Des leaders religieux et autres parties prenantes venus du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, du Ghana, de la Guinée Conakry, du Mali, du Tchad et du Togo, sont, depuis ce mercredi 11 mai 2022, en formation de trois jours, à Lomé. Dénommée « école saisonnière interreligieux », cette rencontre est une initiative du Programme des Relations Islamo-Chrétiennes en Afrique (PRICA), en vue d’amener les participants à réfléchir sur leur « rôle dans la prévention/la lutte contre l’extrémisme et les conflits dans la région du Grand Sahel et ses environs pour la paix et le développement durables en Afrique ».
A partir de cette assise de Lomé, le Programme des Relations Islamo-Chrétiennes en Afrique (PRICA) veut mettre en place des plateformes et une synergie d’actions pour la promotion de la paix et du développement durables dans la région Afrique et, en particulier, dans le Grand Sahel. Le PRICA veut ainsi affirmer son rôle à œuvrer sans relâche « à la vision d’un continent où les communautés chrétiennes et musulmanes, malgré leurs différences, travaillent ensemble pour la justice, la paix et la réconciliation, en vue du développement holistique de la famille humaine et de l’environnement ».
« L’école saisonnière est très importante pour nous (membres du PRICA, ndlr) aujourd’hui, parce que nous savons ce qui se passe dans la région du Grand Sahel et en Afrique de l’Ouest. Cette zone est gangrenée par l’extrémisme violent et le terrorisme, même si les chefs d’Etat, les gouvernements et les institutions internationales font beaucoup d’efforts pour endiguer le phénomène ». C’est en ces termes que le révérend Komi Dzinyefa Adraké, conseiller général de cette organisation interreligieuse, a justifié cette initiative, soulignant que les leaders religieux et la communauté religieuse, dans son ensemble, doivent apporter leur pierre à la construction de la paix dans la sous-région, « parce que de cette paix dépend notre paix personnelle ».
Dans cette optique, le Rév. Adraké a espère que les leaders religieux, qui participent à cette rencontre de trois jours, prennent des initiatives de paix et qu’ils mettent leurs atouts pour pouvoir prévenir l’extrémisme violent au sein de leurs communautés. « Donc, ils sont là pour analyser, réfléchir et prendre des actions pour résoudre ces problèmes d’extrémisme et de la radicalisation, afin que la paix et la sécurité reviennent sur notre continent », a-t-il déclaré, avant de les exhorter à « inviter leurs fidèles à abandonner toute idée qui serait animée par cet esprit de l’extrémisme et de la radicalisation pour se donner à la paix, car c’est par elle qu’on peut construire et se développer ».
En sa qualité de leader musulman, l’Iman Karimou Sanni, a laissé entendre que l’extrémisme violent que les médias diffusent souvent sous l’appellation de djihadisme, vient de ceux qui instrumentalisent l’Islam. Le djihad, a-t-il fait observer, est un terme propre à l’Islam. « Mais, ce qui se passe actuellement avec l’extrémisme violent est loin du djihad connu par cette religion de foi. C’est une instrumentalisation et de l’amalgame qu’on fait à l’Islam. On utilise des esprits faibles et ceux qui ne connaissent pas cette religion pour des intérêts beaucoup plus politiques, alors que l’Islam, en réalité, ne prêche que l’amour et n’accepte pas l’injustice et la violence sous toutes ses formes », a affirmé l’Imam Sanni.
En ouvrant les travaux, le conseiller du préfet d’Agoè-Nyivé, Dr Soguibabe Kombaté, a fait savoir que dans ses efforts pour parer à la situation, le Togo a mis en place une politique d’anticipation et de veille stratégique pour la sécurité, la paix et le développement, dont l’opérationnalisation incombe au Comité Interministériel de Prévention et de Lutte contre l’Extrémisme Violent (CIPLEV).
Martial Kokou KATAKA
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