Les experts en charge de la sécurité et des frontières des pays du Conseil de l’Entente tiennent, ce mercredi 22 novembre, à Lomé, leur 2e réunion annuelle sur la lutte contre la cybercriminalité dans leur espace. Cette rencontre, préparatoire de la réunion des ministres, qui se tiendra vendredi 24 novembre, est un cadre de partage d’expériences sur la gouvernance sécuritaire, visant à dupliquer les bonnes pratiques en la matière, en prenant référence sur l’expérience ivoirienne. L’idée est de développer des stratégies pour mieux coopérer dans la lutte.
Cette réunion des experts en charge de la sécurité et des frontières vise à faire des propositions idoines à soumettre à la réunion des ministres, qui va se tenir demain, vendredi. Ceci, afin de prendre des mesures efficaces pour lutter contre les fléaux de la cybercriminalité dans les pays du Conseil de l’Entente. De l’avis des experts, la cybercriminalité menace la paix et la stabilité dans l’espace Entente. A cet égard, la première réunion, tenue l’année dernière à Lomé, avait formulé des recommandations visant à lutter contre ce phénomène criminel. Il s’agit, à présent, d’évaluer la mise en œuvre de ces recommandations relatives à la gestion des frontières et à la situation globale de la sécurité dans les cinq pays de l’Entente : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Niger et Togo.
En ouvrant les travaux, le directeur général de la Police Nationale, Commissaire divisionnaire de Police, Têko Koudowouvo, a fait savoir que le phénomène de la cybercriminalité est sans cesse grandissant dans l’espace Entente. Il est favorisé par l’essor des nouvelles technologies et la promotion de l’économie numérique. L’on note aussi que la montée du terrorisme et de toutes les autres formes de la criminalité transfrontalière organisée a un lien étroit avec la cybercriminalité et pose les défis sécuritaires de taille dans la région.
Selon le Commissionnaire Têko, « le visage de la cybercriminalité au Togo est dominé par les arnaques, dont les victimes sont soigneusement sélectionnées par les auteurs ou prises par un malheureux concours de circonstances. Arnaques au love tchat, aux œufs de perroquets, aux noix d’argan, aux aloès verra, ou sève de moringa… Arnaques aux envois de conteneurs, à l’héritage ou au maraboutage, ou encore chantages à la vidéo, telles sont les formes les plus courantes, mais surtout, les plus ravageuses qu’emploient les cybers délinquants pour atteindre leurs victimes ». Il a fait remarquer que la cybercriminalité est similaire dans tous les pays de l’Entente, du fait des réalités socio-culturelles qui leur sont voisines. De ce fait, la lutte contre ce crime doit s’inscrire dans une dynamique axée sur la coopération, la synergie d’action, le partage d’expériences…
C’est dans ce sens que le cas de la Côte d’Ivoire est pris en exemple dans les présents débats. Parce que « ce pays a brillamment su mettre en place des institutions et un mécanisme efficace, à l’instar de sa plateforme de lutte contre la cybercriminalité », a-t-il fait valoir. Il s’agira de s’inspirer de ce cas ivoirien, pour concevoir des projets visant à dupliquer les bonnes pratiques dans les autres pays.
De l’avis du secrétaire exécutif du Conseil de Entente, M. Patrice Kouamé, c’est ce qui justifie le choix de la thématique de cette réunion : « le lutte contre la cybercriminalité dans les Etats de l’espace Entente : l’expérience ivoirienne ».
Bernardin ADJOSSE
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