Les travaux du 9e congrès panafricain se poursuivent jusqu’à vendredi au Palais des Congrès de Lomé, meublés de discussions sur divers sujets relatifs au thème central « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir ». Une session ministérielle informelle a lancé les débats, lundi 8 décembre 2025, après l’ouverture des travaux, par le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé. Cette rencontre sur le « Rôle du panafricanisme dans les institutions multilatérales », a insisté sur la nécessité que l’Afrique puisse siéger au Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Les participants à la réunion ministérielle au cours des échanges.
Le 9e congrès panafricain de Lomé déroule ses travaux, du 8 au 12 décembre 2025, centrés sur la question du rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales, dans un contexte du renouveau du panafricanisme. Dans ce cadre, les ministres des Etats d’Afrique, des Caraïbes et des Amériques se sont retrouvés, lundi 8 décembre 2025, en session consultative informelle, pour débattre du thème « Rôle et place de l’Afrique dans les institutions multilatérales », en lien avec le thème général, « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir ».
Cette session a été présidée par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Togolais de l’Extérieur, Pr Robert Dussey. Elle a eu le mérite de jeter les bases des discussions, qui se poursuivent dans les différents cadres d’échanges inscrits au menu des travaux. Mais aussi, permis aux représentants officiels des Etats dûment mandatés de passer en revue l’état du système international au niveau politique, économique, commercial, sportif, en portant le regard sur la question de la réforme du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU).
Tous les intervenants s’accordent à reconnaître que les enjeux et les défis actuels relatifs à la paix et la sécurité internationales nécessitent une urgente réforme du CS, dont la configuration ne tient pas compte du critère de représentation géographique. Ils sont d’avis que l’Afrique mérite deux postes permanents à cet organe de décisions, avec droit de veto. Une revendication qu’ils consentent d’« exiger en posant des actes ».
Dans cette perspective, plusieurs intervenants ont réaffirmé la nécessité pour les Etats et les peuples du continent d’œuvrer d’arrache-pied à construire ensemble une communauté africaine de solidarité. Il est aussi important de célébrer chaque progrès réalisé partout sur le continent, de passer des discours aux actes, en portant véritablement le regard critique sur ce qui a marché et ce qui ne l’est pas, pour proposer des alternatives variables et durables qui répondent aux attentes des populations.

Une vue de la salle lors de la réunion
L’Afrique mérite sa place dans les instances mondiales
Des intervenants ont fait des observations et apporté des contributions sur la question de souveraineté et d’indépendance, de sécurité alimentaire, des difficultés liées à la libre circulation des personnes au niveau des frontières terrestres, malgré les réglementations communautaires en vigueur. Selon eux, pour trouver des réponses variables à toutes ces préoccupations, l’Afrique et ses citoyens doivent compter d’abord sur leurs propres moyens et continuer à se battre pour arracher leur liberté.
Du reste, les ministres ont noté que la question invitant à réformer le Conseil de Sécurité de l’ONU fait déjà partie des préoccupations au moment des indépendances, lorsque la Conférence fondatrice de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), tenue du 22 au 25 mai 1963 à Addis-Abeba, par les chefs d’Etats et de gouvernement, a demandé, avec insistance, que l’Afrique, en « tant que région géographique, soit équitablement représentée dans les principaux organes des Nations Unies, notamment au CS, au Conseil Economique et Social (CES) et dans les institutions spécialisées ».
En effet, le cadre contextuel de l’organisation des Etats à l’échelle mondiale laisse entrevoir un réel déséquilibre de l’ordre international mis en place, à partir de 1945, année de la fin de la 2e guerre mondiale, à l’exception de l’Ethiopie et, à des degrés moindres, du Liberia. Bien qu’ayant conquis sa souveraineté, l’Afrique, avec une population de plus d’un milliard quatre cents millions (1.400 000 000) d’habitants, est réduite à jouer le rôle de variable d’ajustement dans la conduite des affaires du monde.
D’où, l’intérêt pour les dirigeants du continent de continuer à revendiquer la place et le rôle que l’Afrique mérite au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU et dans les institutions multilatérales, telles que la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International, l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et d’autres organisations sportives comme la FIFA et le Comité International Olympique (CIO).
Martial Kokou KATAKA
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