Les travaux du sommet extraordinaire de l’Union Africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique, ouverts lundi à Lomé, se poursuivent jusqu’au 15 octobre. Ces travaux ont été marqués, mardi, par la session extraordinaire du Comité des Représentants Permanents de l’Union Africaine (COREP). C’est une session d’échanges sur le projet de la charte de Lomé relatif à la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique. L’exercice visait à formuler des recommandations à l’endroit du Conseil Exécutif de l’UA qui se réunit aujourd’hui. Parallèlement à cette session du COREP, plusieurs exposés thématiques ont été faits dans le cadre des tables rondes inscrites à l’agenda des travaux du sommet.
L’examen du projet de Charte sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique (Charte de Lomé) a été au menu de la session extraordinaire du Comité des Représentants Permanents de l’Union Africaine (COREP), tenue mardi à Radisson Blu Hotel 2 Fevrier. Cette session s’est donnée pour tâche de formuler des recommandations visant l’amélioration de cette charte. Elle a été dirigée par l’ambassadeur et Représentant permanent du Tchad auprès de l’Union Africaine, président du COREP, M. Chérif Mahamat Zene. Selon lui, les recommandations formulées sont adressées au Conseil Exécutif de l’UA, en vue de leur prise en compte dans ledit projet de charte, lors de sa session de mercredi. Après son examen par le Conseil Exécutif, ce projet de charte sera soumis aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, pour son éventuelle approbation lors de leur réunion prévue pour samedi à Lomé. De l’avis du représentant permanent du Tchad, ce projet de charte traite des questions d’importance capitale, tant sur les plans économiques, sécuritaire que de développement. Il avait été traité en amont par les experts et ministres sectoriels compéte
Contexte et importance de la Charte de Lomé
M. Cherif Mahamat Zene a rappelé que la stratégie africaine intégrée maritime à l’horizon 2050, adoptée en janvier 2014, met en exergue les immenses potentialités et opportunités économiques que présente le domaine maritime pour l’Afrique. De ce fait, le projet de « la Charte de Lomé» marque une nouvelle étape décisive visant à doter le continent d’un cadre juridique et technique de prévention et de lutte contre les menaces sur les espaces maritimes africains. Elle situe le concept de l’économie bleue, définit les mesures d’atténuation des effets de changement climatique et de gestion des risques et catastrophes maritimes.
Dans son mot de circonstance, le ministre togolais des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine, Pr Robert Dussey a situé le sommet dans un contexte marqué par les menaces complexes sur les espaces maritimes africains. Selon lui, le continent est confronté à l’insécurité en mer, les espaces maritimes et les côtes sont devenus le théâtre d’une recrudescence d’activités illicites qui constituent une menace dangereuse tant sur la sécurité des populations que sur le développement harmonieux des Etats. Le ministre a fait cas d’actes de piraterie, de pêche illicite, des trafics de drogues, d’êtres humains et d’armes, qui sont des crimes commis par des groupes malveillants bien organisés. Face à ces crimes, l’Afrique devra assumer sa part de responsabilité dans la sécurisation des mers et des océans qui l’entourent et qui sont de véritables vecteurs de développement. Parce qu’ils constituent des espaces privilégiés de création de richesses, grâce à la diversité des activités génératrices de revenus qu’ils favorisent et aux flux des échanges commerciaux, à l’échelle internationale, qu’ils permettent de promouvoir.
Autant dire que le projet de charte de Lomé, s’il est adopté par les chefs d’Etat, permettra aux pays africains de mutualiser leurs efforts, d’harmoniser leurs instruments juridiques et de renforcer leurs moyens de contrôle et de surveillance sur leurs espaces maritimes.
Bernardin ADJOSSE
Françoise AOUI
RSS