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Crédit UEMOA : Les acteurs à la recherche des solutions pour faciliter le financement accru des besoins des populations

Les participants togolais ont immortalisé la rencontre avec les officiels
Crédit UEMOA : Les acteurs à la recherche des solutions pour faciliter le financement accru des besoins des populations

La 5e rencontre annuelle du Bureau d’Information sur le Crédit de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (BIC-UEMOA), a démarré le 9 octobre 2023, à Lomé, autour du thème « Amélioration de la gestion du risque et de la qualité du crédit à travers le BIC ». Durant deux jours, les partenaires du BIC, que sont les acteurs de l’écosystème financier, vont échanger sur le fonctionnement du dispositif de partage de données sur le crédit, les évolutions enregistrées, les difficultés rencontrées et les solutions proposées pour son approfondissement. L’idée est de permettre au bureau de mener à bien sa mission, celle de faciliter l’accès aux crédits aux populations des huit Etats de l’espace UEMOA.

Mme Akou Mawussé Afidenyigba ( au milieu) à la table d’honneur

Le Bureau d’Information sur le Crédit (BIC) constitue pour les établissements de crédit et les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD), un outil efficace d’analyse, d’évaluation et de gestion des risques, qui permet d’anticiper le surendettement des emprunteurs, de prendre de meilleures décisions pour l’octroi des crédits, de réduire l’asymétrie d’information et d’augmenter le volume des crédits, avec une amélioration de la qualité du portefeuille. La 5e édition de la rencontre annuelle du BIC-UEMOA qui réunit, depuis le 9 octobre 2023, à Lomé, la société CREDITINFO WEST AFRICA avec l’ensemble des acteurs du système d’échange d’informations sur le crédit de l’espace communautaire, fera le point de l’état d’avancement du BIC, sept ans après son opérationnalisation effective. Plusieurs thématiques seront également discutées sous forme de panels. Il s’agit, entre autres, de l’innovation et la croissance économique, la gestion des risques de crédit, les enjeux et perspectives du développement de l’industrie financière à l’ère de la data, l’autonomisation des services financiers et ses enjeux pour le secteur.

Des progrès significatifs réalisés

En ouvrant les travaux, la directrice de cabinet du ministère de l’Economie et des Finances, Mme Akou Mawussé Afidenyigba, s’est réjouie de cette rencontre de plus sur la gestion des risques de crédit et d’approfondissement du rôle crucial des innovations technologiques additionnelles à impulser par le BIC, afin de satisfaire, au mieux, les besoins de financement des populations. Selon elle, sept ans après, des progrès substantiels ont été enregistrés au regard de l’évolution des données. Plus de 28 millions de prêts ont été enregistrés dans la base du BIC, correspondant à plus de 14 millions de clients dans les huit Etats de l’UEMOA. Ces avancées, dit-elle, ont permis aux institutions financières d’avoir une meilleure visibilité sur la qualité de la solvabilité de leur clientèle.

Pour le chef du service des centrales d’information-BCEAO, M. Emmanuel Fabrice Yehoussi, depuis le démarrage officiel des activités du BIC-UMOA, le 1er février 2016, 152 établissements de crédit et 86 systèmes financiers décentralisés, ainsi que 21 grands facturiers répartis entre 5 pays, sont actuellement arrimés au BIC, soit un total de 259 fournisseurs et utilisateurs de données. Les données transmises par tous ces acteurs ont permis au Bureau de centraliser dans sa base, à fin septembre 2023, 14.769.897 personnes, dont 327.567 personnes morales et 14.442.330 personnes physiques. Cette masse de données représente 19,8% de la population adulte de l’Union pour un seuil minimum fixé à 5%.

Mais des efforts additionnels restent à faire

Tout comme la directrice de cabinet, M. Yehoussi a indiqué que nonobstant les résultats appréciables obtenus, force est de constater que le BIC de l’UEMOA est toujours confronté à des problèmes liés aux données. Il s’agit, entre autres, des problèmes liés à la non-exhaustivité des déclarations des données sur les crédits accordés par les établissements assujettis, la non transmission régulière des données par les grands facturiers, ainsi que les difficultés de certains de ces acteurs à s’arrimer au BIC et ce, malgré l’adoption de textes complémentaires visant à autoriser la mise en œuvre d’un traitement automatisé des données des grands facturiers à intégrer à la plateforme électronique de partage d’informations sur le crédit. En outre, dit-il, la consultation des données du BIC n’est pas encore systématique dans l’analyse des dossiers et la mise en place des nouveaux crédits. Ces constats ne sont pas de nature à contribuer au renforcement des processus de gestion du risque de crédit au sein des établissements de crédit et des SFD, et les exposent aux risques de défaillance des emprunteurs, avec comme corollaire la dégradation de la qualité de leurs portefeuilles. Des progrès importants restent également à faire en termes d’innovation au niveau de Creditinfo West Africa, en vue de favoriser l’émergence de nouveaux outils d’évaluation de la solvabilité des emprunteurs et, partant, faciliter un renforcement des processus de gestion du risque de crédit. A cet égard, M. Yehoussi a relevé que le BIC-UMOA devrait mettre un accent particulier sur la poursuite de la vulgarisation du service de scoring et l’accélération du processus de déploiement des nouveaux produits à valeur ajoutée.

Pour sa part, le président du Conseil d’administration de Creditinfo West Africa, M. Sidimohamed Abouchikhi, en sa position de représentant légal des partenaires sociaux, a rassuré des dispositions pour améliorer la qualité des services délivrés par le BIC, à travers l’application des normes les plus élevées en la matière. Pour ce faire, précise-t-il, Creditinfo West Africa bénéficie de l’expérience réussie de Creditinfo Maroc, ainsi que de l’apport puissant du Groupe Creditinfo, dont la notoriété est établie dans ce secteur d’activités.

BIC-UMOA est un système de partage de données sur le crédit, dont l’objectif est de réduire l’asymétrie d’information entre prêteurs et emprunteurs, afin d’atténuer les coûts d’accès au financement, de renforcer la qualité des portefeuilles des établissements de crédit et des SFD et d’améliorer l’inclusion financière au sein de l’Union.

Komla GOKATSE

 

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