Un panel de discussion sur le thème « Quels traitements préférentiels en faveur des Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME) pour booster la consommation locale ? » a regroupé, le 15 novembre 2022, à Lomé, des responsables d’entreprises, à l’initiative du ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale. Cette rencontre d’échanges a permis aux panelistes de leur rappeler les différentes mesures et dispositions mises en œuvre par les pouvoirs publics pour les accompagner, face aux chocs exogènes qu’ils subissent. Ils sont donc encouragés à aller vers les différentes structures, pour en savoir davantage et pouvoir mieux gérer leurs entreprises.
Il est reconnu, aujourd’hui, que les Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME) constituent la base du tissu économique du Togo. En effet, selon des résultats du recensement général des entreprises réalisées en 2017 par l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques et Démographiques (INSEED), les TPME représentent 80% des entreprises dans le pays et contribuent à la formation du Produit Intérieur Brut (PIB) à hauteur de 40%, tout en créant plus de 60% d’emplois. C’est la raison pour laquelle le gouvernement, dans son projet d’accompagnement des entreprises, a approuvé, par décret présidentiel du 23 novembre 2021, une nouvelle charte dédiée au secteur, pour mieux accompagner ces entreprises, en renforçant les mécanismes d’appui. C’est dans cette dynamique qu’un panel d’échanges a eu lieu, hier à Lomé, autour des traitements préférentiels en faveur des TPME pour booster la consommation locale.
Ce cadre d’échanges, qui s’inscrit dans les activités du mois du Consommer local célébré en octobre, a permis aux panelistes d’expliquer davantage aux participants, les différents mécanismes mis en place et les efforts de leur accompagnement. Les conférenciers sont constitués de personnalités relevant des services de la fiscalité, du commerce, de la promotion de l’investissement, du développement à la base. Chacun a pu dire ce qui se fait à son niveau pour accompagner ces entreprises, en termes de financement, d’aides spécifiques et de renforcement des dispositifs favorisant leur gestion.
Traitements préférentiels en matière de la fiscalité
A l’occasion, le directeur de la Législation fiscale et du contentieux à l’Office Togolais des Recettes (OTR), M. Kampatibe Konlani, a relevé que le gouvernement a entrepris, depuis 2006, un vaste chantier de réformes des finances publiques, qui a abouti à l’élaboration ou à la simplification du nouveau Code général des Impôts en 2018. Selon lui, cet outil juridique et fiscal offre toute une panoplie d’avantages en faveur des entreprises. A cela, s’ajoute la mise en place au niveau de l’OTR, d’un guichet dédié aux jeunes entrepreneurs, avec 25% des marchés publics, comme l’a demandé le chef de l’Etat. Au niveau de la gestion fiscale, il y a une segmentation des entreprises sous un régime appelé régime synthétique, régime de forfait, qui gère ces contribuables, avec un allègement ou une réduction des charges fiscales, en même temps qu’une facilitation en matière de tenue et d’obligation comptable. Au-delà de ces mesures, M. Kampatibe Konlani a mentionné l’existence des centres de gestion agréés, dont le gouvernement est en train d’encourager la promotion. Ces centres offrent à ses adhérents 40% de réduction d’impôts sur les quatre premières années, une amnistie de contrôle fiscale sur trois ans.
Quel accompagnement pour le FAEIJ ?
Selon, la directrice générale du Fonds d’Appui Economique aux Initiatives des Jeunes (FAEIJ), Mme Sahouda Céline Gbadamassi-Mivédor, le ministère du Développement à la Base, à travers son dispositif FAEIJ, travaille à l’émergence des TPME. Ceci, via tout ce qui est renforcement des capacités, encadrement et facilitation de leur accès aux financements à un taux réduit de 4,5%. A travers des partenariats, le Fonds contribue à la promotion des produits des jeunes entrepreneurs, au développement de leurs activités. Un avantage qu’accorde le gouvernement en plus de l’accompagnement et de l’encadrement dont bénéficient ces acteurs. Aussi, travaille-t-il à l’implémentation des projets permettant aux jeunes de structurer leurs activités sur le long terme, dans les chaines de valeurs. L’idée étant d’avoir des ressources adéquates, pour pouvoir être compétitifs sur le marché et ainsi contribuer à la promotion de la consommation locale, en l’occurrence.
Pour le reste, le conseiller au ministère de la Promotion de l’Investissement, M. Pierre-Yvan Houessou, a rappelé les mécanismes préconisés par le département pour contribuer à la réalisation du commerce local, notamment l’accès aux financements des TPME, tout en évoquant ce qui est fait pour attirer les investissements.
Quant à Mme Ayélé Mona Ekue Amégnran, directrice de la Facilitation des conditions opérationnelles des entreprises au ministère du Commerce, elle a relevé les différentes réformes engagées par le ministère, pour promouvoir la consommation locale.
A titre de rappel, la représentante-résidente de la Commission de l’UEMOA au Togo, Mme Aminata Lo-Paye, modératrice de la rencontre, a indiqué que l’instauration du mois du Consommer local a été décidé par les ministres du Commerce des Etats membres de l’Union. A son avis, ce panel a permis aux experts d’échanger sur les voies et moyens de donner plus de chance aux TPME d’émerger, tout en fournissant de bonnes informations sur tout ce qui est mis en place par l’Etat togolais pour les accompagner. Ces échanges ont montré que les outils et instruments existent dans les différentes structures. Il revient donc aux uns et aux autres d’aller vers ces structures, pour avoir des informations qui s’imposent dans la gestion de leurs entreprises.
Kpinzou EDJEOU
Cyril EKPAWOU
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