Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Pr Majesté Ihou Watéba, a organisé, le 21 mai 2024, un dialogue direct avec les enseignants chercheurs de l’Université de Lomé, les syndicats et les représentants d’autres corporations de l’Universitaires. Objectif : les situer sur des revendications relatives aux mesures du chef de l’Etat, portant sur la question des 5% et 10% accordés aux fonctionnaires du secteur public, en 2020 et 2022, pour lesquelles ils menacent d’enclencher un mouvement de grève dans les prochains jours.
Les personnels enseignants et administratifs de l’UL ont réitéré leur revendications au ministre.
La démarche conduite, à l’Université de Lomé, par le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, Pr Majesté Ihou Watéba, lui a permis de parler directement aux enseignants et personnels administratif, technique et de service, de les écouter par rapport à leurs différents points de revendications touchant principalement la revalorisation de leur situation salariale.
« Les points saillants de cette rencontre, qui était devenue nécessaire, c’est qu’on s’est rendu compte qu’on a organisé une vingtaine de rencontres avec les syndicats et les représentants des corporations universitaires. Mais, on a le sentiment que les discussions menées avec ces responsables ne sont pas toujours transcrites fidèlement à la base. Ce qui fait que quand un responsable part, celui qui prend la tête n’est pas informé de ce qui a été fait, et ça nous ramène aux choses dont on avait parlées et qu’on a déjà évacuées », a expliqué le ministre. Et c’est ce qui l’a poussé à « descendre dans l’arène », pour parler à tout le monde, notamment les responsables et les acteurs dans leur globalité. « Donc, nous avons réuni le personnel non enseignant et le personnel enseignant, les responsables d’établissements universitaires, le président de l’université, pour leur rappeler les grandes avancées qui ont été faites, depuis 2011, quand il y a eu la revalorisation de la situation des enseignants, les acquis qui ont été obtenus et également, les points sur lesquels les syndicats reviennent souvent », a-t-il précisé.
Selon le ministre Watéba, cette rencontre lui a permis également d’expliquer les mesures sociales qu’avait prises le chef de l’Etat, en 2022, concernant les 10% accordés aux fonctionnaires du secteur public. Il a dit avoir expliqué à ces acteurs, qui en sont bénéficiaires et qui ne le sont pas. « Quand on prend les universités, nous avons un personnel non enseignant qu’on appelle les PAT (Personnel administratif et technique), où seulement 1% est fonctionnaire et les 99% ne le sont pas. Alors que la mesure est très claire et parle uniquement des fonctionnaires », a-t-il renchéri, avant de relever que« cette incompréhension et mauvaise interprétation des textes font que les gens se sentent frustrés, alors que cela ne devait pas l’être ».
Après avoir édifié ses interlocuteurs, le ministre leur a donné l’opportunité de s’exprimer. « On a écouté l’ensemble des acteurs, on leur a donné la parole, ce n’était pas facile. Mais, ça nous a permis de prendre des résolutions qui nous amèneront, moi-même et les responsables des universités (publiques) à aller à un autre niveau d’interprétation commune des textes»,a-t-il mentionné. Selon lui, à chaque fois que chaque personne va interpréter les choses à sa manière, il est clair qu’on ne peut pas s’en sortir. Car cela va engendrer des soubresauts qui ne sont pas de nature à instaurer l’accalmie. « Il faudrait qu’à un moment donné, on ait une compréhension consensuelle qui ne soit pas uniquement une compréhension des universitaires, mais des hommes de droit qui savent lire les textes et en donnent vraiment la bonne lecture », a-t-il argumenté.
Pour finir, le ministre Watéba a dit espérer que cette rencontre est un bon départ, qui permettra vraiment de jeter le débat au milieu de tout le monde. « Que ce soit sur les questions de revalorisation, d’indice salarial, de statut de fonctionnaire, d’assimilés ou de contractuels, il faudrait, désormais, que la voie autorisée qui soit consensuelle, dise à chacun la bonne lecture qu’il faut faire des textes. Ceci, afin d’éviter des incompréhensions et que des gens se livrent à des actes non autorisés », a-t-il recommandé.
Martial Kokou KATAKA
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