Déterminés à hisser l’université de Lomé au niveau des normes et standards internationaux, pour en faire un véritable temple de savoir de référence dans la sous-région, les dirigeants de cette Institution académique, avec l’appui de l’Etat, se sont engagés, ces dernières années, dans des réformes, à travers la mise en œuvre de diverses initiatives, contenues dans un Plan directeur de développement adopté en juillet 2017. Ces réformes, qui touchent, tant les infrastructures que le domaine pédagogique, font de cette université une vitrine. Le cadre de travail très attrayant aujourd’hui, frappe le regard de tout passant. Des regards croisés sur ces réformes et activités permettent de mieux apprécier les mutations qualitatives et quantitatives subie par l’UL, grâce à une vision éclairée de ses nouveaux dirigeants, depuis ces trois dernières années.
Pour quelqu’un qui connaissait l’Université de Lomé(UL), un tour dans ce temple de savoir, réserve aujourd’hui une image agréable, au regard des changements opérés, en deux ans, sous la direction de son président actuel, Pr. Dodzi Komla Kokoroko. L’ambitieux chantier de modernisation, voulu par l’équipe dirigeante, pour hisser l’UL au niveau des normes et standards internationaux, se précise dans les faits, chaque jour qui passe, afin que les étudiants et l’ensemble du personnel travaillent dans un cadre confortable, susceptible d’impacter qualitativement sur leurs prestations. Ces faits se réalisent sur la base d’un plan directeur de développement adopté le 26 juillet 2017. Pour les autorités universitaires, «les grandes exigences portent les grandes réussites, mais exiger sans planifier n’est que ruine du développement». A cet égard, le plan directeur a programmé des activités sur divers axes, consistant à maitriser le développement spatial de l’Université et à offrir une formation diversifiée, adéquate et attractive. Il s’agit aussi de rechercher la qualité de la formation, en réponse aux enjeux socio-économiques, tout en aménageant, au mieux, le cadre de l’institution, pour une vie universitaire épanouie. Le plan a également pris en compte la matérialisation du service à la communauté ainsi que la gouvernance institutionnelle moderne et efficace de l’université.
Les résultats de mise en œuvre
Selon un document synthétisant l’ensemble des réformes, la mise en œuvre de ce plan a permis une transformation de l’Université de Lomé, à travers des réalisations majeures au service de la communauté universitaire. Ces réalisations concernent le réaménagement des infrastructures, réseaux et espaces. En effet, face à la double usure du temps et de l’usage, la situation infrastructurelle de l’Université de Lomé s’est avérée critique. Aussi, la nouvelle équipe dirigeante a-t-elle mis au cœur de l’agenda la rénovation et la construction de nouvelles infrastructures modernes, sachant que «quand le béton va, tout va». S’inscrivant dans un esprit de rénovation, d’innovation et de sécurisation, ces réalisations, sont, entre autres, la réfection de tous les amphis, salles de cours et bâtiments administratifs : badigeonnage systématique, carrelage et réfection/réparation des sièges. Mention est faite à la mise en place d’un système de sonorisation dans les amphithéâtres, permettant le déroulement des enseignements dans de bonnes conditions d’écoute. La rénovation du restaurant universitaire, dans un cadre plus attrayant et sain, la reprise des travaux du siège de la nouvelle présidence de l’Université, dont la livraison est prévue pour le 1er juillet 2018, la poursuite et l’achèvement, en octobre 2018, du second amphi de 1500 places et le démarrage de la rénovation de l’emblématique Cité A, logement des étudiants, sont également à l’agenda des réalisations touchant les infrastructures.
Faire face aux défis sécuritaires.
Pour relever les défis sécuritaires et sanitaires, plusieurs travaux ont été réalisés. Il s’agit de l’achèvement de la clôture du domaine universitaire, sur 3000 mètres linéaires, afin d’offrir un cadre sécurisé à la communauté universitaire. Il y a aussi la pose des grilles de sécurité aux entrées principales des facultés, écoles, instituts et services centraux, la formation et l’équipement du COPUL, aux fins de sécuriser les biens et les personnes au sein de l’Université, la construction de deux guérites de sécurité aux entrées sud et ouest du campus, sans oublier la mise en place d’un système de gestion et de traitement des ordures.
Divers travaux d’innovations, ont été, par ailleurs, effectués, portant sur la pose de la première pierre de la Maison de l’Étudiant, la pose de plus de 900 bancs et tables reposoirs en béton armé pour la communauté estudiantine, la construction de trois nouvelles agoras de 312 places chacune et le bitumage de routes au campus Nord et Sud. L’aménagement des pistes et le désherbage de toute la surface du domaine universitaire, le lancement de deux blocs sanitaires modernes, répondant aux normes internationales, incluant l’accès aux personnes à motricité réduite, figurent aussi parmi les innovations à l’actif du Pr. KOKOROKO.
Il s’agit là de tant d’efforts consentis dans l’intérêt, en premier lieu, de l’étudiant, mais beaucoup reste encore à faire pour hisser l’UL au niveau des meilleures références.
Redynamiser la vie universitaire
La vie étudiante est au cœur de l’agenda universitaire. A cet égard, les autorités universitaires ont construit un paradigme autour de la responsabilisation des étudiants et l’appropriation de l’espace universitaire dans une vie de campus. Elles estiment qu’en contribuant au développement de leur université, les étudiants deviennent acteurs de la société à part entière. C’est pourquoi la présidence de l’Université a œuvré à la mise en place d’un cadre favorable à l’implication responsable des étudiants dans la construction de leur avenir. Pour y parvenir, des actions clés ont été menées dans le but de permettre le plein épanouissement des étudiants. Parmi ces actions qui saisissent la vie universitaire, l’on peut citer : la création d’un Cadre Permanent d’Échange Universitaire (CPEU-UL), la connectivité gratuite à l’internet haut débit sur le campus, la mise en place d’une Commission d’évaluation du LMD et d’une commission de réflexion sur l’institution d’une assurance obligatoire pour les étudiants. On ne peut passer sous silence la mise à disposition, sur le budget 2018, d’un fonds spécial pour soutenir les actions des associations et mouvements d’étudiants agréés et du collège des délégués généraux de l’Université, l’instauration d’un bilan médical obligatoire pour les étudiants, le renouvellement du matériel roulant de certaines facultés, directions et services centraux, ainsi que l’équipement du Centre des œuvres Universitaires de Lomé en lots de médicaments.
Moderniser la gouvernance des filières et parcours de formation
Selon la présidence de l’UL, la modernisation des offres de formation de l’UL est déjà effective dans les grades de Licence et de Masters. Un travail de remise au centre des besoins du pays a été effectué, mettant tous les parcours en phase avec des besoins déterminés sur le marché du travail. Le processus d’accréditation d’un parcours est désormais complètement défini, lequel introduit la notion de renouvellement d’accréditation, permettant une réadaptation constante aux besoins et un réexamen des curricula au besoin. Ce système, en pleine réflexion, assurera l’excellence des curricula déjà jaugés à l’aune de l’assurance qualité, expliquent les autorités de l’UL. La mise en place des curricula modernes demande, entre autres, une participation des professionnels des métiers. A cet égard, ces derniers sont désormais partie prenante des équipes d’animation pédagogique, aussi bien dans l’enseignement que dans l’encadrement des parcours professionnels.
Par ailleurs, la formation des docteurs constitue l’une des priorités pour l’UL, qui entend fournir un enseignement de qualité. Dans ce sens, la réflexion sur les écoles doctorales et sur leur mise en place est à sa phase ultime de rédaction des textes.
Sur d’autres volets, l’on retient que la modernisation des canaux pédagogiques a partie liée avec la maîtrise des NTIC. L’UL a ainsi mis en place un réseau associatif : Réseau Social et Collaboratif de l’UL (RESCOUL). C’est un réseau social propriétaire à l’usage de l’UL, qui permet une triple utilisation administrative, pédagogique et culturelle. Pour parvenir aux meilleurs résultats, les autorités universitaires ont œuvré à l’installation en cours d’une Radio-École à l’ISICA-UL, à la stabilisation des Unités d’Enseignement (UE), à la création de commissions pédagogiques dans les départements et filières des Facultés, Écoles et Instituts. Elles ont aussi travaillé à la création de la Commission scientifique et pédagogique des facultés, écoles et instituts, à la définition du cadre de police des examens, à la définition d’une procédure disciplinaire (aussi bien pour les étudiants que pour le personnel enseignant, administratif et technique), tout en s’impliquant dans l’équipement de la Bibliothèque Universitaire et de certains laboratoires.
D’autre part, un accent particulier a été mis sur la déontologie, l’éthique et la morale, concrétisé, entre autres actions, par l’interdiction, aux enseignants titulaires de chaire, des répétitions ou travaux dirigés payants ainsi que l’interdiction de la vente des supports de cours, Travaux Dirigés(TD) et Travaux Pratiques(TP).
Recherche universitaire dans une dynamique d’excellence
Pour les nouveaux dirigeants de l’UL, qu’elle soit fondamentale, appliquée ou technologique, la recherche est le socle de l’université. Aussi, les priorités des réformes impulsées sont-elles focalisées sur le renforcement de l’excellence et de l’innovation de la recherche universitaire. L’UL, qui se veut une université pluridisciplinaire et tournée vers l’interdisciplinarité, s’inscrit ainsi dans une dynamique d’excellence de sa recherche, avec la volonté d’accompagner l’émergence de nouveaux projets et d’explorer de nouveaux champs de recherche pour répondre aux enjeux de demain. Les actions engagées dans ce sens devront permettre la création des pôles scientifiques au service de l’émergence de la communauté scientifique. Consciente de ce défi, l’institution a signé plusieurs actes pour recadrer et orienter le domaine.
Ces réformes, relatives au développement de la recherche universitaire, jettent une lumière crue sur les insuffisances en termes de ressources propres de l’Université de Lomé. Une première piste a été explorée dans ce sens. Elle a consisté au réajustement des frais de formation en Master, au Doctorat et au Diplôme d’Études Spécialisées (DES), afin d’offrir une formation de qualité adaptée aux besoins et aux exigences du monde de l’emploi. Cela se comprend, quand on sait qu’une formation de qualité nécessite un investissement pour l’équipement et la documentation des laboratoires de recherche. L’Université de Lomé ne sous-estime pas, non plus, l’apprentissage de recherche adéquate de financements complémentaires compétitifs. En ce sens, elle a créé, par arrêté n° 023/UL/P/SG/2017 du 03 avril 2017, « le Groupe de Recherche de Financements (GRF) ». Dans tous les cas, le travail se poursuit, afin de trouver des pistes d’amélioration des possibilités d’autofinancement de l’Université.
Développer son expertise pour mobiliser les ressources financières
L’un des objectifs des réformes entreprises dans l’UL vise à replacer l’université au cœur de son environnement socio-économique, en valorisant l’expertise universitaire en matière de mobilisation des ressources financières. Pour développer les outils y afférents, l’UL s’est engagée dans la signature de plusieurs conventions de partenariats avec des institutions, des entreprises et associations professionnelles intervenant dans différents secteurs. L’objectif visé est de renforcer sa visibilité institutionnelle, ses capacités opérationnelles et d’améliorer son efficacité externe. A cet effet, la dynamique de ces nouvelles conventions est résolument tournée vers les défis de l’heure, avec l’inclusion d’un suivi-évaluation des partenariats, afin de ne pas en faire des lettre-mortes. De l’avis des responsables universitaires, cette, stratégie a le mérite d’offrir aux étudiants des formations en alternance et d’accroître ainsi leurs chances d’insertion professionnelle. Ces partenariats, richement diversifiés et intelligents, permettent à l’UL d’améliorer ses capacités de recherche, de professionnaliser ses filières, d’accroitre ses ressources propres et de mieux se projeter dans son environnement. Du reste, il a, été créé, pour le compte de l’UL, la Cellule d’Appui à la Mobilité, en abrégé CAM-UL.
Cette dernière exerce, en étroite collaboration avec les partenaires de l’Université de Lomé répertoriés à la Direction de l’Information, des Relations extérieures et de la Coopération (DIRECOOP). L’université compte inscrire par la suite, la confiance de ces partenaires dans des formations ponctuelles et adaptées aux travailleurs des différentes entreprises, dans le cadre du Centre de Formation Continue (CFC) alliant l’expertise des compétences universitaires à l’expérience des professionnels. La présence de l’UL se marque par plusieurs projets allant de l’économie bleue avec le nouvel Institut des Métiers de la Mer (I2M) en partenariat avec le Port autonome de Lomé (PAL) et Africa Consulting Leaders (ACL), à la formation des journalistes, avec l’Institut des sciences de l’Information, de la Communication et des Arts (ISICA) dans le cadre du projet PROFAMED.
Renforcement des ressources humaines et de la gouvernance.
L’UL a fait exécuter un ensemble de mesures ayant pour objectif de susciter l’émergence de compétences qui garantissent une plus grande efficience de l’action au profit de l’institution. Ces différentes actions permettent, entre autres, de développer une culture de promotion du personnel administratif, technique et de service basée sur les résultats obtenus. Elles permettent aussi d’endiguer les frustrations qui pourraient naître d’un recrutement dont l’objectivité et la pertinence seraient sujettes à critiques.
La bonne gouvernance a imposé la remise en discussion du système LMD. Une commission a été, à cet effet, créée et a déposé un rapport qui propose des remédiassions qui permettront d’adapter le système à l’environnement togolais. La bonne gouvernance s’illustre également par l’efficience de la gestion des ressources financières mises à la disposition de l’Institution par l’État. Ainsi, depuis l’exercice budgétaire 2017, le nombre de régies d’avance accordées à chaque administrateur de crédit est limité à (4) au maximum, soit une régie d’avance par trimestre, conformément à la lettre circulaire du 21 novembre 2017. Enfin, la bonne gouvernance universitaire se matérialise par la restructuration des services centraux, dans une perspective performante, efficiente et efficace.
Somme toute, l’Université de Lomé n’aspire pas au repos, dans son souci permanent d’offrir de meilleures conditions d’épanouissement, de travail et d’étude à la communauté universitaire. Conformément au Plan directeur de développement, elle s’est projetée, notamment, sur la voie de la rénovation. La construction de nouvelles résidences universitaires, l’achèvement du bitumage des routes et l’aménagement du domaine universitaire, la mise en place des infrastructures sportives et culturelles, la construction de blocs administratifs et pédagogiques sont dans cette dynamique de rupture managériale qui laisse entrevoir que le Plan directeur de développement est loin d’être une simple vue de l’esprit. Il s’agit d’une étape dans la construction de l’Université de demain. La vision novatrice de l’université demeure donc une vision participative. Aussi, les belles pages restant à écrire le seront-elles encore avec tous les acteurs de la communauté universitaire.
Bernardin ADJOSSE
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