Economie / Développement

Un atelier évalue les projets et programmes financés par la Banque Mondiale en Afrique de l’Ouest et du Centre

Le Président de l'Assemblée nationale, l'honorable Kodjo Adédzé (au milieu) a présidé les travaux
Un atelier évalue les projets et programmes financés par la Banque Mondiale en Afrique de l’Ouest et du Centre

Le président de l’Assemblée nationale, l’honorable Kodjo Adédzé, a ouvert, le 5 mai 2025, à Lomé, un atelier régional dédié à l’évaluation d’impact des projets de développement soutenus par la Banque Mondiale en Afrique de l’Ouest et du Centre. Cette rencontre de cinq jours, initiée par la Banque Mondiale et ses partenaires, vise à mesurer les changements significatifs et durables engendrés par l’ensemble de leurs initiatives de développement, ayant pour objectif principal, l’amélioration du bien-être des populations bénéficiaires.

Quels ont été les programmes de développement conçus et leurs priorités nationales ? Les appuis techniques et financiers ont-ils eu un impact réel sur le développement humain ? Y-a-t-il eu des échecs, si oui, pourquoi ? Comment procéder pour capitaliser les financements ? Autant de questions autour desquelles le groupe de la Banque Mondiale, ses partenaires, les coordonnateurs de projets et experts des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre débattent, depuis hier et ce, jusqu’au 9 mai 2025, à Lomé. Cette rencontre de partage de connaissances et d’expériences sur les meilleures pratiques relatives à l’évaluation des impacts de projets et programmes de développement devra permettre de mesurer les résultats dans les domaines clés, pour des ajustements et améliorations, basés sur des données probantes.

Autorités togolaises et autres personnalités à la rencontre

Les participants vont évaluer ce qui a été fait dans l’utilisation des statistiques, pour la conceptualisation des programmes de développement économique et social, dans le cadre du partenariat avec les régions Afrique de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire. « Nous nous livrons à une tâche importante, afin de mieux concevoir des programmes. Car en tant qu’institution, dont la mission est de lutter contre la pauvreté, créer les conditions pour une prospérité partagée, nous ne saurions avancer, si nous n’avons pas des données fiables à la base. Notre objectif est totalement centré autour de la question fondamentale, celle de mettre en œuvre des programmes pourvoyeurs d’emplois pour les citoyens. Car lorsque les emplois sont disponibles, non seulement un pays se développe, mais en même temps, il assure sa pérennité, stabilité et sécurité, tout en évoluant », a relevé M. Ousmane Diagana, vice-président de la Banque Mondiale pour l’Afrique et de l’Ouest du Centre.

L’évaluation d’impact, une priorité pour le gouvernement

Selon le président de l’Assemblée nationale, l’honorable Kodjo Adedzé, le suivi et l’évaluation sont des outils essentiels pour vérifier et améliorer la qualité, l’efficacité et l’efficience des projets et programmes à différentes étapes de leur mise en œuvre. Pour ce faire, le Togo assure le suivi efficace de ses projets et programmes soutenus par la Banque Mondiale, à travers un dispositif structuré sur quatre niveaux. « Ces dernières années, le Togo a lancé des réformes visant à renforcer le système statistique national, notamment par l’adoption, le 3 juin 2011, de la loi statistique. Cette loi permet de disposer de données fiables servant de base à la fixation, au suivi et à l’évaluation des objectifs des politiques publiques, projets et programmes. Plusieurs opérations majeures ont ainsi été menées par l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques et Démographiques (INSEED), parmi lesquelles, le cinquième recensement général de la population et de l’habitat, l’enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages, le cinquième recensement national agricole, ainsi que le deuxième recensement général des entreprises actuellement en cours », a-t- il fait ressortir. Il a indiqué que, grâce à l’application successive de stratégies de développement basées sur des données fiables et sur les leçons tirées de l’expérience (Stratégies de Réduction de la Pauvreté (DSRP), la Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi (SCAPE), le Plan National de Développement (PND) et la Feuille de route gouvernementale 2025), le Togo a démontré une remarquable résilience et stabilité économiques.

Divers acteurs à l’atelier

Pour lui, ces efforts ont permis d’établir les bases d’une transformation structurelle significative, se traduisant par une croissance économique moyenne de 5%, au cours des vingt dernières années, et une diminution notable du taux de pauvreté. Par exemple, les Enquêtes Harmonisées sur les Conditions de Vie des Ménages (EHCVM) menées en 2018 et 2021, montrent que le taux de pauvreté monétaire est passé de 55,1% en 2015 à 45,5% en 2018, avant d’atteindre 43,8% en 2021, soit une baisse de plus de 11 points de pourcentage en moins de six ans. En parallèle, la proportion de ménages vivant dans une pauvreté non monétaire a également reculé, passant de 37,1% en 2018 à 28,9% en 2021, marquant une diminution de 8,2 points.

Les conditions de vie des populations améliorées

En matière d’accès aux services sociaux de base, l’honorable Adédzé relève que le 5e recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-5) de 2022 indique que 83% des ménages au Togo disposent d’une source d’eau améliorée. Concernant l’accès à l’électricité, le taux atteint 70,3 % des ménages. Sur le plan sanitaire, la mortalité infantile a connu une réduction remarquable de près de 50%, passant de 124 décès pour 1.000 naissances vivantes en 2010 à 58 décès pour 1.000 naissances vivantes en 2022. Le ratio de mortalité maternelle a également baissé, passant de 401 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes en 2014 à 366 en 2022.

Dans le domaine éducatif, la parité garçons-filles est atteinte au niveau primaire.

Par ailleurs, le Taux Brut de Scolarisation (TBS) est pratiquement identique pour les garçons et les filles, respectivement 115% et 114% en 2022.

 En termes d’alphabétisation, sept personnes sur dix âgées de 15 ans et plus savent lire et écrire, témoignant des avancées notables dans ce secteur.

 Enfin, l’indice de développement humain s’est amélioré, passant de 0,539 en 2021/2022 à 0,547 en 2023/2024, reflétant les progrès enregistrés dans différents domaines stratégiques. Tout ceci, malgré les bouleversements géopolitiques et sanitaires entraînant une raréfaction des ressources.                                                                                                                                Le président a fait savoir que l’exemplarité du partenariat établi avec le Groupe de la Banque Mondiale et le Togo ouvre la voie à la mobilisation de ressources additionnelles pour le Togo. « En effet, le 23 mai 2024, le Groupe a approuvé un nouveau Cadre de Partenariat Pays (CPP) avec le Togo pour la période 2025-2029. Grâce à ce cadre, il ambitionne de mobiliser plus de 1,5 milliard de Dollars US (soit plus de 900 milliards de FCFA), afin de soutenir les réformes et investissements dans des secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie, la connectivité et le développement des villes secondaires au cours des cinq prochaines années », a-t-il dit. Il a invité les participants à trouver l’énergie positive nécessaire pour transformer cet atelier régional en une opportunité clé : celle d’établir de nouvelles pratiques, de promouvoir une éthique revigorée dans l’action publique, et de formuler l’engagement de constituer une communauté de destin ensoleillé et solidaire.

Yankolina M. TINGAENA

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