Lomé abrite, depuis hier, le 1er Forum d’Investissement de la CEDEAO (EIF) autour du thème « Transformer les communautés de la CEDEAO dans un environnement difficile ». Initiative de la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) en partenariat avec le gouvernement togolais et de l’Inde à travers Exim Bank India, la rencontre offre son cadre pour partager les meilleures pratiques et s’engager dans des actions visant à favoriser une croissance économique inclusive et durable, à investir dans le capital humain et à renforcer la résilience face aux défis mondiaux. La cérémonie d’ouverture de ce grand rendez-vous de promotion des opportunités d’investissement dans les Etats de la CEDEAO a été présidée par le Premier ministre, Victoire Tomegah-Dogbe, en présence des membres du gouvernement, du corps diplomatique, d’organisations internationales et autres personnalités.
Allocution d’ouverture du Premier ministre Victoire Tomégah-Dogbé.
Le Forum d’Investissement de la CEDEAO (EIF) est une plateforme stratégique qui offre aux partenaires du développement et aux parties prenantes l’occasion de se réunir pour mettre en exergue les opportunités d’investissement dans les secteurs clés des Etats membres de la CEDEAO. Il vise à mettre en lumière le fort potentiel d’investissement de l’Afrique de l’Ouest et à présenter une série de projets et programmes de développement des secteurs privé et public, permettant ainsi la création de partenariats d’investissement pertinents. La première édition de ce forum qu’abrite depuis hier Lomé, réunit, pour deux jours, plus de 500 participants, notamment des experts de l’industrie, des acteurs du développement, des magnats des affaires et des agences gouvernementales au sein et hors de l’Afrique de l’Ouest. Elle se veut une plateforme de discussion sur des questions essentielles telles que la sécurité alimentaire, le développement des infrastructures, le changement climatique et la création d’emplois. Trois panels principaux sont à l’agenda, avec des thématiques tels : « Assurer la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest : Construire des chaînes d’approvisionnement agricoles viables », « Déficit d’infrastructures : mettre en commun les ressources pour le développement d’infrastructures durables » et « L’énigme du chômage des jeunes : explorer l’économie verte pour accélérer le développement économique ». Il y aura également des réunions à valeur ajoutée, du réseautage, etc.
Construire des ponts et non ériger des murs
Membres du gouvernement et autres personnalités.
En ouvrant les travaux, le Premier ministre, Victoire Tomegah-Dogbé, a salué cette rencontre qui offre l’occasion d’échanger sur la façon d’améliorer la vie des populations, dont les besoins ne cessent de croître. Elle s’est réjouie du choix porté sur le Togo, terre d’accueil et d’opportunités, un pays de paix, de concorde entre les nations, mais également la plaque tournante financière, abritant les sièges de plusieurs institutions financières de la sous-région. Selon elle, dans ce monde en proie à des tensions et à toutes sortes d’incertitudes, dans une sous-région caractérisée par des crises diverses et la montée de l’extrémisme violent, le Togo a pris sur lui de construire des ponts et non d’ériger des murs, que ce soit sur le plan politique ou économique. Aujourd’hui, relève-t-elle, les institutions sous régionales ont été souvent perçues comme éloignées des réalités et n’ont pas d’impact réel dans le quotidien des populations. Elle salue donc la nouvelle dynamique qui se met en place, tout en réaffirmant l’engagement du Togo à y contribuer fortement, de par son expérience, et surtout en mettant en avant la forte influence de son président. « Notre pays est heureux d’être l’épicentre de l’intégration et de la diplomatie en Afrique de l’Ouest. Notre position géographique stratégique, associée à notre riche patrimoine culturel et à notre économie dynamique, fait du Togo un carrefour idéal pour favoriser le dialogue et une collaboration significative entre les parties prenantes de toute l’Afrique et même au-delà », a souligné le Premier ministre. Pour elle, le Forum de Lomé ambitionne de mettre en valeur le potentiel d’investissement de l’Afrique de l’Ouest. Une ambition noble qui caractérise la résilience dont la sous-région a fait preuve, malgré les conséquences des crises qu’elle continue de subir. Ces crises sont multiples, à savoir : la crise climatique, qui ne cesse de se manifester avec une très forte acuité, affectant considérablement l’agriculture et provoquant une vulnérabilité renforcée des populations. De plus, la crise économique, depuis la Covid-19, accentuée par la crise russo-ukrainienne et l’inflation, exagérément en hausse, affectent considérablement toutes les économies de la sous-région. Tout en se félicitant de toutes les actions entreprises par les Etats pour préserver les populations, Mme Tomegah-Dogbé a rappelé que beaucoup restent encore à faire.
Parties prenantes à l’ouverture des travaux de l’EIF.
« Dans un tel contexte, nous devons rester résolument optimistes. Car, malgré les défis que je viens d’énumérer, nous conservons un potentiel incroyable que d’autres régions nous envient. Avec une population de plus de 400 millions d’habitants dont le dynamisme ne se dément pas, notre région, selon les spécialistes, fait partie des régions qui connaîtront des taux de croissance économique élevés dans les prochaines années. Nous disposons, par ailleurs, d’un potentiel agricole riche et d’une capacité de production minière qui nous permettent de figurer parmi les premiers producteurs, par exemple, de cacao, de coton, d’or ou de pétrole, pour ne citer que ceux-là. Mais, à notre avis, le plus grand potentiel de nos pays réside dans la force motrice des populations. Hommes, femmes, jeunes, qui chaque jour, dans les gares routières, les marchés, dans l’économie réelle, ne cessent de créer de la richesse, parfois avec les moyens de bord et dans un contexte ne facilitant pas toujours leur vie », a laissé entendre le Premier ministre.
Action collective et innovation pour surmonter la myriade de défis
Pour le président de la BIDC, Dr Goerge Agyekum Donkor, le thème de cette année, « Transformer les communautés de la CEDEAO dans un environnement difficile » souligne l’importance de l’action collective et de l’innovation pour surmonter la myriade de défis auxquels la région est confrontée. « Du développement des infrastructures à la sécurité alimentaire, de l’atténuation du changement climatique à la création d’emplois, les discussions et les engagements de ce forum façonnent sans aucun doute la trajectoire de nos efforts collectifs vers la construction d’un avenir plus résilient et plus inclusif pour tous », a-t-il souligné.
Les officiels ont posé avec le Premier ministre Victoire Tomégah-Dogbé.
Le Secrétaire spécial, Administration des relations économiques et des partenariats de développement, Ministre des Affaires Etrangères de l’Inde, M. Shri Kumaran, et le Commissaire de la CEDEAO, chargé des Infrastructures, de l’Energie et de la Digitalisation, M. Sédiko Douka, ont rendu hommage au chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, pour le rôle continu du Togo dans le processus d’intégration régionale. Ils l’ont également félicité d’avoir fait de l’agriculture, la paix, la stabilité et la sécurité un catalyseur du développement économique et social. Pour les intervenants, le plus important aujourd’hui est de poser des actes qui impactent positivement les populations, tout en permettant une connectivité entre les pays et les peuples.
Mélissa BATABA
Komla GOKATSE
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