Quatre des sept centrales syndicales du Togo, à savoir : la Confédération Syndicale des Travailleurs du Togo (CSTT), le Groupe des Syndicats Autonomes (GSA), la Synergie des Travailleurs du Togo (SCTT) et l’Union Nationale des Syndicats Indépendants du Togo (UNSIT) se sont prononcées sur la situation socio-politique qui prévaut dans le pays, depuis le 19 août 2017. C’était au cours d’une conférence de presse tenue, ce mard 23 janvier, au siège de la CSTT, à Lomé, où une déclaration a été lue. Elles interpellent le pouvoir et l’opposition sur l’obligation à trouver des solutions « rapides, à travers un dialogue franc, sincère, honnête et sans question tabou, à la grave crise socio-politique que traverse à nouveau notre pays, le Togo ».
La crise politique que vit le Togo, depuis 5 mois avec son lot de cortège de manifestations de rue, parfois émaillées de violences et de pertes en vies humaines, paralyse les activités et par ricochet, la quiétude dans le monde du travail. Dans le souci de préserver la paix et les bonnes conditions de travail pour l’ensemble des travailleurs du Togo, quatre des sept centrales syndicales se sont prononcées sur cette crise qui a trop durée et qui nuit à toute l’économie du pays.
Dans la déclaration lue par M. Komlan Nouwossan, secrétaire général de l’UNSIT, les centrales syndicales sont revenues sur les événements du 5 octobre 1990 qui ont « englué le Togo dans une crise sociopolitique récurrente et à multiples rebondissements, dont les conséquences n’ont cessé d’être dramatiques pour le peuple ». Selon les centrales syndicales, c’est faute d’un règlement adéquat et définitif, que cette crise s’est de « nouveau dangereusement exacerbée à partir du 19 août 2017», avec plusieurs manifestations réclamant des réformes constitutionnelles et institutionnelles. La déclaration est également revenue sur la tentative du gouvernement de régler le problème à l’Assemblée nationale mais, qui a connu un échec. D’où l’idée d’un référendum émise par le chef de l’Etat, mais, qui divise profondément, la classe politique.
Par ailleurs, les centrales syndicales condamnent les violences connues au cours de toutes les manifestations et qui ont parfois engendré des blessures graves, ainsi que des pertes en vies humaines. Elles tirent sur la sonnette d’alarme en exhortant tous les protagonistes à un sursaut de patriotisme. « Après analyse, la situation que vit le pays, depuis plus cinq mois, le conduit inexorablement, si l’on n’y prend garde, à des lendemains très difficiles. Cet état de fait, qui paralyse le pays pendant les journées de marche, a commencé a avoir un impact négatif sur les activités économiques dans le pays et risque, à terme, d’entraîner des fermetures d’entreprises et des pertes d’emplois », selon la déclaration.
Vu les conséquences désastreuses qu’engendre cette crise récurrente, les centrales syndicales togolaises, rassemblant les organisations de défense des droits des travailleurs et travailleuses, tout en condamnant les violences sous toutes leurs formes et d’où qu’elles viennent, ont décidé de dénoncer cette situation qui n’a que trop duré. Elles interpellent « le chef de l’Etat, le gouvernement et les 14 partis de la coalition sur l’obligation expresse de réunir toutes les conditions nécessaires pour s’engager résolument et très rapidement dans un dialoguefranc, sincère, honnête et sans question tabou ». Elles mettent « en garde la classe politique togolaise contre toute manœuvre tendant à enliser le pays dans une crise, au nom d’intérêts personnels, égoïstes et partisans, par des calculs bassement politiques ».
En fin, les travailleurs togolais réaffirment et revendiquent leur droit à vivre et à œuvrer dans la paix, dans un Etat démocratique où toutes les conditions de l’exercice des libertés civiles et politiques, du droit d’élire et de changer les gouvernants sont garanties.
Yves T. AWI
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