Le Togo et la République Populaire de Chine entretiennent, depuis 1972, d’excellentes relations diplomatiques. Ce rapprochement entre les deux pays a été réciproquement bénéfique dans plusieurs domaines, dont celui de la santé. A l’orée de la célébration des 50 ans de coopération, il était important de faire un rappel des appuis multiformes, dont a bénéficié le Togo en matière d’infrastructures sanitaires, d’équipements médicaux, de la prise en charge de certaines pathologies et de la formation des ressources humaines sur diverses thématiques. Un entretien avec la 25e mission d’aide médicale à Kara a permis, à cet effet, de donner des précisions sur les contours de cette coopération médicale.
L’excellence des relations diplomatiques entre le Togo et la République Populaire de Chine génère des fruits dans différents domaines, dont le secteur de la santé. La coopération médicale entre le Togo et la Chine a débuté, en mars 1974, avec la mission d’aide médicale, deux ans après l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. De l’avis du chef de la 25e mission d’aide médicale chinoise à Kara, le médecin chirurgien Li Yifeng, cette mission d’aide médicale, biennale au départ, était portée par la commission générale chinoise, avant de devenir annuelle, à partir de 1983, et confiée à la commission de la santé de la Province de Shanxi. Le médecin rapporte qu’au bout de 48 ans, le Togo a bénéficié de 25 missions d’aide médicale composée d’une dizaine de médecins, toutes spécialités confondues (chirurgien, généraliste, traumatologue, radiologue, gynécologue, anesthésiste, acupuncteur). Ces missions viennent partager leurs expertises avec les confrères togolais et prendre en charge certaines pathologies. « La 25e mission arrivée, le 21 avril dernier, a déjà reçu en consultation et en urgence 560 patients et sauvé la vie de 12 malades souffrant de maladies graves. La mission a réalisé près de 100 interventions chirurgicales », a précisé Li Yifeng.
Entre renforcement des capacités, équipement des centres de santé et prise en charge des pathologies
Ce médecin chinois précise que la mission profite de son séjour, pour renforcer les capacités de leurs collègues togolais dans l’exercice de l’acupuncture, ainsi que d’autres techniques avancées en médecine. « Nous avons rencontré beaucoup de cas de traumatismes qui, grâce à nos conseils, ont été bien pris en prise», rapporte-t-il. Dr Li renseigne, également, que la coopération médicale entre son pays et le Togo a été marquée par la construction et l’équipement des centres hospitaliers régionaux (CHR) de Kara en 1992 et du Grand Lomé (GL) en 2009. « La mission médicale, durant son séjour, s’assure du bon fonctionnement des deux établissements de soins », a-t-il indiqué, en se réjouissant du choix du CHR du Grand Lomé, pour la prise en charge des victimes de la maladie à corona virus (Covid-19). A en croire le chirurgien Li, des médecins togolais bénéficient, périodiquement, des sessions de formation initiées par la médecine traditionnelle en Chine, ajoutant qu’à l’apparition de l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola en Afrique de l’Ouest, entre 2012 à 2014, un groupe d’experts avait été dépêché au Togo par la commission de santé de la Province de Shanxi, pour le renforcement des capacités des médecins sur la prévention et le contrôle de cette pathologie. « Cette formation a été marquée par huit séances à Kara et à Lomé et a permis de prévenir cette épidémie au Togo », a-t-il souligné. Dr Li rappelle aussi que chaque année, des lots de médicaments anti inflammatoires et des antibiotiques, d’une valeur de cent millions de FCFA, sont remis aux deux Centres Hospitaliers Régionaux (CHR Kara et Grand Lomé). Ce spécialiste de la santé rapporte que dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la Covid-19, la Chine a offert des appareils de test PCR, des équipements de protection au personnel de la santé et organisé deux campagnes de vaccination qui ont touché plus de 600 personnes.
Ecrire de nouvelles pages de coopération bilatérale avec le Togo
Le chef de la 25e mission médicale chinoise au Togo assure que son pays a aussi apporté sa pierre dans la mise en œuvre des plans stratégiques de lutte contre le paludisme au Togo. En effet, dans le cadre du Processus d’Elimination du Paludisme à l’horizon 2030 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un projet pilote a été mis en œuvre avec l’appui de la Chine dans le district sanitaire de l’Est-Mono dans la Région des Plateaux avec des résultats concluants. Pour ce qui concerne les maladies non transmissibles, notamment le diabète, l’hypertension artérielle (HTA), de même que les zoonoses (Ebola, Covid-19, fièvre de Lassa, variole de singe) qui secouent le monde et surtout l’Afrique, le chef de la 25e mission convie le Togo à poursuivre la lutte, tout en réitérant l’engagement de la Chine à soutenir le gouvernement dans cette lutte.
Dr Li convie la population à faire confiance à la médecine moderne et chinoise et à se départir de l’automédication. A cet effet, il précise que, bien souvent, les patients arrivent à l’hôpital lorsque le mal est déjà à une phase très avancée. « Cette situation complique la prise en charge et les chances de guérison sont minces », a-t-il fait remarquer. Dr Li, pour finir, salue l’hospitalité togolaise et assure que la Chine s’engage à écrire de nouvelles pages de coopération bilatérale avec le Togo.
Françoise AOUI
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