Le gouvernement, par le biais du ministère en charge de la Santé, organise, du 24 au 30 novembre, une campagne nationale intégrée de vaccination contre la rougeole et la rubéole. Elle sera combinée à la supplémentation en vitamine A et au déparasitage à l’Albendazole. L’information a été donnée, hier à Lomé, lors d’une conférence de presse. Cette campagne concerne les enfants de 6 mois à 9 ans, soit 2 271 000 enfants, ainsi que ceux de 0 à 5 mois qui sont en retard pour leur vaccination de routine. Elle vise à réduire à 90% les cas et les décès liés à ces maladies.
Les partcipants à conférence de presse.
Malgré les efforts du gouvernement et de ses partenaires pour éradiquer la rougeole et la rubéole, le Togo continue de noter la recrudescence des cas, ces dernières années. Pour inverser cette tendance et arriver à couvrir au moins 95% de la cible, le pays organise, du 24 au 30 novembre, une campagne nationale intégrée de vaccination contre ces deux maladies, couplée à la supplémentation en vitamine A, au déparasitage à l’Albendazole et au grand rattrapage vaccinal. L’information a été donnée, hier au cours d’une conférence de presse organisée par le ministère en charge de la Santé. Cette opération d’envergure vise à protéger tous les enfants de 0 à 9 ans contre ces deux menaces hautement contagieuses, tout en renforçant leur immunité face à d’autres affections courantes.
De l’avis des organisateurs, les enfants de 9 mois à 9 ans vont recevoir une administration du vaccin RR contre la rougeole et rubéole, ceux de 6 à 59 mois, la vitamine A. Quant aux enfants de 12 à 59 mois, il leur sera administré l’Albendazole et bénéficieront du rattrapage vaccinal. De même, les nourrissons de 0 à 11 mois et femmes enceintes auront la vaccination de routine. Ces vaccinations vont se faire dans les formations sanitaires, dans les établissements scolaires et communautés situées entre 5 et 15 Km des formations sanitaires. A travers cette campagne, le pays veut éliminer la rougeole, la rubéole et le syndrome de rubéole congénitale, réduire la morbidité et la mortalité liées à la carence en vitamine A et aux helminthiases. Il est aussi question de couvrir au moins 95% de la population cible, par intervention, d’informer au moins 95% des parents et tuteurs sur la campagne RR et assurer une prise en charge adéquate de 100% des cas.
Vision « zéro rougeole, zéro rubéole » à l’horizon 2030
De l’avis de la directrice générale des Etudes, de la planification et de l’information sanitaire, Mme Yawa Djatougbé Apetsianyi, grâce aux efforts du gouvernement et des partenaires, le Togo, depuis 2001, a réussi à réduire de plus de 90% les cas et les décès liés à ces maladies. Malheureusement, ces dernières années, le pays observe une recrudescence de cas. Par exemple,cette année, sur 1206 cas suspects, 511 ont été confirmés à la rougeole et 12 à la rubéole. Pour elle, ces chiffres démontrent que des poches d’enfants non protégés subsistent, principalement dans les zones à faible couverture vaccinale. Raison pour laquelle, le gouvernement a jugé important de mener cette campagne, avant la période épidémique qui commence, en décembre. Elle constitue, non seulement une opération de santé publique majeure pour le pays, mais marque également une nouvelle étape pour la vision « zéro rougeole, zéro rubéole » à l’horizon 2030 et va contribuer à renforcer la santé, la nutrition et l’immunité des enfants. Mme Apetsianyi a encouragé toute la population à se mobiliser pour la réussite de l’opération.
De son côté, le représentant de l’OMS, Dr Joël Anani, a rappelé que, depuis 2024, le Togo fait face à une épidémie persistante de rougeole. La rubéole, bien que moins fréquente, reste aussi une menace sérieuse, notamment pour les femmes enceintes et les nouveau-nés. Car elle peut entraîner des malformations congénitales irréversibles. Entre 2000 et 2013, la vaccination avait permis d’éviter 15,6 millions de décès dans le monde. Malgré ces progrès, a-t-il indiqué, la rougeole reste l’une des maladies de prévention vaccinale les plus meurtrières chez les enfants. Ces chiffres montrent clairement que, sans la couverture vaccinale élevée et continue, les acquis peuvent être rapidement perdus. M. Anani a réitéré la disponibilité de l’OMS et d’autres partenaires à soutenir les actions du pays, pour l’éradication de ces maladies. La campagne a reçu l’appui financier de l’OMS, de l’Alliance pour la Vaccination (GAVI) et de l’UNICEF.
Clémentine PANASSA
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