Le Togo a fortement œuvré, ces dernières années, à relancer son économie et bâtir le socle d’une croissance vigoureuse, qui compte aujourd’hui parmi les plus importantes de la région. Cet engagement s’est fait sentir à travers le financement de grands travaux de développement et de modernisation des infrastructures aériennes, portuaires et routières, qui commencent par faire du pays une plaque tournante de l’Afrique de l’Ouest. Le Togo pourra faire valoir ces infrastructures au forum AGOA qui s’ouvre le 8 août prochain à Lomé, pour redonner confiance aux investisseurs internationaux et se repositionner comme un couloir de transit, de sécurité et de convergence des biens marchands des Etats-Unis et du monde vers l’Afrique et vice versa.
Considéré aujourd’hui comme un des plateforme logistiques et une porte d’entrée sur le continent, le Togo doit ces avantages à sa situation géographique et la modernisation de ses infrastructures, surtout de transport. Son port en eau profonde, sa nouvelle aérogare ses routes et réformes visant à améliorer le climat des affaires, la stabilité politique, constituent des éléments d’attraction des investissements étrangers.
Dans un bref aperçu sur le secteur des transports au Togo, le département des Transports et des TIC de la Banque Africaine de Développement (BAD) a rappelé les facilitations qu’offrent les transports et le transit routier au Togo. Ces facilités sont notamment la réduction des postes des contrôles routiers le long des corridors, la création de comités de gestion des corridors, l’harmonisation des procédures douanières, l’interconnexion des systèmes informatiques des douanes, l’aménagement de postes de contrôles juxtaposés aux frontières. Le Togo possède en effet, trois corridors routiers qui desservent le port de Lomé et les pays de la sous-région. Il s’agit de la route Lomé-Cinkansé, à destination du Burkina Faso encore appelée corridor Lomé-Ouagadougou, l’épine dorsale du réseau routier togolais. Il y a aussi la route Lomé-Hillacondji à destination de Cotonou au Bénin et de Lagos au Nigeria, et la route Lomé-Aflao (ou Lomé-Noepe) à destination d’Accra au Ghana et d’Abidjan en Côte d’Ivoire.
Ces deux dernières voies, composent l’axe Aflao- Hillacondji, sur le Corridor inter-états Abidjan- Lagos (1022 km) qui draine plus de 65% des échanges en Afrique de l’Ouest. Ainsi grâce à un ferme engagement politique, le Togo s’est doté de modernes infrastructures routières, avec des mesures de facilitation de circulation des personnes et des biens. A cet égard, l’Observatoire des pratiques anormales, dans son 23e rapport de mars 2013, classe le tronçon togolais Lomé-Cinkansse, du corridor Lomé-Ouagadougou, premier au niveau régional. Ceci en matière de bonnes pratiques de transport et de transit routiers, avec un contrôle à tous les 100 km en moyenne, 547francs CFA de taxes illicites et seulement six minutes de temps perdu pour les contrôles routiers, relève la BAD dans son aperçu. Il ajoute qu’avec ces réalisations, les échanges annuels pourront progresser. A l’horizon 2032, ils devront passer de 2,77 à 6,87 millions de tonnes sur le tronçon Lomé-Aflao et de 0, 55 à 0,86 millions de tonnes sur le tronçon Lomé-Hilakondji du Corridor Abidjan-Lagos. Egalement pour optimiser davantage la qualité des services sur les axes routiers, le Togo a réalisé avec succès les voies de contournement de la ville de Lomé, de la faille d’Alédjo et des monts de Défalé. Ces infrastructures facilitant les conditions de la traversée du corridor, servent en même temps de relais au Port Autonome de Lomé (PAL), qui est un autre atout pour les échanges commerciaux.
Le PAL, un véritable pôle d’éclatement sur la côte ouest africaine
Le Port Autonome de Lomé (PAL) présente d’énormes potentialités, confirmant ainsi sa vocation historique d’outil d’intégration sous-régionale. Il est le seul port en eau profonde de près de 17 mètres sur la côte ouest africaine pouvant accueillir des navires de 3ème génération (de plus grands tonnages). Avec sa position stratégique, le PAL dessert tous les pays de la sous-région et surtout ceux de l’Hinterland. Lomé est le seul port sur la côte par lequel, on peut atteindre plusieurs capitales en un seul jour (Lagos-Cotonou- Accra, Abidjan-Ouagadougou). En plus de ses atouts naturels et nautiques exceptionnels qui permettent un accès 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 à tout type de navire, le PAL dispose d’importants outils d’aide à la navigation, comprenant un service à radar, des phares, des balises, des bouées d’approches et un système AIS qui permet la surveillance des voies d’eau navigables et la gestion du trafic maritime.
La construction de Lomé-Conteneurs-Terminal et du troisième quai permet d’optimiser les services portuaires, dans un dispositif sécuritaire les plus sûrs et efficaces de la région et en Afrique. D’une capacité de 450 mètres de long et 15 mètres de profondeur, le troisième quai, financé en partie par le groupe logistics Bolloré, permet d’accueillir des navires porte-conteneurs d’au moins 7000 EVP. Il jouit aussi d’un terminal à conteneurs équipé de portiques, de quai de grues et dispose d’une surface d’entreposage de 38 hectares pour la manutention et l’entreposage d’un volume annuel de 1,5 millions de conteneurs. A la fois carrefour international d’échanges, le Port de Lomé, avec un domaine de 900 ha, est aussi un pôle d’attraction pour le commerce et l’industrie, grâce à une vaste zone franche industrielle où sont implantées plusieurs dizaines d’entreprises. Ces sociétés bénéficient des infrastructures portuaires de qualité, d’une réglementation souple et des avantages fiscaux, douaniers et financiers. Ce qui constitue une véritable opportunité d’investissement pour les investisseurs qui voudraient s’installer au Togo.
L’introduction du guichet unique dans ce secteur facilite lui aussi la vie aux opérateurs économiques. « Ce guichet donne aujourd’hui l’avantage aux opérateurs économiques de pouvoir, en un seul point, payer une facture qui prend en compte plusieurs acteurs de la chaine portuaire », avait rappelé le directeur commercial au PAL, M. Kwamé Wili Néné, à la 12e Foire Internationale de Lomé. En dehors des atouts comparatifs du PAL qui offre l’avantage d’acheminement des marchandises à des délais et des coûts très compétitifs, le Togo s’est construit une nouvelle aérogare lui permettant de se positionner comme le hub des services dans la sous-région.
La nouvelle aérogare, un véritable hub de transports et de logistique
La nouvelle aérogare de Lomé se présente comme une plateforme de référence face aux enjeux du transport aérien en Afrique. « Construite sur une superficie de 21000 m2 et réalisée dans les stricts standards internationaux, la nouvelle aérogare est un véritable joyau technologique et architectural qui propulse le Togo dans l’ère de la modernité », a déclaré le ministre des Transport et des Infrastructures, M. Ninsao Gnofam. Cet aéroport, déclaré le plus sécurisé en Afrique, offre des vols directs au départ de Lomé à destination de New York, trois fois par semaine. Ce qui permet de réduire les délais et les coûts liés aux transports des produits. Les nouvelles infrastructures mises en place permettront au Togo, d’accroître son rayonnement et de jouer son rôle de hub sous-régional, tout en offrant de réelles opportunités pour le renforcement du commerce entre les USA et le continent africain.
Patouani BATCHAMLA
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