Le Togo, à l’instar des autres pays du monde, a célébré la fête des travailleurs, samedi 1er mai. Pour la deuxième année consécutive, cette commémoration a été faite dans un format symbolique pour cause de la pandémie liée à la Covid-19. En lieu et place du défilé traditionnel, une cérémonie commémorative a été organisée à la SAZOF, à Lomé, avec la remise du cahier de doléances des travailleurs au gouvernement et au patronat. En dehors d’une litanie de revendications et celles en attente de satisfaction, les partenaires sociaux ont félicité le gouvernement pour les nombreuses mesures prises afin de juguler les impacts sanitaires de la crise ainsi que ses conséquences économiques et sociales.
En raison de la crise sanitaire persistante de la Covid-19, la fête des travailleurs, le 1er mai, a été commémorée dans la sobriété à Lomé. Le traditionnel défilé, les parades et les manifestations organisées çà et là ont fait place à une rencontre entre le gouvernement et les partenaires sociaux avec la remise symbolique du cahier de doléances des travailleurs. Des attentes particulières ont été exprimées dans le secteur de l’éducation concernent notamment, la mise en œuvre intégral du protocole d’accord d’avril 2018, avec la volonté de voir régler le problème des enseignants et celui de l’enseignement confessionnel.
Au niveau de la santé, les préoccupations ont trait à la mise en place d’un statut particulier du personnel soignant et à la résolution du problème des contractuels, à l’extension et au renforcement de la protection sociale en faveur de toutes les couches professionnelles. « La grande attente des travailleurs et des travailleuses en ce 1er mai 2021 est essentiellement, la satisfaction de leurs revendications, sans occulter celles qui ont été exprimées de 2017 à 2020, mais restées sans suite. Il s’agit, entre autres, de la célérité dans la mise en place des dispositions pour le rétablissement effectif des indemnités de départ à la retraite dans la fonction publique, du respect et du relèvement du SMIG et de l’extension effective de la protection sociale en faveur de l’ensemble des travailleurs, aussi bien du secteur privé que formel, des indépendants et de certaines autres catégories d’agents », a indiqué le porte-parole des centrales syndicales et secrétaire général de la CNTT, M. Yves Agui Palanga.
Pour plus de résultats, les organisations syndicales (CGCT, CNTT, CSTT, GSA, UGSL, UNSIT et STT) ont souhaité aussi la décentralisation du Conseil National du Dialogue Social (CNDS) au niveau des entreprises et sa redynamisation, a indiqué M. Palanga.
Les actions du gouvernement dans la lutte contre la Covid-19 saluées
Au nom des travailleurs, M. Palanga a salué les grandes actions du gouvernement dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19, à travers la mise en place des mesures barrières, la vaccination des populations sans frais et la prise en charge des personnes testées positives à ce virus. Il a renouvelé leur engagement à accompagner le gouvernement dans cette lutte, en effectuant, dans les jours à venir, une descente dans les entreprises pour sensibiliser davantage les travailleurs et travailleuses sur la maladie et les dispositions pratiques afin de l’éviter.
A l’occasion, le ministre de la fonction publique, du Travail et du Dialogue social, M. Gilbert Bawara, a réaffirmé la volonté du gouvernement à répondre aux attentes exprimées par les concitoyens. Dans cette dynamique, il a informé les partenaires sociaux de la tenue prochaine d’une session spéciale du CNDS, afin de débattre et d’apporter des réponses concrètes et pragmatiques aux différentes revendications.
Les conditions collectives à remplir pour relever les différents défis
Mais pour l’émissaire du gouvernement « trois conditions s’imposent à nous collectivement » pour relever les différents défis. La première, fait appel à l’union et la cohésion visant à sortir des conceptions catégorielles, sectorielles, corporatives pour une vision commune des enjeux et des défis de développement économique et social. Ce qui permettra d’œuvrer ensemble pour le bien-être des populations et naturellement favoriser de meilleures conditions de vie et de travail à l’ensemble des travailleuses et travailleurs. En deuxième lieu, les défis et les préoccupations évoquées devront être abordés dans la discipline, la détermination et la rigueur. En troisième lieu, il a souhaité que soit préservé davantage le climat de paix. Le ministre a, en ce sens, félicité vivement les partenaires sociaux, notamment les organisations syndicales des travailleurs pour avoir contribué à l’apaisement social et souhaité que ce climat soit maintenu et consolidé sur la période de mise en œuvre de la feuille de route gouvernementale (2020-2021). Ceci, « afin de donner de meilleures chances à nos entreprises, à notre économie, de permettre à l’Etat d’accélérer le rythme des investissements et de la croissance, pour que les populations puissent avoir un meilleur accès aux services sociaux de base, que nous ayons plus de moyens et de ressources pour donner plus de revenus aux travailleurs et travailleuses », a confié le ministre.
L’implication de partenaires sociaux a permis de soutenir les entreprises
Par ailleurs, le ministre Bawara a témoigné aux entreprises la gratitude du gouvernement pour la contribution aux efforts de lutte contre la pandémie du coronavirus. « Cette contribution a été effective lorsqu’il s’est agi de concevoir, de mettre en place et faire respecter partout en milieux professionnels et sur les lieux de travail les mesures barrières, lorsqu’il s’est agi d’adapter les conditions de travail et de dispositif de chômage technique visant à la sauvegarde de l’activité économique et des emplois. L’implication de partenaires sociaux a permis de soutenir les entreprises, notamment à travers l’accomplissement des charges fiscales et sociales, de favoriser le financement des entreprises, de soutenir et d’aider les couches vulnérables et certaines catégories de travailleurs notamment dans le cadre du programme Novissi. Toutes ces mesures audacieuses, innovantes et salutaires ont contribué à la résilience de notre pays face à la pandémie», a souligné l’émissaire du gouvernement.
Il s’est également réjoui des progrès économiques et sociaux enregistrés en dépit du contexte de la crise sanitaire, avec un taux de réalisation de 1,8%. Il a rendu un hommage mérité à tous les acteurs engagés dans cette lutte, notamment le personnel soignant qui se bat à la première loge. Il a salué la mémoire de tous les travailleurs victimes de cette redoutable pandémie et souhaité un bon rétablissement à tous les malades.
Le maintien du dialogue permanent a favorisé le règlement de plusieurs crises
De son côté, le président du Conseil National du Patronat (CNP), M. Laurent Sedolo Coami Tamegnon, a rappelé que la journée du 1er mai, au-delà de son interprétation symbolique, interpelle constamment sur les urgences socio-économiques auxquelles le pays doit faire face. Il a félicité le gouvernement pour l’exemplarité dont il a fait preuve dans la riposte contre la pandémie à travers la mise sur pied de la Coordination nationale de la gestion de la riposte contre la Covid-19. M. Tamegnon a exprimé sa gratitude aux organisations syndicales pour avoir fait preuve de responsabilité et de patriotisme, en cette période de crise sanitaire, en renonçant à certaines de leurs revendications. « Nous avons ensemble, dans cette logique, réussi à maintenir un dialogue permanent qui a favorisé le règlement de plusieurs crises dans les entreprises privées et également dans l’administration publique », a-t-il déclaré. Il a salué la mise en place du cadre permanent de concertation du parti (CPD), un cadre bipartite idéale de discussions entre employeurs et employés devant permettre d’anticiper les crises et de favoriser un climat social paisible dans les entreprises, facteur d’une bonne productivité et de création d’emplois décents. Il a donc appelé les opérateurs économiques de tout bord à continuer à soutenir les efforts du gouvernement pour attirer davantage les investisseurs et accroître l’investissement direct étranger dans la mise en œuvre du PND.
Il a également félicité les entreprises pour avoir fait preuve de résilience en ces moments pénibles. « Nous avons perdu beaucoup, mais nous sommes restés debout », a-t-il assuré. Il s’est réjoui de la dynamisation du cadre de concertation Etat-Secteur privé, une initiative du Premier ministre qui permettra de résoudre les difficultés qui minent le monde des affaires. Il a rendu hommage aux grandes figures du mouvement syndical pour leur contribution à la lutte pour des libertés syndicales et pour la protection sociale syndicale.
A noter que la date du 1er mai ou journée du travail est célébrée, partout dans le monde, en souvenir de la lutte ouvrière qui a conduit à la réduction du temps de travail de 12 heures à 8 heures.
Patouani BATCHAMLA
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