Les délégations des gouvernements de la République fédérale d’Allemagne et du Togo se sont retrouvées, vendredi 8 Avril, à Lomé, à travers un dialogue stratégique sur le partenariat pour les réformes dans le cadre de la coopération entre les deux pays. Ce dialogue visait à faire le bilan de la mise en œuvre des engagements contenus dans la matrice des réformes validée en mai 2021 et à échanger sur les engagements futurs. Cette rencontre était également l’occasion de faire le point sur l’état de la mise en œuvre des projets de la coopération technique et financière au développement, qui soutiennent ce partenariat pour les réformes. Elle était co-présidée par le ministre-conseiller du président de la République, Simféitchéou Pré et Lars Wilke, directeur Afrique de l’Ouest au ministère fédéral de la coopération économique et du développement. Au terme des discussions, les deux gouvernements ont exprimé leur satisfaction quant aux progrès enregistrés.
En 2018, le Togo a adhéré à l’initiative « Compact with Africa » lancée en 2017 par la République fédérale d’Allemagne (RFA), lors du sommet du G20. Cette initiative est un partenariat gagnant-gagnant qui permet d’attirer d’importants investissements privés et de générer des emplois en Afrique dans le sens du développement et de l’amélioration des conditions de vie des populations. En lien avec l’initiative, le Togo s’est engagé avec la RFA dans le partenariat des réformes qui est une nouvelle forme de coopération particulièrement ambitieuse mise en place par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement et qui constitue sa contribution à la mise en œuvre du Compact with Africa. Dans cet élan, un dialogue stratégique sur le partenariat germano-togolais pour les réformes a eu lieu, vendredi à Lomé. Ce dialogue fait suite aux négociations intergouvernementales qui ont eu lieu, en mai 2021, et qui ont permis aux deux gouvernements de prendre des engagements pour le prochain cycle de programmation et de convenir d’un processus de développement du partenariat des réformes. Il visait à faire le point de la mise en œuvre des engagements contenus dans la matrice des réformes et discuter sur les engagements futurs. Au cours de ces assises, les délégués des deux parties ont également évalué l’état de l’implémentation des projets de la coopération technique et financière au développement qui soutiennent ce partenariat pour les réformes.
La coopération bilatérale sur trois axes majeurs de la feuille de route gouvernementale
En effet, en 2020, les deux gouvernements se sont mis d’accord pour recentrer et réaligner les domaines d’intervention de la coopération bilatérale sur trois axes majeurs sur la base de la feuille de route gouvernementale. Il s’agit de l’amélioration du climat des affaires et d’investissement, en s’appuyant sur une offre de formation professionnelle de qualité en phase avec le marché du travail et en renforçant l’attractivité du Togo auprès des investisseurs, du renforcement de la transformation agro-industrielle et de ses chaînes de valeur comme moteur de croissance et d’emploi. Le troisième axe prioritaire est la promotion de la bonne gouvernance et du développement des territoires comme leviers de croissance inclusive. Ce dialogue a donc pour objectif de faire le bilan de la mise en œuvre des réformes consensuellement validées par les deux gouvernements, en mars 2021, et de projeter les nouveaux engagements aux prochaines négociations intergouvernementales prévues pour le second semestre de 2022.
Un dialogue satisfaisant
A l’issue des travaux, les deux parties ont exprimé leur satisfaction au regard des progrès enregistrés sur la majorité des indicateurs.
Pour M. Lars Wilke, « la plupart des indicateurs de réformes sur lesquels nous nous étions mis d’accord, l’année dernière, sont en bonne voie. Je suis convaincu qu’il sera possible d’atteindre pleinement les objectifs que nous nous sommes définis ensemble d’ici les prochaines négociations intergouvernementales ». Sensible aux menaces terroristes et à l’extrémisme violent qui veut s’étendre jusqu’au Golfe de Guinée, M. Wilke a salué les efforts de lutte du Togo et exprimé la disponibilité de l’Allemagne à apporter son accompagnement pour une stabilisation de la région.
Quant au chef de la délégation togolaise, le ministre-conseiller du président de République, M. Simféitchéou Pré, le Togo est reconnu pour son ambition réformatrice portée au plus haut niveau de l’Etat. C’est cette ambition qui a été traduite dans les échanges et qui a été consacrée par des avancées significatives enregistrées sur les trois axes de coopération avec l’Allemagne. A cet effet, il a réaffirmé l’engagement du gouvernement à poursuivre la dynamique des réformes avec à la clé la promotion des investissements, la croissance économique durable et l’emploi. Pour ce fructueux partenariat, le ministre a réitéré sa gratitude à l’Allemagne pour ses appuis multiples aux actions de développement du Togo.
De nouveaux engagements pour le futur
En termes de nouveaux engagements sur lesquels les prochaines négociations devront porter, le Togo estime qu’il faut renforcer la production agricole, avec une intervention beaucoup plus soutenue dans l’irrigation, mais aussi dans la transformation agroindustrielle et la décentralisation que la partie allemande a appréciée comme étant jeune, mais dynamique.
Il convient de rappeler que l’engagement de l’Allemagne au Togo, en 2021 dans le cadre de ce partenariat, s’élève à plus de 100 millions d’euros, soit plus de 65,5 milliards de FCFA. Le décaissement de ce fonds est conditionné par la mise en œuvre des réformes convenues par les deux parties. En plus du partenariat pour les réformes, l’Allemagne, un des principaux partenaires pour le Togo, intervient dans les secteurs de l’énergie et de la santé où elle a apporté un appui dans la gestion avec succès de la pandémie de la Covid-19.
Le nouveau modèle de coopération est destiné aux pays considérés comme « champions des réformes » qui bénéficient du fonds supplémentaire, en vue de la réalisation de leur vision de réformes, l’objectif étant d’améliorer les conditions-cadres économiques dans le but de promouvoir les investissements, la croissance économique durable et la création d’emploi. Ces partenariats de réformes alignés sur les stratégies de développement nationales des pays partenaires sont basés sur un engagement réciproque sous-tendu par un agenda des réformes convenu dans le cadre d’un dialogue politique mené étroitement entre les deux parties. L’engagement porte également sur des jalons de mise en œuvre des réformes définies et consignées dans une matrice des réformes et l’octroi de ressources supplémentaires liées à l’atteinte de ces jalons. Ce partenariat bilatéral, axé sur l’ambitieux processus de transformation et de modernisation structurelles de l’Etat et de l’économie togolaise regroupe le Togo, la Tunisie, le Maroc, l’Ethiopie, le Sénégal, le Ghana et la Côte d’Ivoire.
Les prochaines négociations intergouvernementales germano-togolaises se tiendront, en novembre à Berlin, et permettront de prendre de nouveaux engagements.
Zeus POUH-PEKA
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