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Facilite Elargie de Crédit :  Le FMI opère un décaissement de 57,4 millions de Dollars pour le Togo

Une vue de M. Kaffo Melou (au fond) et les journalistes à la rencontre.
Facilite Elargie de Crédit :  Le FMI opère un décaissement de 57,4 millions de Dollars pour le Togo

Le Représentant-résident du Fonds Monétaire International (FMI) au Togo, M. Maximilien Kaffo Melou, a animé, le 9 janvier 2025, au siège de l’institution à Lomé, une conférence de presse, en vue de partager avec les acteurs des médias les principales conclusions de la première revue de l’accord au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) avec le Togo. L’on retient de cette revue que le Togo bénéficie d’un décaissement immédiat de 44,0 millions de DTS (Droits de tirages spéciaux). Aussi la croissance du Togo est restée robuste et l’inflation se modère, toutefois avec des risques élevés.

Le 20 décembre 2024, le Conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) a approuvé la première revue de l’accord, au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) en faveur du Togo. Le contenu de cette revue a été présenté aux acteurs des médias par le Représentant-résident du FMI au Togo, M. Maximilien Kaffo Melou, au cours d’une conférence de presse animée, le 9 janvier 2025, à Lomé.

Selon le Représentant-résident du FMI, l’approbation de cette première revue en faveur du Togo permet le décaissement immédiat de 44,0 millions de DTS (environ 57,4 millions de Dollars), qui seront utilisés à des fins d’appui budgétaire. L’accord, au titre de la FEC, fournit ainsi un financement global de 293,60 millions de DTS (environ 390 millions de Dollars). M. Kaffo Melou a précisé que, déjà le 1er mars 2024, le Conseil d’administration du FMI avait approuvé l’accord, au titre de la FEC, pour aider les autorités à faire face aux conséquences des chocs observés, depuis 2020, notamment la pandémie de la COVID-19 et la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et de carburants. Cependant, cela s’est traduit par une augmentation des déficits budgétaires et de la dette. Le programme du gouvernement soutenu par le FMI vise deux objectifs : « rendre la croissance plus inclusive, tout en renforçant la viabilité de la dette » et « mettre en œuvre des réformes structurelles pour soutenir la croissance, en limitant les risques pour le secteur financier et les finances publiques qui y sont associées ».

Selon les termes de la revue, la croissance du Togo est restée robuste et l’inflation se modère. En effet, les autorités togolaises ont été en mesure d’atténuer l’impact de ces chocs sur l’économie et la population togolaises. Ainsi, les perspectives à moyen terme sont globalement favorables, avec une croissance soutenue et durable. La croissance économique a atteint 5,6 % en 2023 et les projections sont de 5,3 % sur la période 2024-25, puis d’environ 5,5 % par an, selon les projections des services du FMI, à moins que des chocs défavorables majeurs ne surviennent. L’inflation globale a fléchi à 3,3 %, en octobre 2024, et l’inflation sous-jacente (hors prix des denrées alimentaires et du transport) à 2,2 % (moyenne annuelle).

Bien que globalement favorables, les perspectives sujettes à des risques élevés

 La revue précise également que les perspectives à moyen terme sont globalement favorables, avec une croissance qui restera robuste, mais aussi des risques élevés. Le Togo a poursuivi son programme de réformes qui est en bonne voie.

Cependant, les perspectives sont sujettes à des risques élevés. En particulier, les attaques terroristes dans le Nord du pays se poursuivent sans relâche et semblent s’intensifier, ce qui exerce une pression sur les dépenses. Les autorités sont confrontées à des arbitrages difficiles entre le rééquilibrage budgétaire visant à réduire la charge de la dette et la nécessité de maintenir une croissance vigoureuse dans un contexte d’espace budgétaire limité. La mise en œuvre du programme est en bonne voie. Le gouvernement a rempli tous les critères de réalisation quantitatifs à fin juin et les perspectives d’atteindre les objectifs quantitatifs pour le reste de l’année de 2024 sont favorables. Les autorités ont aussi implémenté deux des quatre repères structurels prévus, et sont en train de prendre des mesures pour remédier aux éléments limités qui ont entraîné l’implémentation partielle de deux repères. En outre, les perspectives d’atteindre les deux repères sont bonnes. Enfin, les autorités ont bien progressé dans la réforme de la dernière banque publique.

D’ailleurs, à l’issue de la réunion du conseil d’administration, M. Bo Li, directeur général adjoint du FMI, avait déclaré que « Les autorités togolaises ont fait preuve d’une bonne mise en œuvre du programme appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC). Les autorités ont atteint tous les objectifs quantitatifs, malgré les problèmes de sécurité et le durcissement des conditions de financement, et ont fait des progrès dans les réformes structurelles visant à renforcer la mobilisation des recettes, l’inclusion et la gestion des finances publiques. Toutefois, les perspectives du Togo sont exposées à des risques élevés, globalement comme lors de la demande de programme, en mars 2024, alors que les conditions de sécurité se sont dégradées. Dans cette optique, la conception du programme, tel qu’il a été conçu au départ, reste globalement approprié, et les autorités doivent poursuivre sa mise en œuvre avec détermination, afin de placer le pays sur la trajectoire d’une croissance forte et durable ».

Poursuivre les efforts visant à renforcer la gouvernance

 La revue, dans le domaine de la politique budgétaire, recommande aux autorités de continuer de chercher à remédier aux vulnérabilités liées à la dette dans un contexte de vulnérabilité régionale, tout en soutenant la croissance et en renforçant l’inclusion. A cette fin, il sera important de mettre en œuvre l’ancrage budgétaire convenu, en limitant les déficits budgétaires à 3% du PIB à compter de 2025. Il faut aussi continuer à augmenter les recettes fiscales, tout en rendant la fiscalité plus efficiente, et mettre en œuvre des réformes structurelles visant à accroître l’efficience des dépenses et à rendre le filet de protection sociale plus efficace et efficient. Il est également essentiel de poursuivre les efforts visant à renforcer la gouvernance. La récente demande d’assistance technique du FMI par le Togo pour la préparation d’un rapport diagnostic sur la gouvernance est accueillie avec satisfaction, de même que son engagement à renforcer le cadre des déclarations de bénéficiaires effectifs des entreprises adjudicataires des marchés publics. En ce qui concerne le secteur financier, les autorités devraient poursuivre la réforme de la banque publique restante, en alignant ses fonds propres sur les exigences réglementaires et en réformant ses activités pour garantir sa stabilité et sa rentabilité. Il sera important aussi de renforcer le dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Alex TEYI

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