Un atelier de formation portant sur le conseil-dépistage du VIH/SIDA réunit, à l’Ecole du Service de Santé des Armées de Lomé (ESSAL), une trentaine de prestataires de soins de santé des Forces Armées Togolaises (FAT). Au terme des travaux, les participants devront, entre autres, pouvoir maîtriser les techniques efficaces de conduite de dépistage et de conseil, afin de contribuer à réduire les risques de contamination du VIH.
Cette formation sur le conseil et dépistage du VIH/SIDA est une initiative du ministère en charge de Défense nationale, organisée avec l’appui financier de l’ambassade des Etats Unis, à travers le Programme de prévention du VIH/SIDA du Département de la Défense de son pays. Pendant cinq jours, les participants vont examiner les politiques, programmes et protocoles de dépistage du VIH et de conseil en vigueur au Togo ainsi que les objectifs de lutte contre l’épidémie de l’ONUSIDA. Il s’agit aussi de leur apprendre la conduite des techniques de soutien émotionnel personnel, dans le contexte de la stigmatisation et de la discrimination, tout en leur permettant de savoir davantage sur l’algorithme de dépistage de la maladie au Togo, sur les tests admis, leur sensibilité et spécificité. Les parties prenantes seront également outillées, pour savoir comment intégrer l’assurance qualité dans le processus de dépistage de cette maladie et comment élaborer une stratégie afin de faciliter l’aiguillage à 100% des cas positifs vers le traitement antirétroviral.
En ouvrant les travaux, au nom de son supérieur hiérarchique, le chef d’Etat-major général adjoint des FAT, général de brigade Komlan Adjitowou, a salué la vitalité des relations de partenariat entre les armées américaine et togolaise, qui s’est matérialisée à travers plusieurs actions, dont cette formation. Selon lui, le SIDA est un problème majeur de santé publique, aux plans mondial et national, tout particulièrement, au sein des forces de défense et de sécurité, en raison de la forte morbidité et de la mortalité qui y sont associées. Il a évoqué les résultats d’une enquête épidémiologique, menée en 2014 sur séroprévalence et les comportements à risque. La prévalence est estimée à 3,8%, au sein des FAT. De l’avis du général Adjitowou, ce taux constitue une baisse de 4%, par rapport à 2009, mais demeure plus élevé, par rapport à la prévalence de 2,5%, sur le plan national. « Cette prévalence élevée au sein des FAT constitue une menace et pourrait, si nous n’y prenons garde, porter atteinte à la capacité opérationnelle de notre institution, dans sa mission de défense de l’intégrité territoriale et de protection des personnes et de leurs biens », a-t’il prévenu. De ce fait, la présente formation vient à point nommé « renforcer nos stratégies d’action en matière de prévention du VIH », permettant ainsi d’assurer une meilleure prise en charge des personnels des FAT vivant avec la maladie, ainsi que de la population civile, qui constitue 80% des bénéficiaires de soins des services de santé des forces armées togolaises.
L’ambassadeur des Etats Unis, David Gilmour, pour sa part, a rappelé que le programme de prévention du VIH/SIDA de son pays a soutenu activement les efforts des FAT, au cours des dix dernières années, pour prévenir et gérer les cas de cette pandémie, avec comme « objectif commun de parvenir à une génération sans VIH, d’ici 2030 ». Selon lui, avec ce programme, il y a eu, l’année dernière, plus de 600.000 préservatifs distribués, 8.000 tests VIH réalisés, 1.500 soins médicaux et plus de 1.400 personnes mises sous le traitement antirétroviral. De plus, le programme de prévention de la transmission de la mère à l’enfant a fourni des soins à 200 femmes enceintes séropositives. Pour lui, c’est « un record de succès », mais il faut continuer les efforts, afin d’administrer des services de conseil et de dépistage, pour mieux faire face aux différents défis liés à la maladie.
Bernardin ADJOSSE
RSS