Comment encourager un véritable dialogue des religions et des écoles philosophiques, pour renforcer le socle du vouloir vivre ensemble ? La question a été l’une des préoccupations d’un colloque international, tenu vendredi 22 février, à la Maison de l’avocat à Lomé, sous le thème, « Laïcité, religions et tradition : quelle spiritualité pour une cohésion sociale en Afrique ? ». Organisée par le Cercle d’Initiatives Citoyennes pour le Challenge et le Changement en Afrique (CICCA), de concert avec l’association Solidarité Loraine- Afrique (SOLA), cette rencontre a été un cadre visant à susciter la réflexion autour de cette problématique.
Ce colloque, qui met, entre laïcité religions et traditions, un lien avec la cohésion sociale en Afrique, a mobilisé divers acteurs venus de la France, des milieux associatifs, des organisations religieuses, du monde des médias, des partis politiques, des enseignants chercheurs et des étudiants. Elle s’inscrit dans la dynamique des débats en vue d’induire des pistes d’action concrètes et des voies de compromis pour une cohésion sociale et un meilleur renforcement de l’Etat de droit, dans les pays africains. Il a été question de faire un rappel du contenu sémantique et lexicologique des notions de laïcité, de libertés publiques et de l’Etat de droit, tout en faisant cas de leur fondement juridique. Les participants ont pu mettre en valeur leurs expériences, avec l’idée de favoriser un climat de tolérance sociale dans les pratiques liées à la spiritualité. Ils ont échangé sur les voies devant concourir à remédier aux fractures sociales nées des stigmatisations politiques, ethniques et religieuses, pour consolider l’Etat de droit et favoriser l’unité nationale. Du reste, c’est une rencontre pour encourager un véritable dialogue des religions, dans le but de mettre en place « un réseau de sentinelles de la tolérance et de lutte contre la stigmatisation ». Les débats ont donc mis relief la « laïcité», les « pratiques religieuses monothéistes», les « religions traditionnelles » et la « cohésion sociale ». Ils ont, ensuite focalisé leurs débats sur « quelle vie spirituelle pour l’Afrique : religions et démocratie en Afrique ». « Religions, droits de l’Homme et développement en Afrique », « Animisme et spiritualité en Afrique », « Religion et démocratie, l’exception africaine »…
Autant d’autres centres d’intérêt de ce colloque, qui intervient dans un contexte où il est révélé que les événements marquant l’évolution du monde, ces dernières années, mettent en évidence des conflits induits par la mauvaise approche de la religion, dans ses rapports à l’unité en Afrique.
A cet égard, le président du CICCA, Me Sylvain K. Attoh-Mensah, rappelle : « Dans le monde actuel, les radicalismes et les intégrismes de tous bords incitent à l’enfermement et au repli sur soi, à la survivance d’une identité qui se réinvente au gré des manipulations politiques ».
A bien des égards, on peut admettre avec Karl Marx que « la religion est l’opium du peuple ». Il faut à son avis, « réinventer la spiritualité en Afrique », en la fondant sur les valeurs de la « laïcité ».
Selon le président de l’association Solidarité Loraine- Afrique (SOLA), M. Jean Luc Burgain, ce colloque vise à réfléchir avec un groupe de personnes initiées, pour voir « comment travailler au perfectionnement intellectuel et moral de la société togolaise et africaine, en général. Comment on peut également travailler à l’amélioration matérielle et sociale de la société, en plaçant la question de libre arbitre, de la laïcité, au centre du débat ».
L’idée est de reconnaitre que chacun est libre absolument de croire, de pratiquer une tradition, une culture ou une religion de son choix. Mais il faut le faire en sorte que cette pratique n’ait pas une influence négative sur le reste des individus ou de la société.
Bernardin ADJOSSE
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