
Les luttes traditionnelles Evala continuent leur bonhomme de chemin, dans la préfecture de la Kozah. A mi-parcours de cette édition, les natifs de cette préfecture, ainsi que de nombreux curieux venus de partout au Togo et d’ailleurs, ont assouvi leur curiosité en suivant, le 23 juillet 2025, la finale des luttes dans le canton de Bohou et les demi-finales à Pya et dans d’autres cantons. Le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, comme à son habitude, depuis le début de ces festivités de lutte, a assisté aux différentes empoignades, en présence de plusieurs de ses collaborateurs.

Les nombreux amoureux des luttes traditionnelles Evala ont vécu, dans l’après-midi du 23 juillet 2025, une magnifique finale dans le canton de Bohou. Les empoignades, qui se sont déroulées sur le terrain cantonal de l’EPP Konzossi, ont commencé après l’arrivée du Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, sur les lieux où l’ambiance était déjà au paroxysme. En effet, des groupes de femmes, d’encadreurs et de supporters chantaient et dansaient au rythme des tambours, des castagnettes, gongs et flûtes, offrant un beau spectacle à la foule.
Pendant ce temps, dans l’arène, le chef canton faisait signe aux premiers lutteurs, notamment ceux de la troisième année. Les hostilités ont opposé la coalition Tchoyou-Kolidè-Piyadè-Walidè, en rouge, à celle de Bohou-Tchamdè-Bohou-haut, en blanc. Il faut préciser que dans ce canton, comme dans celui de Yadè, les luttes se font par ordre décroissant, c’est-à-dire de la 3e année à la 1re année. Ainsi, les lutteurs s’affrontent entre eux par catégorie, quelle que soit leur force. La confrontation entre les Evala de la 3e année était plus ou moins équilibrée, avec des victoires de part et d’autre. Mais, l’entrée des lutteurs de la deuxième année de la coalition Tchoyou-Kolidè-Piyadè-Walidè a changé l’atmosphère. Ceux-ci ont déchaîné leurs forces sur leurs congénères et ont remporté des victoires successives. Cette voie de la victoire a été également suivie par les Evala de la 1re année qui ont engrangé quelques points. A la fin de la partie, la victoire est allée à la coalition Tchoyou-Kolidè-Piyadè-Walidè, avec un score de 21 contre 18.
Déjà dans la matinée, le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, a assisté à deux demi-finales à Pya. La première a opposé, sur le terrain de l’EPP Centrale Pya, la coalition Akéï-Kioudè-Gnama contre Tchamdè. Là, les Evala de la coalition Akéï-Kioudè-Gnama se sont imposés de la plus belle manière sur un score de 34 points contre 13. Du côté des cadets (Ahoza), ce sont toujours ceux de la même coalition qui ont pris le dessus, par 19 réussites contre 08.

La seconde demi-finale, qui a mis aux prises, sur le terrain du CEG Kagnalada, les Evala de Kadjika-Awidina-Kodah contre ceux de Pittah, a démontré que les lutteurs de la coalition ont été les plus forts et les plus endurants. Ils ont, sans surprise, remporté la victoire sur un score de 22 contre 13. Même scénario chez les Ahoza de la coalition, qui ont remporté la victoire avec 20 points contre 09.
Les luttes, un évènement culturel où se mêlent l’ambiance et la discipline
Que ce soit à Bohou ou à Pya, l’ambiance autour des arènes était carnavalesque. Des cris de joie fusaient de partout et l’atmosphère était euphorique. Après de longs moments de défoulement, certains danseurs se retiraient auprès des charcutiers ou des vendeuses de « Tchoukoutou » (boisson locale) pour manger un petit morceau de viande et se mouiller la gorge, avant de revenir plus vigoureux. En effet, pendant cette période, la viande du porc et la boisson locale « Tchoukoutou » sont deux produits les plus prisés. Ainsi, les charcutiers et les revendeuses de cette boisson sont de loin ceux qui font les plus gros chiffres d’affaires.

Les luttes traditionnelles en pays kabyè sont, non seulement, un évènement culturel, mais aussi sportif, et de ce fait, exigent des compétiteurs beaucoup de discipline et de fair-play. Le maître du terrain est toujours un chef canton, qui joue le rôle d’arbitre, avec comme tâche le maintien de l’ordre dans l’arène. C’est lui qui donne la victoire, en indiquant de sa main, de son parapluie ou de sa canne, le camp du vainqueur. Il est aussi celui-là qui arrête la lutte entre deux lutteurs, s’il estime que leurs forces s’équilibrent ou l’empoignade entre eux est irrégulière. Le juge du terrain s’impose par son autorité et parfois par des avertissements verbaux fermes et sévères.
Les lutteurs sont, le plus souvent, dirigés par leurs aînés qui jouent le rôle d’encadreurs. Ce sont eux qui les conseillent, leur donnent des directives à suivre, calment le jeu, en cas d’affrontements ou de bagarres entre Evala.
Alex TEYI
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