcoolique, tousser et éternuer dans un mouchoir ou dans le pli de son coude, saluer sans se toucher, sans se serrer la main et éviter les embrassades, rester à distance d’au moins 1 mètre des autres, ne pas se toucher ni les yeux, le nez ou la bouche, portez un masque si vous avez des symptômes respiratoires.

Komla GOKATSE

 

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