La fièvre des fêtes de fin d’année est tombée et la vie reprend petit à petit son cours normal. Même si cette année, l’engouement et la bombance observés généralement lors des fêtes n’ont pas été au rendez-vous à cause de la pandémie du coronavirus et des mesures prises par le gouvernement pour freiner la propagation, chacun à son niveau, a essayé de rendre à sa manière cette période festive, surtout pour les enfants. Aujourd’hui, le retour à la normale dans les marchés et les ménages reste difficile avec la maladie de la « poche vide » qui sévit habituellement au mois de janvier, d’autant plus pénible au sortir d’une année sévèrement touchée sur le plan économique. Et c’est le panier de la ménagère qui s’en ressent.
Un tour dans les marchés de Lomé montre un calme, mieux une léthargie d’après les fêtes de fin d’année. Pour les revendeuses, cette situation est habituelle au mois de janvier, où les bourses sont pratiquement vides après les dépenses engendrées durant le mois de décembre. « Après les fêtes, nous vendons difficilement. Les gens ont de la peine à venir au marché et nous passons pratiquement la journée sans rien vendre », a confié une revendeuse de produits céréaliers au marché de Totsi. Cette année, la situation s’est accentuée avec une flambée des prix des denrées alimentaires.
Pour Mme Joséphine, revendeuse de légumes « tout est cher cette année et la raison que tout le monde donne est liée à cette maladie de la Covid-19 qui a tout bloqué ». Dame Adjoa, revendeuse des piments et épices au marché de Hanoukopé donne la même explication.
Comme chaque année, les légumes les plus rares sont le crin-crin (adémè), le gombo, l’épinard, les aubergines, les feuilles de baobab, le piment vert, etc. L’oignon qui était rare les mois précédents commencent par faire son apparition. La tomate, malgré son coût un peu élevé, abonde cette année. « La tomate du Burkina est accessible, mais chère, à cause des difficultés qu’ont les voitures pour traverser la frontière. Et les grossistes nous les revendent cher. A notre tour, nous sommes obligés d’augmenter les prix », explique Venavinon, une détaillante. Chez cette dernière, on peut trouver le tas de 4 tomates à 200F et le petit panier varie entre 700F et 800F, etc.
La laitue, la carotte, le chou, le poivron et le concombre sont un peu rares cette année. Un petit pied de chou se vend à 200F ou 300F, celui de la laitue à 200F.
Pour ce qui est des céréales, le bol de maïs est à 550F contre 450F l’année passée à cette période, celui du gari à 1000F. Le bol du haricot oscille entre 1400F et 1700F, selon la variété contre 1200F l’année dernière. Le riz local abonde cette année sur le marché et le bol est à 1600F, tandis que le riz importé, selon la marque, varie entre 1000F et 3000F. Le bol de sorgho est à 1500F et de mil à 1000F. L’igname se raréfie en cette période et le tas de 3 tubercules coûte environ 2000F à 5000F, selon la grosseur. Ceci s’explique par le fait que c’est la période où les paysans préparent les champs pour de nouvelles semences, a relevé Mme Dodji, revendeuse au marché de Hanoukopé.
Le prix du poisson fumé a connu une légère hausse. Pour avoir un bon « Salomon », il faut débourser entre 800 et 1200F, un « Akpala » peut coûter entre 500 et 1300F. Les sardinelles fumées et séchées communément appelées « Doevi » sont un peu plus accessibles et le prix du panier varie entre 3500F et 6000F, selon le volume du panier.
En ce qui concerne les fruits, c’est la saison des oranges, des bananes, des ananas que l’on retrouve à tous les coins de rue. L’avocat fait aussi son apparition, mais il faut attendre février et mars pour qu’il abonde. Le citron est très cher et la mesure de quarante citrons coûte entre 1000F et 1200F.
Somme toute, il y a un peu de tous les fruits sur le marché cette année. Même si certains sont chers, chacun pourra trouver pour son compte.
La flambée précoce des prix des produits de première nécessité pèse lourdement sur le panier de la ménagère et laisse présager le pire. Les femmes devront donc user de plus d’ingéniosité, pour satisfaire les besoins alimentaires de leur foyer.
Mélissa BATABA
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