Le Togo et le Burkina Faso s’engagent à renforcer le développement du corridor Lomé-Ouagadougou, pour plus de fluidité dans le transit des marchandises. C’est dans cet esprit que se tient depuis, le 1 septembre 2022, à Lomé, une rencontre d’échanges sur « Le corridor Lomé-Cinkassé-Ougadougou, un trait d’union entre le Togo et le Burkina Faso ». Ces assises sur les transports, notamment le transit routier et maritime entre les deux pays, qui ont lieu à l’hôtel Sarakawa, permettront de discuter des problèmes émanant du secteur dans le cadre des relations bilatérales et des difficultés que rencontre le corridor, afin d’y trouver des solutions relatives.
Les journées de travail sur les transports et transits routier et maritime entre le Togo et le Burkina Faso qui se tiennent, depuis hier à Lomé, s’inscrivent dans le cadre d’une visite d’amitié et de travail qu’effectue la délégation ministérielle burkinabè au Togo. Conduite par le ministre des Transports, de la Mobilité Urbaine et de la Sécurité routière, M. Mahamoudou Zampaligré, la délégation ministérielle qui séjourne dans la capitale togolaise, depuis le 31 août dernier, aura à échanger avec leurs collègues du Togo sur des questions relatives au secteur du transport, notamment au transit routier et maritime. Les discussions vont s’étendre aux autres acteurs du secteur, spécialement aux délégations des faîtières des transporteurs du Burkina et du Togo et celles du Conseil National des Chargeurs des deux pays, ainsi que les opérateurs économiques qui examineront, durant deux jours, les difficultés rencontrées, ces derniers temps, sur le corridor Lomé-Ouagadougou.
Ouvrant les travaux, le ministre togolais des Transports routiers, aériens et ferroviaires, M. Affoh Atcha-Dédji, a confié que les difficultés sur le corridor sont, principalement, liées au transport des marchandises et menacent sa compétitivité et son attractivité. Ces difficultés, a-t-il souligné, se focalisent, essentiellement, sur la gestion du fret, la tarification du transport de marchandises et la multiplicité des intermédiaires. L’application du règlement 14 de l’UEMOA de 2005, avec des véhicules transformés et hors gabarit dans la circulation et l’accès des transporteurs togolais au transport inter-Etats de passagers sont, entre autres, les problèmes qui graissent les performances du corridor Lomé-Ouagadougou.
La route du développement passe par le développement de la route
Abordant la question du règlement 14, le ministre a, surtout, exhorté les transporteurs au respect de cette norme prise dans le but de protéger les infrastructures routières, indispensables pour la facilitation des transports. Car la route du développement passe par le développement de la route. A son avis, les Postes de contrôles juxtaposés (PCJ) de Cinkassé, postes pilotes de l’UEMOA, construits pour faciliter le transit routier, sont un exemple que les Etats ont compris l’utilité de la facilitation des transports routiers. Il s’est donc réjoui de la tenue de ces assises de Lomé et a invité tous les participants « à discuter sans complaisance, en toute fraternité, et à nous proposer des solutions qui nous permettront de continuer notre marche commune ». C’est aussi une manière d’améliorer la connectivité et les échanges entre le Togo et le Burkina Faso qui entretiennent des relations fraternelles, depuis fort longtemps.
De son côté, le ministre Burkinabè des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, M. Mahamoudou Zampaligré, est convaincu que cette rencontre offrira l’opportunité à la multitude d’acteurs présents sur le corridor de parvenir à un consensus, de proposer des conclusions aux problèmes posés et de rendre plus performant le corridor. Elle permettra, également, de discuter des projets en cours, notamment le projet Corridor économique Ouagadougou-Lomé-Niamey et de voir dans quelle mesure lui donner un coup d’accélérateur.
Le ministre Zampaligré a, par ailleurs, exprimé la reconnaissance des autorités burkinabè à celles du Togo, pour le soutien inestimable que le Togo apporte dans l’acheminement de ses marchandises en transit. « Le Burkina a fait du Port Autonome de Lomé (PAL), le premier port de transit. En témoigne le volume de marchandises importées depuis plus d’une dizaine d’années, soit 39% du trafic global en 2021 estimé à environ 4 897 157 de tonnes ». Selon lui, cette fidélité amène, davantage, le Burkina, en dépit des projets déjà réalisés et qui sont forts appréciables, à rechercher encore à mieux assainir la chaine des transports, à travailler à la facilitation des transports, à l’amélioration des conditions de passage portuaire. Il est question, également, de faire preuve de résilience face aux difficultés liées à la double crise sanitaire et sécuritaire.
Il est à noter que le Togo, de par sa position géographique et grâce à son port en eau profonde, constitue un excellent pays de transit pour les marchandises à destination des pays de l’hinterland (Burkina Faso, Niger et Mali).
Patouani BATCHAMLA
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