Des élus et cadres municipaux des communes Golfes 3, 4, 5, 6 et 7 ont été outillés, les 22 et 23 juin 2023, à Lomé, sur les moyens et mécanismes à déployer pour assurer une gestion efficace de leurs collectivités. Il s’agit, pour eux, de mettre en place des systèmes de bonne gouvernance leur permettant de mobiliser des recettes au sein de leurs collectivités, pour la réalisation des projets de développement durable et inclusif. Ces formations sont organisées par la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) dans le cadre de la campagne nationale de renforcement des capacités des acteurs des 117 communes du pays sur la prévention et la répression de la corruption et sur l’intégrité.
L’objectif de ces ateliers de formation au bénéfice des élus et cadres municipaux est de contribuer à la moralisation de la vie publique au niveau des collectivités territoriales et de promouvoir la bonne gouvernance, une gestion saine et transparente des affaires publiques et locales. Les bénéficiaires ont été édifiés sur les concepts de la corruption, ses causes, conséquences et manifestations, sur les bonnes pratiques à mettre en place pour une gestion efficace de leur ressort territorial.
La Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA), à travers cette série de formations, veut faire de ces acteurs, ses alliés stratégiques en matière de prévention et de lutte dans les communes. Cette activité dénote, à plusieurs égards, du souci permanent de cette institution d’impliquer toutes les couches de la société aux actions de lutte, tout en accompagnant les différents acteurs à promouvoir les principes de bonne gouvernance.
La corruption prive l’Etat des ressources
Les différentes communications font ressortir que la corruption est un mal qui gangrène les économies nationales. Véritable problème de développement et un fléau mondial, elle frappe tous les pays du monde, particulièrement les pays en développement. En l’absence des mesures efficaces, ce fléau peut compromettre dangereusement les efforts d’un pays pour l’instauration d’une bonne gouvernance et réduire considérablement les ressources disponibles pour lutter contre la pauvreté. Ce phénomène prive l’Etat et les collectivités territoriales de ressources nécessaires au financement des projets de développement et impacte négativement les revenus des citoyens et les valeurs d’éthique et de bonne gouvernance, ont fait remarquer les organisateurs.
A l’occasion, le président de la HAPLUCIA, M. Kimelabalou Aba, a souligné que la mise en œuvre de la décentralisation demeure un processus continu et dynamique. Elle constitue un moyen indispensable de développement et de bien-être des citoyens. A l’évidence, la décentralisation s’illustre comme le modèle d’administration le plus apte et le plus efficace pour lutter contre la pauvreté et les inégalités, a-t-il dit. Pour lui, la mise en place des mécanismes de promotion de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion des affaires locales se révèle nécessaire. « C’est dans cette optique que le gouvernement, prenant conscience des effets dévastateurs de la corruption, a procédé à la ratification des différents instruments juridiques internationaux consacrés à la lutte contre la corruption, notamment la Convention des Nations Unies contre la corruption, la Convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, le Protocole de la CEDEAO sur la lutte contre la corruption », a précisé M. Aba.
Toutes les communes appelées à s’inscrire dans le processus
Le 2e adjoint au maire/Golfe 4, M. Tsolenyanu Akouété, au nom de ses collègues, a adressé sa gratitude à la République fédérale d’Allemagne, pour son engagement aux côtés du Togo, à travers son projet « Bonne gouvernance financière », mis en œuvre par la GIZ et qui a financé cette série de sensibilisations. Il s’est réjoui de la pertinence du thème et des différentes présentations qui leur ont permis de se situer davantage sur leurs rôles en tant qu’élus locaux.
A sa suite, le maire de la Commune Golfe 5, M. Kossi Aboka, a relevé que « Aujourd’hui, nous avons les communes et les élus locaux qui sont appelés à gérer les biens publics. Un bien public n’appartient à personne, c’est un bien pour tout le monde. C’est pour cela qu’il faut bien le gérer. Lorsque la gestion est mauvaise, cela appelle à des sanctions. Nous sommes donc appelés à connaître toutes les lois relatives à la bonne gouvernance, afin que tout ce qui appartient à l’Etat ou qui constitue un bien public soit géré de façon transparente ». A son avis, la corruption a plusieurs facettes. Alors, il faut que tous les services publics ou privés sur le territoire communal s’inscrivent dans cette dynamique de la bonne gouvernance. « Car c’est à ce seul prix que nous pouvons vraiment dire que nous faisons le développement de nos communes », a conclu M. Aboka.
Cette campagne de sensibilisation dans le Grand Lomé se poursuit, aujourd’hui et demain, dans les communes d’Agoè-Nyivé.
Bernadette A. GNAMSOU
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