Un atelier régional sur la sécurité nucléaire a ouvert ses travaux, le 14 mars 2022, à l’hôtel Onomo, à Lomé. Centrée sur le thème : « L’évaluation des menaces et approche fondée sur les risques pour les matières nucléaires et autres matières radioactives non soumises à un contrôle réglementaire », la rencontre est organisée par l’Agence Nationale de l’Energie Atomique (AIEA), avec l’appui de l’Etat-major des Forces Armées Togolaises (FAT). Elle vise à renforcer les capacités des pays membres à mieux faire face aux éventuels risques contre la prolifération des armes nucléaires et à promouvoir davantage les technologies nucléaires pour la préservation de la paix et le développement durable.
Conformément aux recommandations issues de son Plan intégré d’appui à la sécurité nucléaire (INSSP) élaboré, en avril 2014 et révisé, en février 2020, le Togo organise, depuis hier à Lomé, un atelier régional sur la sécurité nucléaire. Ce rendez-vous de haut niveau est une opportunité pour les pays africains, membres de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), de renforcer leurs capacités en matière d’analyse des risques nucléaires. Au plan régional, la présente rencontre est la troisième d’une série d’ateliers consacrés à la conception, à la mise en œuvre et à l’évaluation de l’architecture de détection de sécurité nucléaire.
Des experts, analystes et personnes directement impliquées dans les domaines de sécurité nucléaire, douanes et sécurité des frontières, ainsi que dans l’évaluation des risques prennent part à la présente session. Pendant cinq jours, ils vont se familiariser avec les outils devant leur permettre de mieux se préparer à d’éventuels incidents impliquant les matériaux et équipements non répertoriés. Concrètement, il s’agit de former les participants sur « le processus et les avantages de l’approche fondée sur les risques », « les concepts et terminologies clés des menaces et des risques », « l’aperçu des évaluations des menaces et des risques » et « l’application de l’approche fondée sur les risques pour la planification et la conception des mesures de sécurité nucléaire ».
Mettre les acquis au service de la lutte contre la prolifération des armes nucléaires
Dans son discours d’ouverture, le Médecin-Col Mohaman Djibril, représentant le Chef d’Etat-major général des Forces Armées Togolaises, a souligné que la sécurité nucléaire engage tous les Etats et constitue une préoccupation pour le gouvernement togolais. Ce dernier, sous le leadership du Chef de l’Etat, s’est résolument engagé aux côtés de l’AIEA pour la consolidation de l’arsenal juridique aux niveaux national et international. La signature de l’accord technique qui s’étend sur la période 2020-2025 et l’adoption de la loi du 10 juin 2020 sur l’utilisation sûre, sécurisée et pacifique du nucléaire au Togo, sont des preuves de cet engagement. A cette liste s’ajoutent la création de l’Autorité Nationale de Sûreté et de sécurité, ainsi que l’adoption de divers projets de coopération technique avec l’AIEA dans les domaines de la santé, l’agriculture, l’élevage et l’hydrologie. Il a donc exhorté les participants à mettre les acquis de cet atelier au service de la lutte contre la prolifération des armes nucléaires et pour la promotion de la santé, la nutrition et l’agriculture qui sont, entre autres secteurs majeurs du développement durable.
De son côté, le point focal de l’AIEA au Togo, Médecin-Cdt Mazamaesso Tchaou, a indiqué que ces assises sont organisées pour pallier les insuffisances en matière d’analyse de risques, afin d’anticiper et prendre les mesures qui s’imposent en cas d’urgences. Selon lui, la sécurité nucléaire se réfère aux aspects qui sont en rapport avec tous les incidents malveillants qui peuvent survenir lors de l’utilisation de certains équipements ou certaines sources de rayonnements ionisants utilisées dans le cadre réglementaire. Il s’agit, entre autres, des matériaux utilisés dans la radiologie médicale, le traitement de cancer et la stérilisation des équipements au niveau des laboratoires, etc. La rencontre de Lomé, a-t-il signifié, va se focaliser essentiellement sur les sources hors de contrôle réglementaire ou des équipements non connus, afin de préparer les participants à d’éventuels incidents impliquant les matériaux et équipements qui ne sont pas répertoriés.
Sept pays à savoir le Bénin, Burundi, les Comores, la République centrafricaine, le Congo, la Guinée et le Togo prennent part à l’atelier.
Patouani BATCHAMLA
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