La pandémie du Coronavirus décime des vies humaines à travers le monde. Les dispositions prises partout pour contrer le virus mortel ont changé les habitudes des hommes. Face à cette réalité, le gouvernement togolais a pris plusieurs mesures de précaution pour freiner la propagation du COVID-19. Au rang de ces mesures, figurent la fermeture des lieux de prières et cultes et la limitation à quinze (15) personnes au maximum dans les cérémonies de funérailles, d’enterrements et de mariages.
L’Union Musulmane du Togo (UMT), qui juge les mesures du gouvernement, en conformité avec les textes de l’islam, a invité toute la communauté musulmane à respecter scrupuleusement les directives prises par l’Etat togolais. Elle a, à travers des émissions et communiqués, appelé tous les fidèles musulmans à redoubler d’efforts dans les invocations et prières pour qu’Allah le Compatissant éradique définitivement cette pandémie.
Suite à la réunion tenue, le 19 mars 2020 à son siège, avec les Imams et prédicateurs relative à des dispositions à prendre contre la pandémie à Coronavirus, l’Union Musulmane du Togo (UMT) a publié un Communiqué dans lequel elle suspend les prières de vendredi dans les mosquées sur toute l’étendue du territoire jusqu’à nouvel ordre, ainsi que les rassemblements des mariages, décès, baptêmes, qui sont limités au cadre familial. L’UMT a, par ailleurs, invité toute la communauté musulmane à respecter scrupuleusement les directives prises par le Gouvernement, tout en les exhortant aux invocations et à la prière.
Constatant avec beaucoup de chagrin que la mesure relative à la fermeture des mosquées n’était pas respectée avec fermeté par certains responsables des Mosquées et les mariages également continuaient d’être célébrés en pompes et au-delà du nombre de personnes recommandé, l’Union Musulmane était montée au créneau, le 23 mars, par un communiqué, pour réitérer l’invitation aux imams et prédicateurs à mettre en œuvre ces mesures exceptionnelles sans délai, en les informant qu’en cas de réticences ou de négligences, elle n’hésiterait pas à faire appel aux autorités administratives compétentes pour l’application urgente de ces mesures.
Selon le vice-président de l’UMT, chargé des cultes, El Hadj Sani Karim, les mesures de précaution prises par le gouvernement pour freiner la propagation du coronavirus sont conformes avec l’islam. « Au moment où les autorités togolaises prenaient ces mesures, le corps des Oulémas s’était réuni en Arabie Saoudite pour fermer temporairement la Kaaba et la mosquée du Prophète à Médine. Et ceci, en vertu de l’autorisation de prier chez soi. Une décision prise déjà au temps du prophète, pendant une grande pluie et ou grand froid », a –t- il expliqué. Pour lui, le confinement, la fermeture des frontières et toutes les autres mesures recommandées par le gouvernement sont aussi justifiés par les Hadith du prophète qui dit « en temps de calamité ou d’épreuves, celui qui est assis est meilleur que celui qui est débout. Celui qui est débout est meilleur que celui qui marche, celui qui marche est meilleur que celui qui court » et le prophète de terminer ; « celui qui s’expose, s’autodétruira. Quiconque trouve refuge, reste chez lui ». Ainsi, face à la catastrophe, le prophète avait déjà demandé aux musulmans, dans cette situation, de rester chez eux. « Le fait de tousser ou éternuer dans le creux du coude pour ne pas contaminer les autres ou le fait de ne pas mélanger les hommes sains aux malades ou encore l’interdiction des rassemblements lors des mariages, décès, etc, ne sont que des enseignements de l’islam », a relevé El Hadj Sani, appelant les musulmans à « restez chez eux et à faire un effort pour respecter les mesures du gouvernement ».
Contribution positive de l’UMT face au COVID-19
Selon le vice-président de l’UMT, chargé des cultes, déjà le 19 mars, l’Union Musulmane avait organisé une réunion avec le collège des imams, afin de réfléchir sur la propagation du coronavirus, parce que les prières regroupent trop de monde et cela pourrait augmenter les risques de contamination. « Nous avions demandé aux imams de renforcer les sensibilisations au sein de la population et nous avions créé un groupe whatsapp des imams pour que chacun puisse partager ses expériences en la matière » a déclaré l’imam Sani, soulignant l’importance de la distanciation sociale et le port de masques pour limiter l’expansion de l’épidémie.
Après le communiqué daté du 20 mars du gouvernement, a poursuivi, l’imam Sani, « nous avions organisé des équipes de sensibilisation, des prêches sur les radios locales et participé par deux fois, à l’émission Allahou Akbar, diffusé tous les samedis, sur la chaine nationale TVT », a-t-il expliqué, avant de préciser que, le 13 avril dernier, était un jour spécial de jeûne pour tous les musulmans au Togo face au coronavirus. «Nous avons fait comprendre aux musulmans à travers les prêches, que cette crise sanitaire, n’est pas nouvelle. Des situations pareilles se sont déjà passées dans l’histoire de l’islam et le prophète lui-même avait dit qu’il va arriver des moments, où il y aura des problèmes dans la société et ça ne sera pas une seule fois que ça va arriver », a-t-il indiqué.
Comme solution, il avait proposé aux musulmans de « rester à la maison et de surveiller leur langue. Faire des invocations et demander pardon des péchés ».
Pour l’UMT, laver les mains et ne plus se saluer durant cette période de COVID-19, ne devraient pas être un problème pour les musulmans. « Tout le monde le dit déjà que les musulmans font l’ablution plus de cinq fois par jour. Aujourd’hui, on nous recommande d’utiliser le savon et de ne pas se serrer la main à cause de la maladie. Ce ne sont que des mesures pour nous protéger », a laissé entendre le vice-président de l’UMT.
L’humanité trouvera une solution
« Nous constatons que la vitesse de la propagation est très élevée. Aujourd’hui, nous sommes au temps de la vitesse. Les moyens de déplacement sont très rapides. Tous nos satellites de communication marchent à la vitesse de la lumière. Mais Incha Allah, la communauté internationale trouvera une solution à cette pandémie, quand bien même malgré cette vitesse avec laquelle nous nous déplaçons avec le virus », a déclaré l’imam Sani. Pour lui, dans le confinement, le musulman doit faire attention à ce qu’il dit. Parmi les trois choses qu’il lui faut, c’est de rester beaucoup plus à la maison, s’il n’y a rien qui urge, rester à la maison et enfin, invoquer Allah, pleurer pour ses péchés, en demandant pardon dans ses prières.
« Le temps du confinement n’est pas fait pour passer de fausses informations. Il faut plutôt diffuser l’espoir, la bonne parole. Il faut être optimiste. Evitez de faire peur aux autres. D’autres proposent des solutions non islamiques et sachez que coronavirus n’est pas la fin du monde, comme certains le prétendent. Le musulman doit être positif. La solution à cette pandémie est en train d’être trouvée. Exemple de la Chloroquine du professeur Raoult. Les experts sont en cours de test. Nous, en tant que croyants, prions ensemble pour que cette solution soit vite utilisée. Qu’Allah fasse disparaitre la pandémie du coronavirus», a-t-il conclu.
L’ONU a déclaré que le Coronavirus est la pire des crises connues depuis 1945. L’humanité s’attend à une situation difficile dans les mois avenir dans tous les domaines de la vie. Le musulman, dans cette épreuve, a un grand rôle à jouer. Alors, croyants en Dieu, respecter les mesures prises par le gouvernement en vous lavant les mains, en vous saluant sans se toucher, en portant les masques, en restant à la maison.
Moussouloumi BOUKARI
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