Culture

Des techniciens de musées publics formés pour mieux protéger le patrimoine culturel mobilier national

Techniciens de musées et officiels en photo de famille.
Des techniciens de musées publics formés pour mieux protéger le patrimoine culturel mobilier national

Un atelier de deux jours de formation sur l’inventaire des pièces maitresses représentatives du patrimoine culturel mobilier du Togo a été ouvert, le 11 février 2025, à l’intention des techniciens des musées publics du Togo. Cette session, première d’une série du projet « Musée virtuel des objets volés de l’UNESCO : appui à l’inventaire des pièces maitresses et renforcement du cadre légal national pour la protection du patrimoine culturel du Togo », veut se doter d’une base de données nationales d’objets volés, en vue de mieux protéger le patrimoine culturel mobilier national, grâce à l’utilisation de l’application ID Art.

Le Togo ne dispose pas d’une base de données nationales d’objets volés et ce vide n’offre pas la possibilité de communiquer à l’UNESCO une liste de ces objets culturels spoliés, dont la disparition est une perte énorme pour le pays. Conscient de ce manque à gagner dans les galeries de musées virtuels, la commission nationale du patrimoine culturel au Togo a bénéficié d’un appui de l’UNESCO pour former les techniciens des musées publics, dans le but de lutter efficacement contre le trafic illicite des biens culturels.

Cette session de formation consiste à élaborer un inventaire participatif physique et digitalisé d’au moins 50 pièces maitresses de biens culturels mobiliers provenant des cinq musées publics du Togo, en suivant la norme Object ID et en utilisant l’application ID Art. Ces applications sont des outils que l’UNESCO a développés avec Interpol et des institutions pour permettre de bien documenter les biens qui doivent figurer dans ce musée virtuel, faciliter les recherches et la restitution des biens volés.

 Il s’agit donc, selon le formateur, Jean Paul Koudougou, de faire maitriser ces outils par ces collègues pour permettre au patrimoine culturel togolais d’être bien renforcé et protégé. Le musée virtuel étant le musée des biens culturels volés, le travail va consister à recenser les pièces maitresses susceptibles d’être volées.

En donnant le coup d’envoi des travaux, le directeur de cabinet du ministère en charge de la Culture, Franck Missité, s’est réjoui de la mise en œuvre de ce projet, dont l’objectif est de lutter contre le trafic illicite des biens culturels et doter le Togo d’un cadre légal pour disposer d’une base de données nationales d’objets volés. Il s’est appesanti sur le rôle combien important du patrimoine culturel dans le développement. Selon lui, le patrimoine culturel est le vecteur de l’identité, oriente l’action humaine dans plusieurs secteurs de développement, est au cœur de la civilisation, crée des ponts entre les peuples, unit et fait rêver… Malheureusement, il se fait « qu’aujourd’hui, le trafic illicite des biens culturels rend complexes les actions de protection et rend plus nécessaires l’actualisation et le renforcement de lutte contre ce fléau », a déploré le DC Missité.

Tout comme lui, d’autres intervenants, en particulier, le directeur du bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest, Dimitri Sanga, a souligné que cette formation est le début d’un ambitieux travail pour toute l’Afrique dans le renforcement des capacités des techniciens dans l’élaboration des bases de données solides répondant aux standards internationaux et visant à protéger le patrimoine culturel pour les générations futures. Cette question de vols de biens culturels reste encore d’actualité, quand on sait les demandes sans cesse croissantes des pays africains pour la restitution de leurs objets d’art et de biens culturels spoliés pendant la colonisation. 

Zeus POUH-PEKA

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