Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), créé en 1966, célèbre cette année 2016 ses cinquante ans. A l’occasion, l’organisme onusien a organisé au siège de l’ONU à New-York une réunion ministérielle, mercredi pour célébrer ses réalisations au cours des cinq dernières décennies et définir une ligne de conduite pour l’avenir du développement mondial. Invité d’honneur et seul chef d’Etat à ces assises, le président Faure Gnassingbé a lors de son intervention solennelle, salué les actions du PNUD et des autres partenaires du Togo, notamment dans les domaines politique, de la gouvernance démocratique, des droits de l’Homme, socio-économique et environnemental.
Le chef de l’Etat a sans complaisance relevé la neutralité reconnue de l’ONU et particulièrement du PNUD, chef de file du système des Nations Unies, pour accompagner les pays en développement dans la réalisation progressive des aspirations de leurs peuples.
Célébrer les réalisations du Programme des Nations Unies pour le développement et mieux comprendre les principaux enjeux et défis à relever dans la mise en œuvre du programme de développement durable à l’horizon 2030 ainsi que le rôle du PNUD en tant que partenaire de mise en œuvre des Objectifs du Développement Durable (ODD). Tel est l’objectif de la réunion de haut niveau à laquelle a pris part le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, mercredi au siège de l’ONU à New-York aux Etats-Unis d’Amérique.
Dans son exposé mettant en lumière la part du Togo et son analyse personnelle, le président de la République a tout d’abord fait remarquer que les actions du PNUD dans le monde et particulièrement au Togo, sont globalement satisfaisantes et déterminantes dans le processus de démocratisation et de développement du pays.
Sur le plan de démocratisation et de l’apaisement politique, le chef de l’Etat a relevé le rôle combien important joué par le PNUD dans le dialogue politique inter togolais depuis la crise de 2005 et même bien avant. Il a ainsi évoqué les apports de l’organisme onusien qui ont contribué à l’apaisement des processus électoraux de 2007, 2010, 2013 et 2015 et les contributions pour la réussite du processus de réconciliation nationale à travers la Commission Vérité, Justice et Réconciliation, notamment les consultations nationales qui ont associé les populations à la base.
« Grâce à ces consultations, nous avons évité des écœurés et nous avons pu dérouler notre processus de réconciliation nationale. Ensuite, la preuve de la réussite de l’action du PNUD avec les autres partenaires, c’est que les élections qui se sont déroulées après ce processus, celles de 2010 et 2015 ont eu lieu sur financement propre avec l’appui conseil du PNUD et ont été saluées par tous les observateurs. Nous avons acquis chemin faisant, des capacités en matière de sécurité que nous avons pu partager avec d’autres pays de la sous-région », a déclaré le chef de l’Etat.
Sur le plan du développement, « le PNUD a été d’un appui majeur pour l’élaboration par notre pays de ses stratégies nationales de lutte contre la pauvreté », a-t-il ajouté.
En effet, le président Faure Gnassingbé a précisé : « Je dirai que la longue crise nous a mis en marge de la communauté de développement, donc nous avons pris du retard dans l’exécution des Objectifs du Millénaire pour le Développement, mais grâce à la mobilisation et au plaidoyer du PNUD, nous avons pu rattraper le retard par un mécanisme d’accélération qui a été conçu et initié par le PNUD. Ce qui nous a permis de nous mettre en bonne position pour les ODD et pour cette dernière partie des Objectifs de Développement Durable, nous sommes en train de lancer deux programmes parce que nous avons constaté que la croissance dans notre pays n’était pas suffisamment inclusive. Donc, il fallait une action volontaire puisque les sources de notre croissance ne nous permettaient pas de faire profiter cette croissance aux populations les plus vulnérables.
Nous avons lancé avec l’aide du PNUD mais aussi du pays frère du Sénégal le Programme d’Urgence pour le Développement Communautaire. Nous venons de signer ce programme et nous pensons que cela va faire une différence parce que les populations les plus pauvres pourront avoir accès aux fruits de la croissance ; pas de façon automatique mais grâce à l’action volontariste de l’Etat. L’apport du PNUD dans ce domaine, c’est le mot « urgence » c’est-à-dire que ce sont des procédures accélérées qui s’appuient sur des ressources nationales. Ensuite, le deuxième programme que nous avons c’est que, la longue crise nous a privés des capacités administratives, des ressources humaines assez compétentes. Donc, avec le PNUD, nous étions partis sur la restauration de ces capacités là, mais nous avons étendu le programme pour tenir compte des ODD. Maintenant, c’est un programme de renforcement des capacités et de modernisation de l’Etat pour le développement durable qui prend en compte les trois aspects, l’aspect économique, l’aspect social et l’aspect environnemental ».
Et pour conclure, le chef de l’Etat a affirmé qu’ « à un moment critique de notre pays, nous avons vu que l’action du PNUD a fait la différence ».
Le président de la République, précisant ce qui est important pour lui et pour le Togo, a dit en substance : « Ce qui est important, c’est l’ambition que nous nous fixons et les moyens que nous nous donnons. Comment faire pour que l’échec du passé ne se répète pas ? Je crois que cette ambition, elle est d’autant plus importante que les conséquences de la pauvreté aujourd’hui sont beaucoup plus dévastatrices qu’elles l’étaient hier. Parce que le jeune qui est pauvre aujourd’hui, a le choix entre sortir de la pauvreté ou alors un mauvais choix : le terrorisme, le trafic de drogue, etc.
Donc, cela met plus de pression sur les gouvernements pour trouver les solutions idoines. C’est pour cela que nous n’avons plus de temps à perdre. J’ai parlé d’urgence, agir maintenant, agir vite. Et c’est ce que le programme d’urgence de développement communautaire nous permet de faire. Ne pas aller attendre des ressources venues de l’extérieur mais mobiliser ce qu’on peut sur le plan intérieur ; adapter les processus de passation des marchés pour que les populations puissent obtenir satisfaction.
Maintenant, en quinze ans vais-je éradiquer la pauvreté au Togo ? Je pense que nous ferons des pas significatifs parce que ce programme tient compte des besoins exprimés par les populations elles-mêmes. Les techniciens, les ministres sont allés sur le terrain et ont demandé aux populations qu’est-ce-que vous voulez ? Nous voulons de l’eau, nous voulons de l’électricité mais nous allons prioriser. L’enveloppe est importante mais le fait que ce programme ai été conçu avec les populations de façon directe, nous permet de nous concentrer sur ces objectifs-là ».
A l’ouverture de la réunion à laquelle ont pris part les administrateurs associés et des représentants d’environ 170 pays, l’administrateur du PNUD, Mme Helen Clark a déclaré que, « le monde a changé en 50 ans et nous avons changé nous aussi mais ce qui n’a pas changé, c’est la mission, réduire les inégalités et combattre la pauvreté. Travailler ensemble pour assurer la réalisation du plan du développement durable. Nous devons établir et maintenir nos nouveaux partenariats pour atteindre ensemble la réalisation des ODD. Pendant 50 ans, le PNUD a laissé son empreinte partout dans ce monde multipolaire. La tâche qui nous attend est grande mais il est possible de réussir si chacun d’entre nous jouait efficacement son rôle ».
Quatre panels ont été animés durant la séance. D’abord celui intitulé « Éradiquer la pauvreté – ne laisser personne de côté » a montré comment mettre en place des mesures spécifiques permettant d’atteindre une croissance inclusive et éradiquer la pauvreté dans toutes ses dimensions. Le deuxième a pour thème « Protéger la planète et atteindre le développement durable » : comment équilibrer la croissance économique et améliorer les moyens de subsistance tout en s’acquittant de la responsabilité de protéger l’environnement ?
Les deux derniers panels intitulés «Mettre fin à la violence, consolider la paix » et « Gérer les risques et renforcer la résilience », ont respectivement exposé sur comment faire en sorte que la gouvernance, la paix et la sécurité soient durables et bénéfiques à toutes les composantes de la société ainsi que comment identifier les risques et prendre des mesures appropriées pour se préparer aux catastrophes et s’adapter aux changements climatiques.
Le PNUD utilisera les apports des uns et des autres pour guider ses actions futures.
Rigobert BASSADOU
A propos du PNUD
Le PNUD a été créé en 1966 à partir de ses deux prédécesseurs : le Programme élargi d’assistance technique et le Fonds spécial des Nations Unies.
Aujourd’hui, cinquante ans plus tard, le PNUD est plus pertinent que jamais : chef de file du système des Nations Unies pour le développement dans plus de 170 pays et territoires, il apporte aux pays des connaissances, des expériences et des ressources afin d’aider les populations à bâtir une vie meilleure.
Il a son siège à New-York aux Etats-Unis d’Amérique et est dirigé par un administrateur dont l’actuel est Mme Helen Clark, qui sous lui des directeurs régionaux et l’actuel directeur Afrique est M. Abdoulaye Mar Dieye.
R.B.
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