
Les parlementaires de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) séjournent, du 02 au 08 Mars 2025, à Lagos au Nigéria, où ils ont lancé officiellement la première session extraordinaire 2025 de l’institution. Au menu de cette rencontre, un programme riche, comprenant des activités majeures, dont le premier séminaire consacré à des réflexions sur les 50 ans de vie de la CEDEAO, et 25 ans de son parlement en vue de la réalisation de l’intégration régionale. Séminaire démarré le 3 Mars 2025 à Lagos, au Nigéria.
L’ouverture des travaux a été officiée par l’honorable Hadja Mémounatou Ibrahima, présidente dudit parlement, en présence d’éminentes personnalités, dont Sa Majesté Rilwan Akiolu Oba et le gouverneur Babajide Sanwo-Olu de Lagos.
Pour la présidente, la CEDEAO est l’une des meilleures Communautés Économiques Régionales de l’Afrique, malgré les défis auxquels elle fait face. « Depuis sa création, la CEDEAO a joué un rôle central dans le développement économique, la paix et la sécurité de notre région. Après cinquante ans, il nous semble que le moment est venu de marquer une pause et de faire le bilan, d’interroger nos choix, nos objectifs, notre gouvernance et notre fonctionnement. La CEDEAO est indubitablement l’une des meilleures Communauté Économique Régionale de l’Afrique, au regard de ses multiples réalisations dans plusieurs domaines, notamment le maintien de la paix et de la sécurité, l’intégration économique et en matière d’infrastructure », a-t-elle déclaré.

Photos des parlementaires de la CEDEAO.
Cette organisation est aujourd’hui à la croisée des chemins avec des dissensions en son sein, mais qui n’entament point les valeurs de paix, de dialogue, de solidarité et de progrès communs, soubassements qui fondent sa création en 1975.
Appel à plus de compréhension à l’endroit du choix des Etats de l’AES
S’attaquant à l’épineuse question du départ de la CEDEAO des pays de l’AES, Mme Hadja Mémounatou Ibrahima appelle à plus de compréhension à l’endroit du choix de ces Etats et à poursuivre le dialogue. Ce retrait s’apparente à un repli tactique lié à la situation sécuritaire. L’oratrice a évoqué le contexte politique dans ces pays, les défis sécuritaires et les tensions internes ayant conduit à un repositionnement stratégique de leurs gouvernements. A cela, s’ajoutent l’instabilité et les enjeux liés à la lutte contre le terrorisme, la bonne gouvernance et la gestion des ressources nationales qui sont des facteurs essentiels entrant dans cette dynamique.
Elle partage la décision prise le 15 décembre 2024 par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO accordant une période de transition allant du 29 janvier au 29 juillet 2025, pour la sortie définitive des trois pays frères. L’honorable hadja Mémounatou a foi au dialogue et espère que cette période de transition permettra de continuer la médiation, afin que ce départ ne fragilise pas les acquis de la Communauté. « Il est essentiel que le Parlement continue à œuvrer pour une CEDEAO forte, solidaire et inclusive. Nous devons donc retenir que ces évènements font partie des mutations de l’histoire. La CEDEAO, après un demi-siècle d’existence, doit faire sa mue, en opérant des reformes substantielles dignes des défis auxquels elle fait face et des perspectives qui s’offrent à elle », a-t-elle précisé.
Le gouverneur de l’Etat de Lagos, Babajide Sanwo-Olu, qui a co-présidé cette rencontre, a félicité le Parlement pour le choix de sa ville pour abriter cette session extraordinaire. Il a aussi salué ses efforts continus visant à pérenniser la paix, la sécurité et l’unité dans la sous-région. Pour lui, Lagos est une ville commerciale clé qui continuera par collaborer avec la CEDEAO, pour l’atteinte de ses objectifs. Il a, par ailleurs, souligné la nécessité d’investir davantage dans le développement de la jeune génération, à travers l’éducation et la création d’emplois.
Le sénateur Jibrin Barau, premier vice-président du parlement de la CEDEAO, a exprimé sa gratitude au gouverneur pour avoir accueilli la session et a affiché son optimisme quant aux résultats de la session.
Proposer des approches de solutions aux défis de l’intégration sous régionale
La CEDEAO, qui célèbre ses 50 ans, et son parlement, qui fête ses 25 ans, sont des piliers essentiels pour la coopération et le développement en Afrique de l’Ouest. Un séminaire dédié à ces deux anniversaires, promet d’être un moment clé pour renforcer les liens entre les États membres et promouvoir une intégration régionale plus forte. Les conclusions et les recommandations qui en découleront sont donc attendues avec impatience.
Dans cette perspective, deux communications, « Aperçu général de la CEDEAO de 1975 à 2025 » et « Evolution de la CEDEAO de 2000 à 2025 et son passage à un parlement directement élu » ont eu lieu sous offices de la présidente du parlement qui assuré la police des débats. Par la suite, deux panels de discussions ont été organisés, portant sur les « réformes opérationnelles de la CEDEAO pour faire progresser l’intégration régionale et la pérennité de la communauté » ainsi que sur les « stratégies pour édifier un parlement communautaire axé sur les citoyens ». Ces communications et panels ont été l’occasion pour les parlementaires de faire une introspection du fonctionnement des deux institutions et de proposer des approches de solutions pour la résolution des problèmes qui sapent l’intégration sous régionale. Autres activités au programme de ce séjour de Lagos, l’adoption du plan annuel de travail, et le forum de l’association des femmes parlementaire (ECOFEPA).
La Rédaction
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