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Réformes dans le secteur de la commande publique : Un réseau africain se met en place à Lomé

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Réformes dans le secteur de la commande publique : Un réseau africain se met en place à Lomé

 Une réunion constitutive du Réseau Africain des Experts et Professionnels en Commande publique s’est ouverte ce lundi à l’hôtel 2 Février à Lomé à l’initiative de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP). Y prennent part des experts et professionnels de la commande publique d’une quarantaine de pays africains, ainsi que les représentants des partenaires techniques et  financiers, pour mutualiser les expériences, en vue d’impulser des réformes dans le domaine des marchés publiques et accompagner le développement de  l’Afrique.

 La commande publique constitue l’une des clés du développement en Afrique. Conscients du fait, les pays africains ont enclenché, depuis quelques années, des réflexions pour harmoniser les normes et pratiques en matière de commande publique sur le continent. Conformément aux recommandations du forum de haut niveau sur la commande publique tenu en Afrique du Sud en 2017, des experts et professionnels de 40 pays sont, depuis  hier, à Lomé pour mettre en place le Réseau Africain des Experts  et Professionnels en Commande publique.  Un réseau sensé  porter  la voix de l’Afrique  sur les questions liées  à la commande publique et  assumer un rôle  central dans l’élaboration des lignes directrices  et  des  stratégies  de  réformes  dans le  domaine.

Durant trois jours, ils vont œuvrer à une large  adhésion des pays présents, à l’adoption des textes statutaires du Réseau, à la mise en place de ses organes et à l’engagement des  discussions sur le prochain Forum qui se tiendra, en 2019, à Dakar.

Présidant l’ouverture des travaux au nom  du ministre de l’Economie et des Finances, M. Kossi Assimaïdou, ministre de la Planification du Développement, a indiqué qu’en dépit des progrès réalisés, ces dernières années, de nombreux défis restent encore à relever, en vue d’assurer la bonne gouvernance économique. Le premier consiste à parachever l’œuvre de  modernisation de la commande publique, par la simplification des procédures d’acquisition publique et la généralisation de la dématérialisation des procédures. Ceci, par le recours au numérique qui donne plus de gages de transparence et facilite la  participation des opérateurs économiques. Le second défi réside dans l’introduction de la notion d’acquisition durable dans la commande publique pour anticiper sur le prochain train des réformes qui mettra un accent particulier sur la notion d’acquisitions écoresponsables, c’est-à-dire respectueuses des normes environnementales et écologiques. Pour le ministre  Assimaïdou, il est évident  que tous les pays africains ne sont pas au même niveau dans leur gestion de la commande publique. Cette différence  de niveau, loin  de  desservir le continent, devrait, au contraire, constituer  un motif de  rapprochement  des pays. Ceci, pour partager les expériences et mutualiser les efforts, afin de mieux accompagner le développement de l’Afrique. A son avis, cette rencontre de Lomé vient à point nommé au moment où le Togo  est de plain-pied dans une dynamique de réformes touchant  pratiquement tous les secteurs, en vue de lutter  efficacement contre la corruption et de transformer structurellement l’économie pour une croissance forte, inclusive, afin d’améliorer le bien-être des populations.

La Banque Mondiale et la  Banque Africaine de Développement (BAD) accompagnent toutes deux  ce processus. Car, elles considèrent que les insuffisances dans la gouvernance de la commande publique constituent une barrière à l’atteinte des ODD. Pour Mme Hawa Cissé Wagué, représentante résidente de la Banque Mondiale au Togo, son institution soutient la modernisation des systèmes nationaux de passation des marchés publics et encourage le dialogue, en vue d’améliorer la gestion des finances publiques. «Nous espérons que le partage des connaissances et d’expériences qui aura lieu dans le cadre du réseau qui sera constitué, permettra un meilleur fonctionnement des  systèmes des marchés publics sur le continent africain», a-t-elle déclaré.

Le directeur général de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP), M. Théophile René Kapou, a exprimé sa gratitude à tous ceux qui ont œuvré à la tenue de cette réunion à Lomé. Une réunion qui, espère-t-il, va mettre en place un réseau africain fort et  dynamique, pour accompagner les gouvernements  dans la modernisation et la rentabilisation des  acquisitions  publiques  sur le continent.

Blandine  TAGBA-ABAKI

 

 

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