Le verdict final de l’élection présidentielle du 22 février 2020 est tombé, ce mardi 3 Mars 2020, à l’issue d’une séance solennelle de proclamation des résultats définitifs, au siège de la Cour constitutionnelle à Lomé, sous l’égide de son président, M. Aboudou Assouma. Ainsi, après règlement des cas de contentieux liés à la requête de M. Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo, candidat de la dynamique Mgr Kpodzro et leader du Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD), et suite au contrôle minutieux de l’ensemble des opérations de vote, la Cour constitutionnelle a procédé au redressement des résultats provisoires proclamés, le 23 février dernier, par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
Sans surprise, le candidat Faure Essozimna Gnassingbé du parti Union pour la République (UNIR) sort grand vainqueur de cette élection avec 70,78% des voix sur les 2 486 878 suffrages exprimés.
La Cour constitutionnelle ayant confirmé que M. Faure Essozimna Gnassingbé de l’UNIR a obtenu le plus grand nombre de voix au premier tour de ce scrutin, l’a déclaré élu président de la République. Ce fut, à la grande satisfaction de nombreux militants de ce parti, venus assister à cette ultime délibération, dont le Premier ministre Komi Selom Klassou, la présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Djigbodi Tségan et des membres du gouvernement.
Ainsi, M. Faure Gnassingbé conduira la destinée de la nation togolaise durant les cinq prochaines années. Le chef de l’Etat sortant, réélu dès le 1er tour de ce scrutin avec un taux frisant le plébiscite, réalise ainsi le « coup K.O » que lui avaient prédit ses militants et sympathisants.
M. Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo du Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD), arrive en 2e position de cette élection présidentielle avec 483 926 voix sur les 2 769 287 votants, soit 19,46%. Viennent ensuite, dans l’ordre des scores obtenus, M. Jean-Pierre Fabre de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) avec 116 336 voix, soit 4,68%, M. Tchabouré Gogué de l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI), 59 777 voix, soit 2,40%, Pr Komi Wolou du Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR), 29 791 voix, soit 1,20%, Dr Assiongbon William Georges Kuessan du parti Santé du Peuple, 19 923 voix, soit 0,80%, et Me Mouhamed Traoré Tchassona du Mouvement Citoyen pour la Démocratie et le Développement (MCD), 16 814 voix, soit 0,68%.
A noter que le seul recours de M. Agbéyomé Kodjo demandait à la Cour constitutionnelle d’ordonner l’annulation partielle du scrutin dans les préfectures d’Amou, Wawa, Kpélé, Akébou, Est-Mono, Sotouboua, Blitta, Kpendjal-Ouest, Dankpen, Mô, Tchamba et Tchaoudjo, et sa reprise dans un délai de 60 jours, suivant la date de l’annulation. Dans sa requête, il a évoqué comme anomalies graves, « des bourrages d’urnes, le renvoi de ses délégués des bureaux de vote, l’usage des bulletins pré-votés, la falsification des résultats dans lesdites préfectures ».
Ayant considéré que les pièces du dossier comportant l’ensemble de ces griefs ne sont pas soutenues par des éléments susceptibles d’entraîner l’annulation des suffrages exprimés dans les bureaux de vote identifiés par le requérant, la Cour constitutionnelle a décidé en conséquence que « la requête de M. Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo du MPDD … est rejetée ».
Des représentants de partis politiques, des candidats à l’élection présidentielle du 22 février 2020, des présidents des institutions de la République, membres du corps diplomatique et organisations internationales, ainsi que divers autres invités ont, également, assisté à cette séance solennelle de proclamation.
Il faut signaler aussi qu’aux termes de l’article 104 du Code électoral, « la Cour constitutionnelle proclame solennellement l’ensemble des résultats définitifs des opérations référendaires, des élections présidentielles, législatives et sénatoriales après règlement des cas de contentieux pour lesquels elle a été saisie ».
C’est dans ce cadre réglementaire qu’est intervenue, hier, la présentation des résultats de cette présidentielle du 22 février 2020.
Martial Kokou KATAKA
Quelques réactions à chaud
Le Premier ministre Komi Selom Klassou
« Le Togo fait partie des 12 pays élus au Compact With Africa des G20 sur 54 Etats. Il y a plusieurs indicateurs qui prouvent qu’avec le président Faure Gnassingbé, le Togo va vers son émergence, une émergence qui profite à tous les Togolais et à toutes les Togolaises. Alors ensemble, travaillons pour le maintien de la paix et la sécurité. Ensemble, mobilisons-nous derrière le champion qui vient d’être proclamé par la Cour constitutionnelle.
Le président élu est élu pour tous les Togolais. Rassurez-vous, comme par le passé, le chef de l’Etat a toujours la main tendue. Même ceux qui ont perdu, vous verrez que le président leur fera appel pour qu’ensemble, nous puissions travailler. Ceux qui n’ont pas voté pour lui ne doivent pas s’inquiéter du tout, parce que le chef de l’Etat élu va travailler pour le bien-être de tous les Togolais et de toutes les Togolaises».
Le président de la CENI, M. Tchambakou Ayassor
«Le processus électoral est une dynamique dans laquelle il faut anticiper beaucoup de choses. Nous avons été à l’avant-garde de ce qu’il y avait à faire pour que chacune des étapes soit courue dans les meilleures conditions. Et nous pensons qu’on a pu quand même traverser ces moments, qui pourraient être qualifiés de difficiles, sans trop de problèmes. On a été en mesure de clôturer la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle, à laquelle nous avons assisté et qui déclare le président Faure Essozimna Gnassingbé, vainqueur de ce scrutin.
Le processus électoral implique toute une série d’opérations qu’il fallait accomplir pour arriver à la compilation et à la proclamation des résultats provisoires. C’est pour cette raison d’ailleurs que ces résultats sont dits provisoires, parce que, seule la Cour constitutionnelle a l’autorité pour la proclamation des résultats définitifs. Elle a toute la latitude d’examiner, dans le détail, tout le travail qui est fait par la CENI, par ses démembrements et dans les bureaux de vote pour arriver à vérifier que le travail qui a été effectivement fait, est conforme à ce qui a été déclaré.
Donc, la Cour avait toute autorité à rectifier tout chiffre qui pourrait ne pas correspondre à la réalité du terrain. Et la Cour l’a clairement signifié, en indiquant qu’il y a des endroits, où elle a dû prendre en compte des voix qui n’avaient pas été comptées ou à d’autres endroits où des voix étaient à redresser. Ceci a naturellement conduit aux résultats annoncés. C’est tout à fait conforme au Code électoral et à la mission de la Cour constitutionnelle ». M.K.K
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