Samedi dernier, le 25 mai 2024, des pluies diluviennes et abondantes, accompagnées de vents violents se sont abattues sur le pays, notamment sur Lomé la capitale, causant des inondations dans certains quartiers avec des dégâts. Du côté du gouvernement, la mobilisation se poursuit en faveur des populations victimes, avec le lancement d’un numéro vert, le 170, destiné à alerter gratuitement et à diriger les services de secours vers les zones sinistrées. Sur les médias de la place, l’Agence Nationale de la Protection Civile (ANPC) se fait le devoir d’expliquer le phénomène des inondations, ainsi que des mesures de prévention et d’alerte à prendre pour minimiser les risques et impacts.
Une visite de terrain pour constater les dégâts des inondations
Au lendemain des pluies diluviennes qui se sont abattues sur Lomé, la capitale togolaise, le ministre en charge de la Protection civile, Col. Calixte Madjoulba, s’est rendu sur le terrain pour constater la situation, évaluer l’ampleur des dégâts et coordonner les mesures d’urgence nécessaires. Selon les constats, beaucoup de localités et bassins de retenue d’eau présentent une situation inquiétante. Des marchés, écoles et maisons ont été inondés. Au total, 367 ménages ont été touchés, faisant plus de 2000 sinistrés dans les communes Golfe 1, 5, 6, 7, Agoè-Nyivé 1 et 4 dans le Grand-Lomé. Des dispositions pratiques de prévention et d’alerte sont prises pour maîtriser, un tant soit peu, la situation dans le futur.
Une maison écroulée par les pluies diluviennes
Selon les explications du directeur de la Prévention, de la Coopération et des Affaires humanitaires de l’ANPC, Dr Nelson Akibodé, la saison pluvieuse actuelle, caractérisée par des pluies abondantes ou diluviennes, n’est pas propre au Togo. C’est pratiquement toute la sous-région qui subit actuellement cette situation, prouvée par les consultations autour de la Convention 4 des Nations Unies sur les changements climatiques. Selon ces études, note-t-il, il a été relevé que le Togo va être exposé aux aléas d’inondation, particulièrement les deux régions extrêmes, c’est-à-dire, celles des Savanes et de la Maritime, qui sont plus affectées par ces aléas. Suivant les données des prévisions météorologiques, ces pluies vont aller de normal à excédentaire. Cela veut dire que des moments vont arriver où on va enregistrer des pluies diluviennes encore beaucoup plus abondantes. C’est dire que les mois de mai, juin et juillet seront des mois d’intenses pluies dans ces zones, surtout la partie méridionale. Le mois d’août va être un mois ralenti dans les pluies, mais elles vont reprendre de plus belle à la petite saison pluvieuse, septembre-octobre, qui souvent, sont encore des mois critiques par rapport aux pluies.
Minimiser les risques d’inondation
Face à ces réalités, l’Agence Nationale de la Protection Civile (ANPC) appelle à être à l’écoute des prévisions météorologiques quotidiennes, des alertes et consignes sur les médias, à surveiller le niveau d’eau des balises communautaires. En cas de montée inquiétante, informer immédiatement les autorités locales, les communautés voisines et les structures de secours. Il faut éviter les pratiques culturelles sur les berges et lits des cours d’eau, éviter toutes activités : lessive, vaisselle, nage, nautique, plongée, pêche, traversée, cérémonie et rituel dans les zones à risque, en période de débordement ou de crue.
Pour Dr Akibodé, tout doit commencer, en amont, par la connaissance du cadre de vie. Il faut chercher à savoir si la zone d’habitation est proche d’un cours d’eau ou d’une zone de rétention d’eau. Après cela, il faut vraiment apprendre de l’aléa auquel on est exposé. Une fois qu’on a une idée sur cet aléa, on prend des dispositions. « En principe, pour acquérir une parcelle qui doit servir d’habitation, il est très important de se renseigner, d’avoir suffisamment d’informations. Et pour ça, je crois que le gouvernement a mis en place des structures qui s’occupent. Il y a le ministère en charge des domaines et du cadastre ; et plein d’autres structures existent pour nous accompagner dans le choix, le site de la parcelle que nous voulons habiter ou construire notre habitation. Et donc, on ne se lève pas comme ça, à l’improviste, pour aller acquérir une parcelle et construire, peut-être à la chasse et au moment des saisons sèches…. On ne doit pas aller habiter les zones de dépression. L’Agence nationale de protection travaille avec les différents acteurs concernés, pour la sensibilisation à l’effet d’amener les populations, les communautés à prendre conscience de leur situation vis-à-vis de tel ou tel aléa, afin qu’elles sachent les dispositions qu’elles doivent prendre ou respecter. La question d’inondation n’est pas une simple affaire d’aménagement de retenues d’eau. Ces bassins ne sont qu’un vase communiquant, pour permettre, lorsque l’un est trop rempli, qu’il déverse dans un autre », a-t-il fait savoir.
Vincent K. HOEDANOU
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