Changement Climatique

En prélude à la COP27 : Les acteurs nationaux des questions climatiques se concertent sur les priorités du Togo

L e ministre Foli-Bazi (2e de la droite) a ouvert les travaux. A sa gauche, M. Aliou Mamadou Dia
En prélude à la COP27 : Les acteurs nationaux des questions climatiques se concertent sur les priorités du Togo

 Le ministère de l’Environnement et des Ressources forestières a organisé, le 11 octobre 2022, à l’hôtel 2 février à Lomé, un atelier préparatoire et d’échange sur les priorités du Togo à la 27e session de la conférence des parties (COP27) à la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique. Cette rencontre qui a regroupé des représentants de départements ministériels, des institutions publiques et privées, des partenaires techniques et financiers, des organisations non gouvernementales, ainsi que de la société civile, vise d’une part, à donner des informations pratiques sur les COP, les modalités de participation et d’autre part, à formuler des sujets de négociations clés. Il s’agit de permettre au pays de saisir les opportunités de financement climats qui s’offriront au rendez-vous de Sharm El-Sheikh, du 06 au 18 novembre prochain. Vu que, pour la première fois, le Togo a le privilège de disposer d’un pavillon de 15m2 pour l’organisation des sessions de sa délégation, l’exposition de ses actions en faveur du climat et d’un bureau de 15m2 pour les réunions et rencontres avec les partenaires et bailleurs de fonds potentiels. La cérémonie a été présidée par le ministre de tutelle, Katari Foli-Bazi, en présence d’autres membres du gouvernement.

Malgré sa faible contribution aux émissions de gaz à effet de serre, le Togo à l’instar d’autre pays de la sous-région, n’échappe pas aux conséquences graves du réchauffement climatique. Dans le but d’apporter des contributions significatives à la prochaine Conférence des Parties (COP27) sur les changements climatiques, prévue du 06 au 18 novembre prochain en Egypte, et surtout de permettre au Togo de faire des propositions concrètes sur ses priorités, les acteurs des questions climatiques ont pris part, hier à Lomé, à un atelier préparatoire. La rencontre a permis d’échanger sur les urgences du pays dans la recherche systématique de solutions durables aux effets et impacts des changements climatiques. A cet effet, les participants se sont appropriés les informations pratiques sur la préparation et la participation du Togo à la 27e COP27. Ils se sont également familiarisés avec les résultats de la 56e session des organes subsidiaires, puis ont été édifiés sur les conclusions de l’atelier pré-COP27 de la CEDEAO. Les parties prenantes ont été aussi entretenues sur les priorités du pays à la COP27, les opportunités de financements verts pour le développement sobre en carbone, les initiatives des ONGs dans la lutte contre les changements climatiques, et le programme du Togo à la COP27.

Vue partielle des participants.

Cette rencontre internationale offre la chance au Togo de faire des propositions significatives

A l’occasion, le ministre de l’Environnement et des Ressources forestières, M. Foli-Bazi Katari, a signalé que les changements climatiques représentent, aujourd’hui, une menace réelle et un grand défi pour le développement de tous les pays du monde, mais surtout pour ceux qui sont les moins avancés. Le Togo subit déjà les affres des évènements climatiques extrêmes à savoir : les inondations, les sècheresses, les vagues de chaleur, les tempêtes, les vents violents, l’érosion côtière, l’élévation du niveau de la mer. Il a relevé, à cet effet, que le coût total des pertes engendrées seulement par l’érosion côtière, en 2017, est estimé à 213 millions de Dollars américains, soit environ 128 milliards de FCFA. Pour lui, cette rencontre internationale de haut niveau sur le réchauffement climatique offre la chance au Togo de faire des propositions significatives, de manière à aboutir à des mesures devant permettre aux pays en voie de développement, dont le Togo, de remplir ses obligations en tant que parties à l’accord de Paris.  « Pour contribuer, substantiellement, aux discussions prochaines de la COP27, cet atelier va prendre en compte les éléments clefs tels que l’atténuation, l’article 6 de l’Accord de Paris, les finances climatiques, les pertes et préjudices, l’adaptation, la transparence, la REDD+, le transfert de technologies, le bilan mondial et le travail conjoint de Koronivia sur l’agriculture », a-t-il poursuivi. M. Foli-Bazi a fait savoir que le Togo s’est inscrit dans la dynamique internationale de lutte contre les changements climatiques, à travers la ratification de plusieurs accords qui se traduisent par l’intégration de l’environnement et les questions liées au réchauffement du climat dans le Plan National de Développement (PND) et la feuille de route gouvernementale. Aussi, le pays a-t-il revu à la hausse son ambition au titre de ses contributions déterminées au niveau national. A travers une contribution inconditionnelle de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 20,51% à l’horizon 2030, soit 6236,02Gg CO26eq et une diminution supplémentaire de 30,06% des émissions de GES correspondant à 9305,59 Gg CO2-eq, s’il bénéficie du soutien requis des partenaires techniques et financiers. Pour finir, le ministre a exhorté les participants à s’approprier les subtilités et les arguments devant être présentés lors des travaux des différents groupes de négociations des délégués togolais à la COP27 et à disposer d’éléments solides pour défendre les intérêts du pays.

Le gouvernement félicité pour sa démarche

Le représentant résidant de PNUD au Togo, M. Aliou Mamadou Dia a, pour sa part, indiqué que les mesures actuelles pour limiter les émissions GES sont insuffisantes. Pour cela, les parties doivent accélérer leurs efforts en revoyant leurs ambitions à la hausse. « L’enjeu principal repose sur les efforts mondiaux pour protéger les ressources naturelles et la biodiversité. Par ailleurs, l’Afrique souhaite renforcer ses propositions sur les questions climatiques et s’assurer que les pays développés tiennent à leurs promesses en fournissant les 100 milliards d’Euros aux pays en développement », a signalé M. Dia. Il a félicité le gouvernement pour cette démarche, qui permet de mettre à jour les contributions déterminées au niveau national et de positionner davantage le pays sur l’action climatique.

De son côté, la directrice de l’environnement, Mme Méry Yaou, a confié que les effets néfastes du réchauffement climatique menacent les secteurs clefs, notamment l’agriculture, l’eau, l’élevage, la pêche, les forêts, la santé et l’urbanisme et remettent en cause les efforts de réduction de la pauvreté engagés par le gouvernement. Elle a souhaité que de ces échanges sortent des vraies propositions dans l’intérêt de tous les Togolais.

Clémentine PANASSA

 

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