
FemSansCancer, une association de lutte contre les cancers du sein et du col de l’utérus et de soutien aux victimes de ces affections, en collaboration avec Leman-Togo, une association de Togolais basés à Genève, en Suisse, a lancé, samedi 4 octobre 2025, à Lomé, un projet de sensibilisation des élèves et commerçantes. Un projet de huit mois qui va s’étendre dans les six régions sanitaires du pays.

Les victimes de cancers et les acteurs de lutte à la rencontre.
Autrefois limitées au mois d’octobre et à quelques régions sanitaires du pays, les activités de sensibilisation au dépistage précoce des cancers du sein et du col de l’utérus de l’association FemSansCancer vont s’étendre, à compter de cette année, à toutes les régions sanitaires du pays.
Cette association, en collaboration avec Leman-Togo, une association de Togolais basés à Genève en Suisse, vient de lancer un projet de sensibilisation de huit mois dans les six régions sanitaires du pays à l’endroit des commerçantes dans les marchés et des élèves dans les lycées. Le projet débutera ses activités dans la région sanitaire du Grand Lomé et les dernières séances de sensibilisation sont réservées pour la région sanitaire des Savanes. Comme toujours, la sensibilisation portera sur l’importance d’une mammographie régulière, tous les deux ans à partir de 40 ans d’âge, l’auto examen des seins, chaque mois, ainsi qu’une observation régulière et attentionnée des seins.
Pour ce qui concerne le cancer du col de l’utérus, la sensibilisation portera sur l’importance de la vaccination contre le papillome humain, l’agent vecteur de cette affection. Des gestes qui permettent un dépistage précoce de ces deux affections et qui garantissent une guérison totale. Le déroulé de ce projet permettra aussi à l’association de débattre des facteurs de risque de ces affections et qui se rapportent à l’obésité, à l’absence d’activités physiques, au tabagisme, à l’alcoolisme et à une mauvaise alimentation.
Pour la présidente de FemSansCancer, Mme Zénabou Moumouni, le seul mois d’octobre retenu par la communauté internationale pour sensibiliser et prévenir ces affections ne suffit pas. La flamme de cette sensibilisation doit être maintenue, plus longtemps, de sorte à démystifier ces pathologies et à mobiliser les communautés, pour le dépistage précoce.
Les soins de santé ne doivent pas être un privilège, mais un droit pour tous
Le président de la Ligue Togolaise contre le Cancer (LTCC), M. Stephan Domefa Awity, renseigne que le thème de la 17e édition d’octobre rose au Togo est : « Accès équitable au dépistage et aux soins : un droit pour toutes les femmes ». Un thème qui rappelle que les soins de santé ne doivent pas être un privilège, mais un droit pour tous. Mais, la jouissance de ces soins est toujours précédée de dépistage. Il salué l’initiative de FemSansCancer qui, selon lui, est porteuse d’espoir et de vie. « Vous inscrivez vos actions dans la droite ligne du combat national que nous menons ensemble contre le cancer. Votre engagement et dévouement montrent que le cancer n’est pas l’affaire d’une seule structure, mais bien une cause nationale qui requiert la participation de tous », a-t-il souligné.
Le coordonnateur national de la Fédération Togolaise des Organisations de Lutte contre les Maladies Non Transmissibles (FETOL MNT), Dr Damien Kouvahey, de son côté, est revenu sur les facteurs de risque des cancers féminins. De l’avis de ce médecin, aussi longtemps que les gens n’abandonneront pas l’alcoolisme, le tabagisme, la vie de sédentarité (manque d’activités physiques). Aussi longtemps qu’ils n’opteront pas pour une alimentation saine, que la petite fille ne sera pas protégée contre les affres du virus du papillome, grâce à la vaccination, le risque de contracter ces cancers féminins demeure grand.
Dr Adissétou Agbo, gynécologue-obstétricienne à l’Hôpital privé ISIS, un établissement de soins de santé partenaire des organisations de la société civile de lutte contre les cancers, a précisé qu’autant l’incidence de ces deux cancers augmente dans les communautés, autant les chercheurs sont à pied d’œuvre pour soulager la peine des victimes. Elle a confié qu’au Togo, ces dernières années, 1.000 cas de cancers féminins sont détectés, chaque année, avec malheureusement 500 décès. La professionnelle de la santé lie ces nombreux cas de décès à un dépistage tardif où aucune chance de guérison n’est plus possible.
Portée sur les fonts baptismaux, en décembre 2017, pour apporter sa pierre à la lutte contre les cancers du sein et du col de l’utérus au Togo, l’association FemSansCancer se compose de femmes ayant souffert de l’une de ces affections et de femmes engagées pour les prévenir. L’association a axé sa lutte autour de trois volets : la sensibilisation, l’assistance psychologique aux victimes et la démystification de ces affections.
La communauté internationale a dédié le mois d’octobre à la lutte contre le cancer du sein. Au cours de ce mois, des organisations de la société civile (OSC) mettent un accent particulier sur la prévention et le dépistage précoce, en vue d’une guérison totale à l’issue de la prise en charge médicale. Françoise AOUI
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