Sécurité

Mois de l’amnistie de l’Union Africaine au Togo : 1507 armes légères incinérées pour préserver la sécurité et la paix

Le directeur de l'UNREC met le feu au lot d'armes collecté
Mois de l’amnistie de l’Union Africaine au Togo : 1507 armes légères incinérées pour préserver la sécurité et la paix

La Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération, la circulation et le trafic illicites des Armes Légères et de petit calibre (CNLPAL) a organisé, 4 octobre 2022, au champ de tirs d’Agoè-Nyivé, une cérémonie de destruction de 1507 armes, dont la plupart sont de fabrication artisanale. Elles ont été rendues, volontairement, par des citoyens togolais ou saisies par les Forces de Défense et de Sécurité du pays, dans le cadre du projet « Faire taire les armes » de l’Union Africaine (UA). Cette activité, qui boucle ainsi l’édition 2022 du mois de l’amnistie au Togo, a mobilisé diverses personnalités, administratives, traditionnelles et locales.

Lancé en 2017 par l’Union Africaine (UA), le mois de l’amnistie est célébré depuis lors, chaque année, par tous les Etats. Au Togo, cette célébration a reçu l’appui technique et financier des Nations Unies, de l’UA et du Centre régional sur les armes légères, basé à Nairobi (Kenya), à travers le projet « Faire taire les armes » de l’UA. Au plan national, les activités ont débuté, le 7 septembre dernier, après le lancement officiel, deux jours plus tôt.

En effet, l’opération de destruction de ces armes légères menée, hier sur le site du champ de tirs, dans la préfecture d’Agoè-Nyivé, a bouclé les activités consacrées à ce mois de l’amnistie au Togo, au niveau opérationnel. Le dernier acte a été matérialisé, notamment, par la mise à feu de 1507 armes, constituées essentiellement de fusils de chasse, de pistolets artisanaux ou automatiques, qui ont été remis volontairement par des citoyens togolais ou saisies par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) du pays, dans le cadre de ce projet.

Au-delà, a renseigné M. Jonas Mazah Paka, secrétaire permanent de la Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération, la circulation et le trafic illicites des Armes Légères et de petit calibre (CNLPAL), il y a eu d’autres activités. A cet effet, il a fait cas d’ateliers de renforcement des capacités des acteurs impliqués, tels que les FDS, les chefs traditionnels et religieux, les groupes de femmes et de jeunes membres d’associations de la société civile, qui se sont déroulés à Sokodé, Kara et Dapaong. « Il y a aussi une autre opération qui sera chargée de l’évaluation, pour voir si les conditions de mise en œuvre du projet sont respectées, si le Togo a respecté la feuille de route assignée par les partenaires financiers. Et cela va porter sur la perception ou l’impact du phénomène des armes sur notre territoire, en termes de sécurité collective, mais aussi de police de proximité », a-t-il souligné.

« Chaque fois qu’une arme est retirée, ce sont des vies potentiellement sauvées »

A entendre parler le vice-président de la CNLPAL, M. Bouraïma Inoussa, la destruction des armes est une prescription des différents instruments internationaux en la matière. Il a cité notamment le Programme d’Action des Nations Unies visant à prévenir, combattre et éliminer le commerce des armes légères et de petit calibre sous tous ses aspects, la Convention de la CEDEAO sur les armes légères et de petit calibre, leurs munitions et matériels connexes et, bien évidemment, le présent projet « Faire taire les armes » de l’UA. Aussi, a-t-il révélé que cette destruction revêt plusieurs avantages, citant, entre autres, le rétablissement de la paix dans les zones post-conflits, le maintien et la consolidation de la sécurité humaine dans les pays en état de paix, le meilleur contrôle des stocks d’armes appartenant aux Etats, la réduction du risque de vols d’armes au niveau des stocks légaux.

Selon le constat fait par le préfet d’Agoè-Nyivé, Col. Hodabalo Awaté, « la prolifération de ces armes et leur utilisation dans des conditions non règlementaires et illicites compromettent dangereusement les efforts visant à créer des nations apaisées et une Afrique exempte de conflits, une Afrique développée, intégrée et prospère, telle qu’envisagée dans l’agenda 2063 de l’UA ».

Le directeur du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC), M. Anselme Yabouri, a évoqué un bilan positif de la mise en œuvre de ce projet. « Chaque fois qu’une arme est retirée, ce sont des vies qui sont potentiellement sauvées. Donc, depuis que l’UA a institué le mois de l’amnistie, l’opération de destruction a été menée plusieurs fois dans plusieurs Etats africains, chaque année, ce qui a permis la collecte de dizaines de milliers d’armes, et certaines ont été détruites à l’occasion de cérémonies symboliques, comme celle d’hier, qui s’est passée dans toute la région africaine », a-t-il indiqué. Dans ce sens, il a relevé la nécessité de continuer cette opération et de renforcer ses acquis positifs. « En termes de portée, c’est également l’occasion de procéder à la sensibilisation de l’opinion publique, tant au niveau national que continental, sur l’importance de mettre un terme à cette circulation illicite des armes », a-t-il convenu.

Martial Kokou KATAKA

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