Développement communautaire

Les parlementaires de la CEDEAO à la recherche d’un cadre de prise en charge des personnes vulnérables

photo de famille des parlementaires de la CEDEAO
Les parlementaires de la CEDEAO à la recherche d’un cadre de prise en charge des personnes vulnérables

Lomé abrite, depuis ce mardi 18 juin 2019, à l’hôtel Eda Oba, une réunion délocalisée de la commission mixte de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), sur la problématique de la prise en charge des réfugiés. Elle vise à mettre en place un cadre harmonisé des interventions dans la prise en charge de ces personnes vulnérables, en vue de leur réinsertion socio-économique. Les travaux ont été ouverts par la présidente Yawa Djigbodi Tségan de l’Assemblée nationale togolaise, devant diverses personnalités.

Les personnes déplacées et les réfugiés constituent l’un des groupes de population les plus vulnérables au monde et sont souvent confrontées aux difficultés d’accès aux services de santé, d’hébergement et d’alimentation. Ces personnes ont donc besoin de protection pour des raisons multiples. De nombreux obstacles les empêchent d’accéder à leurs droits, dont certaines contraintes juridiques.

Cette question de la prise en charge des réfugiés et des personnes déplacées est au cœur d’une réunion délocalisée de la commission mixte de la CEDEAO à Lomé ouverte hier pour cinq jours, sur le thème : « Contribution des Organisations Internationales et Organisations non-gouvernementales à la prise en charge des soins de santé, d’hébergement et d’alimentation des réfugiés et personnes déplacées en Afrique de l’Ouest : démarche parlementaire pour l’adoption des normes parlementaires ».   Il s’agit, entre autres, de connaître la politique de la CEDEAO en matière de prise en charge des réfugiés et personnes déplacées en Afrique de l’Ouest, d’évaluer l’intervention des organismes autres qu’étatiques. Il est également question de proposer d’autres alternatives et l’éventualité d’élaboration de normes communautaires relatives à l’accès de leurs droits par ces personnes vulnérables. Bref, il s’agit, pour le Parlement de la CEDEAO, de réfléchir sur un mécanisme d’intervention plus efficace dans la prise en charge essentielle des réfugiés et personnes adaptées. De l’avis de tous, Lomé doit être le départ d’un appel, celui de la fédération des efforts par la définition des normes adaptées au contexte.

Pour la présidente de l’Assemblée nationale togolaise, Mme Yawa Djigbodi Tségan, comment ne pas comprendre le désespoir de toutes personnes qui, pour la plupart du temps sont déplacées de force, dans la précipitation et la douleur, laissant tout derrière eux. Elle a reconnu qu’un renforcement de la coopération multilatérale et un fort engagement à mettre en œuvre des mécanismes et pratiques nouveaux sont essentiels pour assurer un plus grand respect des droits humains des migrants et une meilleure protection des réfugiés et autres personnes en mouvement dans l’espace CEDEAO. « Le Togo, pour sa part, (…) portera une attention particulière aux conclusions qui sortiront des travaux et réaffirme son engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer davantage les liens d’intégration sociale régionale que nos Etats s’efforcent de construire », a-t-elle promis.

A l’occasion, le président du Parlement de la CEDEAO, M. Moustapha Cissé Lo, a salué la solidarité agissante des citoyens de la communauté dans l’accueil des ressortissants des autres Etats membres déplacés de leur localité d’origine pour diverses raisons. La situation est préoccupante, car au-delà de la satisfaction des  besoins fondamentaux de ces personnes vulnérables, il faut toujours avoir à l’esprit le cas de nombreux enfants qui suivent le mouvement avec leurs parents, a-t-il précisé.

Le ministre Christian Trimua des Droits de l’Homme, chargé des Relations avec les Institutions de l’Etat, a expliqué que les situations de déplacement des populations du fait des conflits, des persécutions et des catastrophes naturelles ne cessent de s’aggraver, avec le lot de conséquences et de besoins engendrés, en constante augmentation. « Dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, bien des crises sont à l’origine du déplacement des populations. Les situations complexes du Mali, du Nigéria et récemment encore du Burkina Faso, qui génèrent à la fois réfugiés et déplacés internes, interpellent », a-t-il souligné.

Selon le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés, l’effectif des personnes déracinées à travers le monde a atteint, en 2017, 68,5 millions de personnes, 25,4 millions de ces déplacés étant des réfugiés. Et plus de 26% des réfugiés recensés sont en Afrique. Le Togo, en ce qui le concerne, accueille actuellement 13.033 réfugiés de 15 nationalités différentes ainsi que 697 demandeurs d’asile.

Régine AKONGA

 

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