Protection des Réfugiés

Dialogue régional sur la sécurité nationale et protection des réfugiés dans le Golfe de Guinée

La table d'honneur avec le Président de l'Assemblée Nationale (au micro) officiant la cérémonie de signature
Dialogue régional sur la sécurité nationale et protection des réfugiés dans le Golfe de Guinée

Lomé a abrité, du 3 au 4 juillet 2025, la réunion ministérielle du dialogue régional sur la sécurité nationale et la protection des réfugiés. Organisée par le gouvernement togolais, en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés, cette rencontre a permis aux experts venus du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Togo, de formuler des recommandations sur les questions liées aux politiques d’accueil des Etats aux réfugiés, tout en conciliant les impératifs de sécurité nationale. Les travaux ont été conclus par la signature, vendredi 4 juillet 2025, d’une déclaration dite de Lomé, par les ministres en charge de la Sécurité des Etats participants au dialogue.

La cérémonie de signature a été dirigée par le Président de l’Assemblée nationale, Kodjo Sevon-Tépé Adedzé, représentant le Président du Conseil.

Une vue de l’assistance lors de la cérémonie

Le contexte sécuritaire et humanitaire au Burkina Faso a généré, depuis 2021, des déplacements de réfugiés et demandeurs d’asile vers le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo.  On estime, en fin mars 2025, à environ 154.200, le nombre d’arrivées dans ces pays, qui font également face à des risques de déstabilisation sur leur territoire et une vulnérabilité accrue des civils.

Dans ce contexte particulièrement complexe, les Etats concernés sont confrontés à des défis sans précédent pour sécuriser leur territoire et maintenir leur tradition d’asile et d’accueil des réfugiés. Afin de répondre à ces défis de manière concertée, ces Etats ont initié, en 2024, un « Dialogue régional sur la sécurité nationale et la protection des réfugiés dans le Golfe de Guinée ».

Après un an d’exercice et quatre sessions de dialogue, les parties prenantes se sont retrouvées, du 3 au 4 juillet 2025 à Lomé, en réunion ministérielle. Il s’est agi de réaffirmer l’attachement des Etats aux principes fondamentaux de la protection internationale des réfugiés et de la recherche de solutions qui renforcent la sécurité nationale et appuient le développement des communautés locales notamment, l’autonomisation des réfugiés et la promotion de la cohésion sociale, mais aussi d’affirmer la volonté commune des Etats de poursuivre ce dialogue entre eux, afin de renforcer la collaboration, de partager les expériences et d’identifier les solutions aux problèmes communs.

 Entre autres, les travaux ont permis au comité technique de formuler des recommandations contenues dans une déclaration dite de Lomé, et de s’accorder sur le calendrier de mise en œuvre, de définir les étapes devant aboutir à la réunion du Comité exécutif du HCR qui se tiendra, à Genève en octobre prochain.

Le Col Calixte Madjoulba signant la Déclaration de Lomé

Assurer la sécurité des territoires et garantir la protection des déplacés

La signature de cette déclaration a été officiée par le président de l’Assemblée nationale, Kodjo Sevon-Tépé Adedzé, représentant le Président du Conseil. Dans son allocution, il a fait comprendre qu’au-delà de l’aspect sécuritaire, ce dialogue est un devoir moral et humanitaire envers les femmes, les enfants et les hommes déplacés, avec la responsabilité d’assurer la sécurité des territoires et garantir la protection des déplacés.

Devant les menaces sécuritaires qui s’intensifient, il a relevé la nécessité pour les pays d’unir leurs forces, pour sécuriser leurs territoires et les rendre stables, en vue de protéger les populations vulnérables. Il a invité les Etats signataires à établir et à consolider des cadres politiques et juridiques adaptés à la mise en œuvre des axes stratégiques définis dans la déclaration de Lomé. Il a témoigné sa reconnaissance au système des Nations Unies, pour son appui multiforme qui a permis de renforcer la résilience des communautés hôtes, de coordonner la réponse humanitaire et de promouvoir des solutions durables dans un esprit de solidarité régionale.

Mme Bêbgnasgnan Stella Eldine Kabore signant pour le compte du Burkina Faso

La Représentante spéciale adjointe du secrétaire général et adjointe au chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mme Lynne Barrie Freeman, a salué la générosité des Etats hôtes, notamment le Benin, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Togo qui ont su faire preuve de solidarité en accueillant les déplacés, malgré des ressources limitées et des défis internes.

Pour sa part, le Haut-Commissaire Assistant en charge des Opérations du HCR, M. Raouf Mazou, a salué l’engagement continu des Etats dans ce dialogue régional et a réaffirmé le soutien plein et entier du HCR, à la mise en œuvre des recommandations clé, y compris l’élaboration d’une stratégie sous régionale de protection et de solutions.

Le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Col. Calixte Madjoulba a, dans son intervention, fait comprendre que le dialogue régional de Lomé est, désormais unanimement, reconnu comme un modèle de concertation politique stratégique au service de la sous-région. Il a plaidé pour la création d’une plateforme régionale qui permettrait d’assurer efficacement la mise en œuvre des axes stratégiques issus de la Déclaration de Lomé.

Mawuto Clairbonheur ADJIGNON

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