Lomé, la capitale togolaise, abrite une réunion de planification du déploiement des forces aux frontières du Burkina-Faso, un pays menacé par des actes terroristes, avec des conséquences socioéconomiques sur les Etats riverains. Cette rencontre constitue aussi un cadre d’évaluation des opérations « Koudanlgou ». Opérations qui ont permis un déploiement simultané des forces aux frontières, pour stopper l’avancée des djihadistes et aider ce pays à contenir la menace.
Cette réunion de planification du déploiement des forces aux frontières a été ouverte par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Gal. Damehame Yark. Des experts et chefs d’opération des forces de sécurité et de défense du Bénin, du Burkina-Faso, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Mali, du Niger et du Togo prennent part à cette réunion. Elle s’inscrit dans le cadre de l’Initiative d’Accra, mise en place par les Chefs d’Etat, en vue de la recherche d’une synergie d’actions, au niveau régional, pour lutter efficacement contre le fléau du terrorisme.
En effet, le 22 février dernier, les Chefs d’Etat se sont retrouvés à Accra, en vue d’examiner la situation sécuritaire dans la sous région, notamment la menace terroriste au Burkina-Faso et ses conséquences sur les pays voisins. Suite à cette rencontre de haut niveau, certaines mesures de lutte contre ce fléau ont été prises, dont le déploiement simultané des forces aux frontières pour arrêter l’avancée des djihadistes dans « le pays des hommes intègres ». Le processus, depuis lors, est enclenché, pour traduire dans les faits cette décision des Chefs d’Etat. Ainsi, lors d’une réunion des chefs des services de renseignement et de sécurité, tenue les 27 et 28 mars dernier à Ouagadougou, les participants avaient convenu de se retrouver à Lomé. Ceci, pour planifier ce déploiement des forces aux frontières et évaluer les opérations « Koudanlgou » qui sont des mesures d’urgence de déploiement simultané, entreprises dans le cadre de l’initiative d’Accra. Les participants à Lomé vont donc faire le point du déploiement aux frontières de chaque pays et jauger le nouveau atteint. Ceci, afin de faire des recommandations allant dans le sens de la recherche de l’efficacité en matière de mobilisation des efforts de lutte.
Selon le ministre Yark, la rencontre de Lomé permettra à cette Initiative de renforcer la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent par l’échange direct, en temps réel, de renseignements, concernant les groupes actifs, les interpellations, l’armement et autres matériels servant d’actes terroristes, mais aussi concernant les enquêtes menées à ce sujet
Le ministre a rappelé l’engagement du Togo dans cette lutte, à travers le déploiement de ses forces à la frontière avec le Burkina-Faso. Cela a permis d’opérer plus d’une quarantaine d’interpellations, dont une vingtaine recherchées par le Burkina. Un exemple parmi tant d’autres qui « montre l’importance et la nécessité de ce dispositif », de l’avis du Gal. Yark. Il a émis le vœu de voir, pendant les deux jours de travaux, les échanges aboutir à des résultats concrets qui seront soumis, en mai prochain à Abidjan en Cote d’Ivoire, à la réunion des ministres. « Cela suppose donc que vous aurez à proposer des mesures concrètes à prendre pour rendre effectif le déploiement des forces aux frontières, avec un agenda bien défini ainsi que l’élaboration d’un ordre d’opération pour la conduite de « Koudanlgou III », tel qu’il été décidé par la réunion des ministres à Cotonou, pour venir en appui au dispositif des forces armées.
A cet égard, le chef de la délégation togolaise, directeur de l’Agence Nationale de Renseignement, Lt-Col Aklesso Tchakpélé, a rappelé les conclusions des différentes rencontres d’avant Lomé. A ses dires, il est apparu que la lutte contre le terrorisme « ne peut se mener sans l’appui de nos forces armées qui sont garantes de l’intégrité territoriale et contribuent, dans une large mesure, à la sécurité de nos frontières respectives ». Il a souligné la nécessité d’une dynamique unitaire dans cette lutte.
Bernardin ADJOSSE
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