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1ère conférence de l’APA : L’éveil pour le positionnement du continent comme un bloc d’équilibre prend corps à Lomé   

Photo de groupe à l'issue de la cérémonie d'ouverture.
1ère conférence de l’APA : L’éveil pour le positionnement du continent comme un bloc d’équilibre prend corps à Lomé   

 

Le Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé, a présidé mercredi 3 Mai, à l’hôtel de 2 février à Lomé, les travaux de la 1ère conférence ministérielle de l’Alliance Politique Africaine (APA). Cette conférence, qui est une plate-forme de concertation, de dialogue politique et d’actions, a permis aux participants d’échanger sur les enjeux et défis actuels de l’Afrique, aussi bien au plan interne qu’externe. Pour les promoteurs de l’APA, le continent veut s’affirmer comme un pôle de pouvoir et un acteur majeur des relations internationales, dans un monde en pleine mutation et recomposition géopolitique, mais aussi géostratégique.

Le Premier ministre, Tomégah-Dogbé présidant les travaux.

Les relations internationales sont marquées, depuis longtemps, par des rapports de force où s’affrontent, en permanence, les grandes puissances pour la défense de leurs intérêts multiformes. Pour subsister dans cet environnement de plus en plus hostile, les Etats ou groupes d’Etats moins forts sont obligés de lutter pour s’affranchir de l’hégémonie des plus forts et défendre leurs intérêts. Le continent africain, depuis des lustres marginalisés, s’est résolument engagé, à la faveur d’un nouvel élan panafricaniste, à sortir de sa longue léthargie et à prendre son destin en main, afin d’occuper pleinement la place qui est la sienne sur la scène internationale. C’est la raison pour laquelle les Etats africains se sont accordés de tenir à Lomé, hier, la première conférence ministérielle de l’Alliance Politique Africaine (APA). L’assise a permis aux délégations ministérielles d’échanger sur divers sujets touchant les défis politiques et diplomatiques actuels du continent sur la scène internationale, les perspectives et les contours d’une affirmation souveraine et décomplexée des positions de l’Afrique sur la scène internationale. Ils ont aussi enrichi le dialogue politique sur les questions de sécurité collective, de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme. Tout ceci, à travers trois thématiques : « Positionnement, souveraineté et positions communes de l’Afrique sur la scène internationale : repères et perspectives » ; « Panafricanisme et renaissance : enjeux et défis actuels, promesses de demain » ; « Répondre aux défis de la paix et de la sécurité en Afrique : renforcer la coopération et les capacités endogènes contre le terrorisme ».

L’APA, un nouveau cadre de coopération intra-africaine

En ouvrant les travaux, le Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé a relevé que cette conférence est un évènement très important qui permet de renforcer la convergence des points de vue et de coordonner les efforts pour l’émergence de l’Afrique. Elle a fait savoir que les pays africains sont aujourd’hui les compagnons d’un monde de plus en plus globalisé et qui est devenu celui de blocs de puissances recherchant constamment à étendre leurs influences sur d’autres pays. De l’avis du Premier ministre, face à cette globalisation, l’Afrique doit se positionner comme un bloc d’équilibre, un continent fiable, préservé et puisant de toutes les énergies, notamment dans sa jeunesse. « En toute évidence, rien ne nous sera offert dans un environnement où le chacun pour soi domine et où les uns et les autres cherchent à être classés à l’avant-garde d’un nouvel ordre mondial. Nous en avons fait l’amère expérience lors de la pandémie à la COVID-19. Dans un tel contexte, nous devons, en tant que pays africains, travailler à renforcer nos certitudes et nos conditions. Nous devons également prendre nos responsabilités face aux défis économiques et géopolitiques », a souligné Mme Tomégah-Dogbé.  Elle a précisé que le continent africain, dans la plupart du temps, subit les impacts négatifs des décisions qui sont prises ailleurs. Ainsi, s’agissant de la crise climatique, l’Afrique reste le continent qui pollue le moins et pourtant elle subit les pires conséquences des changements climatiques. Sur le plan sécuritaire, la situation au Sahel est une conséquence directe des actions menées dans l’environnement immédiat de cette zone, sans avoir pris la mesure des chocs que cela pourrait provoquer. « En tant que dirigeants, la plus grande responsabilité qui nous incombe est de préserver la paix et de protéger nos populations contre toutes les formes de sécurité. Le terrorisme est une menace pernicieuse à la paix et la sécurité internationale, qui mobilise depuis trop longtemps déjà l’attention de la communauté internationale et les ressources des Etats. Malgré cela, ces 10 dernières années, la région ouest africaine est devenue une zone instable, du fait des groupes terroristes déstabilisant profondément la structure des Etats ainsi que les mécanismes habituels de cohésion sociale et de vivre ensemble. Il importe, en conséquent, d’intensifier les efforts visant à agir contre ce fléau » a expliqué la cheffe du gouvernement.

Une partie des délégations ministérielles des pays présents.

Ne laisser aucune crise africaine sans réponse africaine

Elle a, par ailleurs, salué le leadership du président, Faure Gnassingbé qui se positionne constamment à l’avant-garde des actions contribuant à la paix, à la stabilité et à l’intégration africaine. Selon elle, notre responsabilité, en tant qu’africains, serait de ne laisser aucune crise africaine sans réponse africaine. L’enjeu commun serait de rendre l’Afrique forte, crédible et audible sur la scène internationale. Et c’est cet objectif que l’alliance veut assumer a-t-elle- indiqué, en renforçant la participation de l’Afrique à l’alternance mondiale. Cette 1ère conférence pose donc les bases pour faire émerger l’Afrique comme un bloc de puissance géopolitique et économique qui assume sa responsabilité régionale et globale, afin de défendre l’histoire africaine sur la scène internationale.

Le ministre des Affaires étrangères de l’Intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur, Pr Robert Dussey, pour sa part, a souligné que cette conférence ambitionne, en collaboration avec les organisations régionales existantes et l’Union Africaine, un nouveau cadre de coopération intra-africaine, afin de relever les défis communs auxquels les pays et les régions du continent sont confrontés en matière de développement, de sécurité et de lutte contre le terrorisme.

 

Alex TEYI

 

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