La 18e session du dialogue politique entre le gouvernement et l’Union Européenne (UE) s’est tenue, ce lundi 4 décembre, au cabinet du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine à Lomé. Au menu des discussions qui se sont déroulées dans une ambiance conviviale, la situation politique au Togo, le processus de décentralisation, la migration, les retombées du sommet Afrique-UE, le rôle du secteur privé dans la création d’emplois, etc. Les deux parties ont exprimé leur satisfaction au sortir des pourparlers et ont promis joindre leurs efforts pour la résolution des problèmes que connaît le pays.
Le dialogue politique entre le gouvernement togolais et l’UE a permis aux deux parties de passer au peigne fin les questions socio-politiques majeures de l’heure. Sur la situation politique au Togo, il a été question de réformes institutionnelles et constitutionnelles qui sont au centre des manifestations ayant rendu le climat sociopolitique délétère. A cet effet, le gouvernement togolais a rassuré l’UE sur les dispositions en cours, afin qu’un dialogue politique inclusif et sincère se tienne pour sortir le pays de cette crise. La partie européenne, tout en réitérant sa préoccupation face à la situation qui prévaut, a félicité le gouvernement pour les initiatives prises pour favoriser la tenue d’un dialogue.
S’agissant du processus de décentralisation, les deux parties se sont félicitées de la poursuite par les autorités togolaises, des initiatives nécessaires, en vue de l’organisation prochaine des élections locales, dont la tenue constituera une étape décisive vers une décentralisation effective.
En ce qui concerne le sommet UA-UE tenu à Abidjan les 29 et 30 novembre derniers, la partie togolaise a exprimé sa satisfaction vis-à-vis de la position commune des partenaires européen et africain sur la question de la jeunesse, notamment l’engagement pour offrir à celle-ci un emploi décent, afin d’arrêter le phénomène de l’immigration clandestine, dont la manifestation la plus abjecte est le trafic choquant, dont ces jeunes font l’objet en Libye.
L’UE a renouvelé son indignation face au drame essuyé particulièrement par la jeunesse africaine et l’humanité tout entière en Libye et exprimé la nécessité de donner une nouvelle impulsion au partenariat entre l’institution européenne et le continent africain, afin de mettre fin à cette aventure périlleuse des jeunes.
Les deux parties ont, par ailleurs, échangé sur d’autres sujets tels que le plan européen d’investissement, le plan national de développement, le rôle de la société civile, la lutte contre le terrorisme et la présidence de la CEDEAO par le Togo. Sur ce dernier point, la partie togolaise a présenté les différentes actions et initiatives menées par le Togo, ces derniers mois, en faveur d’une CEDEAO des peuples plus stable pour un développement harmonieux.
C’est aux Togolais de trouver des solutions de sortie de crise
A l’issue des discussions, l’ambassadeur, chef de délégation de l’UE au Togo, Mme Christina Martins Barreira, a indiqué s’agissant de cette rencontre que ce n’est par un dialogue sur le pays, mais un dialogue avec le pays sur des sujets qui sont d’intérêt commun, avec un impact à long terme. Se prononçant sur la situation politique au Togo, elle a dit que l’UE « soutient le processus de sortie de crise. On n’a pas de solutions à proposer parce que c’est aux Togolais de trouver des solutions pour la sortie de crise, mais nous sommes là, nous sommes un partenaire fiable, nous avons toujours été aux côtés du Togo et nous le serons dans la mesure où les Togolais voudront de notre soutien et appui. Nous sommes des observateurs très attentifs et nous avons beaucoup de confiance. Nous voulons continuer à avoir confiance dans ce processus qui a été engagé pour la sortie de crise dans l’intérêt de tous pour le développement économique de ce pays ».
Sur le processus de décentralisation, Mme Martins Barreira a laissé entendre que l’UE est persuadée que « le processus est engagé et que bientôt, on aura des résultats concrets ».
Abondant dans le même sens, le directeur des affaires politiques au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine, M. Bakayota Koffi Kpaye, au nom de la partie togolaise, a indiqué que les deux parties ont discuté des préoccupations très importantes pour le Togo vu la situation de crise dans laquelle se trouve le pays. L’UE s’est dit solidaire à toutes les démarches entreprises dans le cadre de la sortie de crise et se dit prête à accompagner le Togo.
Dans le sens de trouver solution à la migration et au problème de l’emploi des jeunes, il a fait savoir que l’UE a partagé avec la partie togolaise certaines préoccupations très positives pour la mise en place de deux grands projets, un projet pour accompagner la filière ananas qui peut occuper les jeunes dans le cadre de l’employabilité des jeunes, et un autre concernant la construction de la route nationale n° 2 en son tronçon Avépozo-Aného pour laquelle l’UE va accompagner le Togo en vue de la concrétiser. M. Kpaye a conclu que « la session s’est déroulée dans une ambiance de convivialité et comme toujours, l’UE s’est dit disposée à accompagner le Togo dans la résolution des problèmes majeurs qu’il connaît ».
A noter que cette 18e session du dialogue politique entre le gouvernement togolais et l’Union Européenne s’est tenue conformément à l’article 8 des accords ACP-UE signés à Cotonou en 2000.
Blandine TAGBA-ABAKI
RSS