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Développement Durable : Le Premier ministre lance le rapport de l’EPTE du Togo

Diverses autres personnalités à la cérémonie de lancement du rapport de l'EPTE.
Développement Durable : Le Premier ministre lance le rapport de l’EPTE du Togo

Le Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé, au nom du chef de l’Etat, a lancé officiellement, le 9 avril 2025, à Lomé, le rapport de l’Examen des Politiques de Transformation Economiques (EPTE) du Togo. Ce rapport pour une prospérité partagée offre une analyse actualisée des réalisations et des défis du pays, en matière de développement, et conseille sur des réformes susceptibles de l’aider à accélérer l’atteinte des objectifs de sa transformation économique. Pour ce faire, l’EPTE appelle à un soutien international accru et mieux coordonné, pour permettre au Togo de mettre en œuvre son plan de développement global.

La vision du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, de faire du Togo une nation émergente à l’horizon 2030, avec une croissance forte et partagée, fait son chemin. Dans le souci d’explorer les voies et moyens, ainsi que les opportunités pour un développement inclusif et durable, le gouvernement togolais a commandité l’élaboration d’un rapport sur l’Examen des Politiques de Transformation Economiques (EPTE) lancé, officiellement le 9 avril 2025, à l’hôtel 2 Février, à Lomé. C’était en présence de diverses personnalités politiques, administratives, traditionnelles, militaires, ainsi que d’autres acteurs de développement. Ce rapport fait ressortir les opportunités de l’économie togolaise dans divers secteurs et les défis prioritaires à relever ainsi que des actions stratégiques pour les résoudre. L’EPTE met l’accent sur la poursuite des investissements, l’innovation et l’intégration par le biais de la Zone de Libre-Echange Continentale (ZLECAf). Le rapport appelle aussi à un soutien accru des partenaires internationaux et à la responsabilité du secteur privé, pour accélérer l’ambitieux programme de développement du pays. En tirant parti de ses avantages comparatifs et en favorisant un environnement propice aux affaires, avec le soutien efficace de la communauté internationale, le Togo peut accélérer son programme d’industrialisation et favoriser une croissance inclusive. Selon les recommandations de ce rapport, il est nécessaire d’accorder la priorité au développement inclusif et local, de diversifier et d’améliorer la production nationale dans divers secteurs tels que les infrastructures, la gouvernance, l’agro-alimentaire, l’industrie, l’investissement et le commerce.

Remise symbolique du rapport au PM par Mme Ragnheiour Elin Arnadottir.

Des recommandations pour accélérer la croissance

 L’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) qui a élaboré ce rapport recommande, dans le secteur des infrastructures, de combler les lacunes en matière d’infrastructures à l’intérieur des territoires et entre ces territoires, en donnant la priorité au développement des routes rurales, tout en garantissant l’engagement des communautés. Il doit aussi intégrer le transfert de technologie, explorer les sources de financements innovants et adopter une approche fondée sur le cycle de vie pour les projets d’infrastructures. En matière de gouvernance, il lui est recommandé de mettre en place une administration publique efficace et réactive, en modernisant les capacités de l’Etat, en l’autonomisant et en décentralisant la gouvernance. L’Organisation demande également au gouvernement d’améliorer son budget, d’attirer les talents, de mettre en œuvre des programmes de formation, d’établir des mécanismes de suivi, tout en mettant à jour la proposition de valeur entre les agropoles et le développement des Zones d’Aménagement Agricole Planifiées (ZAAP).

Pour ce qui concerne l’agro-alimentaire, il est recommandé de moderniser la chaine de valeur agro-alimentaire. Pour ce faire, le pays doit investir dans la mécanisation et moderniser les services de vulgarisation, en donnant la priorité à l’amélioration et à la facilité d’accès aux marchés régionaux et internationaux.

Au-delà, le pays doit diversifier et améliorer sa production nationale, en rationalisant la collaboration interministérielle, pour promouvoir les projets de collaboration croisés entre les ministères de l’Investissement, du Commerce et de l’Industrie. Il est également important de rationaliser et de clarifier les synergies entre les programmes d’investissement, d’adopter des incitations modernes assorties de conditions liées à l’innovation, au transfert de technologie et à la performance, etc…

Un autre pan des autorités lors du lancement du rapport.

Panel sur le partenariat pour la transformation économique du Togo

Le lancement a été marqué par un panel de haut niveau sur le « Partenariat pour la transformation économique du Togo », animé par d’éminentes personnalités venues d’horizons divers. Les panelistes, Serge Ekoué, président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), Ousmane Diagana, vice-président pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de la Banque Mondiale (BM), Esayas Woldemariam Hailu, CEO de Asky, les Prs. Carlos Lopes et Dominique Strauss-Kahn ont dit leur point de vue sur les conclusions de l’EPTE. Tout en apportant leurs précieuses contributions devant permettre au Togo d’accélérer sa transformation économique, ces personnalités ont aussi souligné la nécessité de miser sur les atouts du pays pour promouvoir sa croissance économique. En traçant la voie à suivre, ces panélistes ont exploré les moyens d’y parvenir. Ils ont salué l’initiative de transparence et d’inclusivité dans laquelle le pays s’est lancé.

A cet effet, le Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé, a rappelé le contexte de mise en œuvre de l’EPTE, tout en soulignant son importance pour le développement harmonieux, inclusif et durable du pays. La cheffe du gouvernement a exprimé sa reconnaissance à l’OCDE pour son accompagnement constant, et à l’ensemble des partenaires, pour l’exercice rigoureux fait avec un regard comparatif et extérieur pointu. Selon elle, l’EPTE est et reste conforme à la politique du pays et valide ainsi sa vision stratégique. Le Premier ministre a aussi rappelé les efforts fournis par le gouvernement pour corriger les vulnérabilités. Ceci, pour accélérer l’industrialisation, moderniser les infrastructures, promouvoir le développement inclusif et la gouvernance. Elle a appelé tous les acteurs à une synergie d’actions, en vue de l’atteinte des objectifs visés.

De son côté, Mme Ragnheiour Elin Arnadottir, directrice du Centre de développement de l’OCDE a réitéré l’engagement de son organisation à soutenir la mise en œuvre réussie de l’EPTE, un processus qui pose les bases solides de la consolidation de la croissance économique du Togo.

L’EPTE pour contribuer à la transformation économique du pays

La conjoncture globale actuelle et l’urgence d’activer la reprise économique après la pandémie de la COVID-19 nécessitent d’accélérer la transformation productive au Togo. Ainsi, à la demande du gouvernement togolais, le Centre de développement de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) a lancé les travaux pour l’élaboration de l’EPTE du pays, en 2021. Développée dans le cadre de l’initiative de l’OCDE pour le dialogue politique sur les chaînes de valeurs mondiales, la transformation de la production et le développement, les EPTE ont été mis en œuvre avec succès en Asie, en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes. Ce processus a pour objectif de contribuer à la consolidation de la transformation économique du pays, à travers un examen de sa stratégie de développement et une analyse approfondie des opportunités et défis des secteurs porteurs. Cette étude va aider les décideurs à mieux identifier les opportunités, pour promouvoir la transformation structurelle sur la base d’une évaluation comparative des atouts, du potentiel et des défis, mais aussi la mise à jour des priorités stratégiques. Dans ce sens, l’EPTE offre un outil d’analyse pour la définition, la planification, la réforme, la mise en œuvre et la gestion des meilleures politiques de soutien à la transformation économique.

L’implémentation de cet examen a bénéficié de la collaboration de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), de la Conférence des Nations Unies pour le Développement Industriel (CNUCED), de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) et la Commission du Commerce International.

Kpinzou EDJEOU

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